Et si la saison prochaine était la bonne pour Devin Booker : il peut déjà scorer, mais maintenant il faut gagner

Le 06 mai 2019 à 16:40 par Matthieu Angosto

Devin Booker pari
Source image : NBA League Pass

Couronné franchise player de Phoenix, Devin Booker n’a pas encore connu une saison à plus de 25 victoires, après quatre ans dans la Ligue. En progression constante, l’arrière va se retrouver au centre du nouveau projet des Suns. Peut-il ramener les siens en Playoffs ?

Quatre saisons, quatre coachs différents, et un bilan misérable de 87 victoires pour 241 défaites. Les Suns sont la risée de la Ligue, et ne parviennent même pas à montrer des signes de progression. Depuis trois ans, les Cactus voient leur bilan régresser, sans parvenir à stopper l’hémorragie. Le poste de head coach est calibré sur l’option siège éjectable, avec comme dernier exemple en date, Igor Kokoskov, qui n’aura donc tenu qu’une saison à la barre du navire. On souhaite bonne chance à Monty Williams pour se sortir de cette galère. Pourtant, il y a des motifs d’espoir. Le désert regorge de jeunes talents, il n’y a d’ailleurs presque que ça à Phoenix : la saison dernière, seul Jamal Crawford avait plus de six ans d’expérience dans la Ligue ! Aux Suns, les leaders s’appellent Devin Booker, Deandre Ayton ou encore T.J. Warren. Aucun n’a connu le plaisir des saisons victorieuses en NBA, et aucun n’a vu son potentiel pleinement exploité au sein d’un réel projet. Mais ça va peut-être changer.

Dans l’organigramme des Suns, James Jones a pris du galon, après deux années convaincantes dans un rôle moins important. Monty Williams a signé un contrat de cinq ans, et a prouvé qu’il pouvait faire de belles choses avec un roster jeune. Peut-être est-ce, enfin, le début d’un nouveau cycle à Phoenix. Et au centre du projet, on retrouve Devin Booker. Drafté avec le 13ème choix en 2015, l’arrière était alors vu comme un projet à développer sur plusieurs années. Normal, on parlait alors du plus jeune joueur de la Ligue. Une saison rookie à 13,8 points, 2,5 rebonds et 2,6 passes décisives plus tard, l’ancien Wildcat avait pour ainsi dire déjà récupéré les clés du camion. Depuis, il améliore ses moyennes et son pourcentage global chaque année, pour en arriver, en 2019, à 26,6 points, 4,1 rebonds et 6,8 passes décisives de moyenne. Avec un tel talent dans ses rangs, c’est à se demander comment Phoenix n’arrive à ne gagner que 19 matchs… La réponse est simple : cette saison, les Suns n’avaient aucun plan de jeu, offensif ou défensif. Et les statistiques le prouvent : 28ème offensive rating avec 105,9 points pour cent possessions. 29ème defensive rating avec 115,1 points encaissés pour cent possessions. Pire pourcentage à trois-points de la Ligue, également dernier au rebond, 28ème au nombre de turnovers par matchs. Et le plus criminel avec une équipe composé quasi-exclusivement de jeunes monstres athlétiques : seulement 12ème au classement du rythme offensif. Il n’y avait littéralement rien à sauver cette saison dans le semblant de collectif des Suns.

Et pourtant, l’exemple des Kings cette saison doit donner des idées à Monty Williams. C’est clair comme de l’eau de roche : ces Suns-là devraient courir tout le temps et jouer à un rythme très soutenu pour trouver des paniers faciles et de l’efficacité en attaque. Reste à trouver une identité défensive. Un point sur lequel Booker va également devoir progresser : pour la quatrième année consécutive, son defensive box plus-minus était dans le négatif. Une statistique qui doit être contrebalancée par la faiblesse défensive globale de Phoenix, mais ça n’excuse pas tout. Si Booker veut être encore plus leader pour les siens, il doit montrer l’exemple des deux côtés du terrain. Tout le monde le sait capable de marquer 30 ou 35 points face à n’importe qui, mais on veut désormais le voir tenir son vis-à-vis à un bas pourcentage. C’est l’étape nécessaire pour les Suns, la première marche dans leur volonté de retrouver, à défaut des Playoffs, un minimum d’honneur. Même si la NBA tend vers une hausse du nombre de points inscrits à chaque match, aucune équipe ne peut se permettre de limiter ses adversaires sous les 100 points seulement six fois sur 82 matchs. Aucune équipe ne peut accepter une série de 17 défaites consécutives, et une autre de dix revers dans la même saison. Avec un nouveau très haut choix de Draft cet été, Phoenix va accueillir un nouveau jeune prospect de talent. Les observateurs ont notamment Ja Morant dans le viseur, un meneur qui viendrait combler la lacune la plus criante des Cactus cette saison. Même si cette option a été explorée, Devin Booker n’est pas un meneur de jeu. Et surtout, il ne peut pas tout faire tout seul.

Encore une fois, la saison prochaine, Phoenix va repartir de zéro. Nouveau coach, un roster toujours aussi jeune, et pas vraiment d’espoir de retrouver les Playoffs. Mais on attendra tout de même quelque chose de ces Suns. Des signes qui montreraient que la franchise va dans la bonne direction. L’an prochain, Devin Booker entrera dans la première année de sa prolongation au maximum. À lui d’assumer ce contrat, et de guider Phoenix vers de meilleurs jours.