L’Oracle Arena a peut-être accueilli son dernier match NBA hier soir : ça non plus, ce n’était pas prévu au programme
Le 08 juin 2019 à 13:16 par Nathan Grenouilleau
C’est un réveil particulièrement douloureux qui attend les habitants d’Oakland ce matin. Non seulement ils ont assisté à une nouvelle victoire de Toronto dans ces Finales, (92-105), la troisième et déjà la deuxième consécutive en Californie. Mais ce Game 4 marquait peut-être aussi la fin d’une ère puisque c’était potentiellement la dernière fois que l’on pouvait entendre l’Oracle Arena rugir. Un scénario qui n’était pas prévu comme ça à la base.
Le 7 avril dernier, l’émotion était palpable lorsque l’Oracle Arena ouvrait pour la dernière fois ses portes à un match de saison régulière. Et si l’on s’attendait tous à voir les Warriors y fêter un troisième titre d’affilé pour clore l’histoire en beauté quelques semaines plus tard, il se pourrait que l’on se soit trompés. Oui, en assistant à une nouvelle défaite de Golden State face aux Raptors dans ce Game 4, on vient peut-être de dire définitivement adieu à une salle qui aura fait vibrer The Town pendant 47 ans. En effet, beaucoup de facteurs laissent à penser que les Warriors vont achever leur histoire à l’Oracle par deux défaites. Toronto mène désormais 3-1 dans ces Finales et semble avoir pris un vrai ascendant psychologique. Les Dinos sont (trop ?) forts et on sent bien que Kawhi Leonard et ses potes sont d’ores et déjà prêts à mettre le couvercle sur la marmite dès mardi soir devant leur public pour aller décrocher leur bagouze, déboucher quelques bouteilles de Champomy et s’enfiler une bonne boîte de cigares. Non, c’est clair, ça ne sent pas bon pour les champions, à tel point que ça n’étonnerait désormais plus grand monde de les voir céder dans le Grand Nord et ne pas revenir dans leur antre pour un Game 6 qui serait synonyme de dernier souffle pour l’Oracle Arena. Ah ça, c’est sûr que ce n’était sûrement pas le scénario imaginé par les fans de la Baie.
Le dernier match de l’histoire à l’Oracle Arena, c’était donc peut-être bien hier soir. Mais si cette fin serait bien tristounette, elle ne doit pas pour autant nous faire oublier tous les moments de légende qui se sont déroulés dans ces travées. Effectivement, en l’espace de 47 ans, il s’est passé deux ou trois petites choses bien sympathiques sur le parquet de cette gym, et la Dub Nation en est ressortie plus d’une fois avec des étoiles plein les yeux. Des prouesses de Rick Barry aux filoches de Steph Curry, les soirées mémorables se sont multipliées. Les 64 puntos de Rick sur la tronche de Portland, les orgies offensives du Run TMC, l’improbable parcours de We Bieleve dans le sillage d’un Baron Davis devenu iconique, de nombreux records de décibels ont été battus dans ces gradins. Dès que les Warriors jouaient dans leur antre, ils savaient qu’ils allaient pouvoir compter sur un sixième homme en feu et ce n’est pas quand Stephen Curry et compagnie se sont mis à marcher sur la Ligue que tout cela a commencé à changer. À chaque excès de pyromanie de Klay Thompson, à chaque tir insensé du Chef, à chaque adversaire envoyé valsé par Draymond Green, c’est tout un mur jaune qui se levait tel un seul homme. Néanmoins, toutes les bonnes choses ont une fin paraît-il. Et celle qui semble se profiler pour cette arène mythique est bien loin de l’apothéose final originalement prévu. Mais heureusement, les souvenirs magiques y resteront toujours gravés.
Rien n’est encore joué mais les adieux entre Golden State et Oakland ne seront peut-être pas aussi festifs qu’escomptés. S’il semblait presque inimaginable de voir les Warriors quitter leur Oracle Arena autrement qu’en aillant y glaner un troisième trophée d’affilé il n’y a encore pas si longtemps, les choses ont bien changées. Oui, ce Game 4 contre Toronto pourrait bien rester dans l’histoire comme le dernier match disputé dans une salle qui nous a tous fait vibrer. Allez, mouchoir.