Les choses sérieuses commencent pour l’Équipe de France : le premier tour a offert une belle base sur laquelle construire

Le 07 sept. 2019 à 09:48 par Benoît Carlier

Source image : Twitter @FRABasketball

En arrivant dans cette Coupe du Monde, tous les espoirs étaient permis pour l’Équipe de France à qui l’on aurait probablement donné entre deux et trois étoiles sur une échelle des favoris allant de 1 à 5. La Serbie, Team USA ou l’Australie semblent plus fort mais les Bleus arrivent au deuxième tour avec un sans faute et une défense de fer. De quoi se mettre à voir encore plus haut ?

Dans un Groupe G a priori très abordable pour les tricolores, les hommes de Vincent Collet ont fait le boulot pour ne pas perdre de cartouche avant le début de la vraie compétition et un deuxième tour hardcore face à la Lituanie et l’Australie. Mais avant de nous plonger sur ces deux nouveaux adversaires et commencer à nous projeter plus loin dans cette compétition, regardons un peu ce qui a été proposé par nos Bleus sur les terres chinoises depuis trois matchs. Allez, on fait travailler un peu sa mémoire et on se remémore l’entrée en lice contre l’Allemagne. A ce moment-là, on s’imagine qu’il s’agit déjà de la finale du groupe entre les deux meilleures équipes sur le papier. Les compatriotes de Dirk Nowitzki nous ont déjà éliminé en huitième de finale de l’EuroBasket il y a deux ans et l’EDF arrive donc plutôt méfiante et archi concentrée. Notre récent historique ne nous donne pas trop de quoi nous réjouir car les Bleus ont souvent été surpris dès le premier match des compétitions importantes, se mettant directement en danger pour la suite. Cette fois, le taf a été fait dès la première mi-temps avec un Amath M’Baye en transe et une défense infranchissable. Ensuite, Johannes Voigtmann nous a quand même donné quelques frayeurs grâce à une grosse série au shoot mais Evan Fournier a pris ses responsabilités en toute fin match pour valider le W (78-74). Entrée en matière réussie surtout que la second unit menée par un Nando De Colo fantomatique semblait être restée à l’hôtel avec donc des perspectives d’amélioration pour le sélectionneur.

Le plus dur étant passé, la France devait juste rester concentrée pour franchir les deux autres obstacles de ce premier tour sans accident de parcours qui aurait pu être dommageable pour la suite. Face à la Jordanie, c’est encore une équipe intraitable en défense qui a pris l’ascendant sur son adversaire dès la première mi-temps. Immiscé dans le cinq de départ, Frank Ntilikina a donné entière satisfaction à son ancien coach de Strasbourg si bon que l’on espère très fort que David Fizdale a jeté un œil sur les performances de son meneur en Chine. Une défense de plomb et des triples qui tombent dedans, c’est tout ce qu’on demande à notre petit Franky qui donne l’air de s’épanouir loin de l’agitation du Madison Square Garden. Ce match correspond aussi au réveil de Rudy Gobert un peu en dilettante contre l’Allemagne et surtout de NDC qui avait juste oublié le premier match dans son calendrier. Victoire facile, 103-64, synonyme de qualification, ce qui a permis d’engranger de la confiance puisque tous les joueurs qui sont rentrés ont participé au scoring mis à part Paul Lacombe. Mais comme notre sport préféré reste surprenant, la finale du Groupe G était finalement prévue ce jeudi suite à la défaite de l’Allemagne contre la République Dominicaine. Un dernier match de poule piège dans lequel il allait encore falloir tout donner puisqu’il allait non seulement décider du vainqueur de la poule mais surtout car chaque équipe conserve son bilan du premier tour au moment de passer à la seconde phase de la compétition.

Ding dong, le grand jour est arrivé rapidement pour l’EDF qui se retrouvait face à l’équipe de Victor Liz à Shenzhen. Une sorte de premier match du second tour avant l’heure avec deux équipes déjà qualifiées d’avance. Vincent Collet alignait un cinq qui devrait rester le même pour le reste de la compétition avec Ntilikina à la mène, Evan et Batum sur les ailes et une peinture animée par les points de M’Baye et la défense de notre Rudy national tandis que Nando De Colo restait dans son rôle de supersub. Et avec ces cinq là sur le parquet, tout se passait comme prévu avec toujours cette D infranchissable et une marque bien répartie en attaque. A part une petite saute de concentration qui aurait pu nous coûter cher dans le troisième quart-temps avec ce barfight inutile, c’est un bilan triple A qui est donné à la France ou plutôt triple W avant d’aller se frotter à des équipes d’un autre pédigrée. Victoire 90 à 56 contre les Dominicain de Felix Sanchez limités à 17/61 au tir (!) s’il vous plait. Si on en doutait, l’EDF nous a tout de suite montré qu’elle était sérieuse au moment de monter dans l’avion pour la Chine et qu’un autre résultat qu’une médaille serait décevant.

Sérieux, c’est le mot qui revient le plus pour évoquer le parcours des protégés de Vincent Collet pour le moment. Le sélectionneur avait lourdement insisté sur la défense et le collectif, pour le moment le mot semble avoir été assimilé par tout le monde du premier au douzième homme. De quoi aborder la suite avec beaucoup d’optimisme même s’il faut rester lucide. Ce deuxième tour face à la Lituanie (aujourd’hui) et l’Australie (lundi) ne sera pas du même acabit et il va encore falloir hausser notre niveau de jeu pour rivaliser avec deux nations qui sont sorties en vie du groupe de la mort. Après ces deux nouveaux matchs, on en saura plus sur les réelles chances de médaille des Bleus qui pourraient vite croiser la route des Etats-Unis puisque le Groupe L croisera avec le Groupe K formé par Team USA, la Grèce, le Brésil et la République Tchèque. Il ne faudra donc pas faire de calcul et jouer la win à chaque fois pour ne rien regretter ensuite. Mais si l’EDF peut encore perdre un match, c’est bien celui contre l’Australie. Par déduction, vous comprenez alors que la rencontre de cet après-midi est un must-win car elle nous qualifierait directement pour les quarts plutôt que de jouer notre peau contre des Boomers expérimentés et qui n’ont vraisemblablement jamais été aussi forts.

C’est maintenant que les choses sérieuses commencent pour la France qui va tout de même pouvoir s’appuyer sur sa défense emmenée par le double DPOY en titre et un état d’esprit irréprochable pour continuer à rêver dans cette compétition. Car s’il y a bien une année pour espérer quelque chose, c’est peut-être bien celle-là !