P.J. Tucker avait encore les crocs lors du Game 3 : les Rockets peuvent compter sur leur chien de garde

Le 06 mai 2019 à 17:06 par Gianni Mancini

P.J. Tucker
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Les Playoffs ne sont pas que le terrain de jeu des superstars de la Ligue. C’est aussi l’occasion pour des noms un peu moins ronflants de briller de mille feux. Il ne faut pas avoir peur de l’effort intense pour aller loin en postseason, et P.J. Tucker fait définitivement partie de la catégorie de ceux qui ont enlevé le frein à main.

Si on vous disait que Kevin Durant fut mis en difficulté lors du dernier match entre Houston et Golden State, à première vue, ça paraîtrait un peu gros. On l’a suffisamment rabâché, KD est stratosphérique en ce moment, et on ne peut pas blâmer Houston de ne pas trouver la solution, car il n’y en a probablement pas quand le sniper est dans une telle zone. Impossible à stopper, peut-être, mais bien possible de le gêner. Et qui de mieux pour réaliser ce travail de sape que le pitbull attitré des Rockets, P.J. Tucker ? Dans son registre habituel de travailleur de l’ombre, le roi des sneakers est une nouvelle fois le pilier défensif des Texans en cette postseason, un rôle deux fois plus lourd à assumer cette année avec les pertes de Trevor Ariza et de Luc Mbah a Moute l’été dernier. Tout doucement mais sûrement, on commence à prendre conscience de la réelle valeur de Tucker pour n’importe quelle équipe, mais à la base, ce n’était pas du tout gagné. Quand on regarde un peu son parcours, on se dit qu’il est un peu à l’image du joueur que l’on connait désormais, plein d’abnégation malgré les contours sinueux. Après un exile un peu forcé de cinq saisons en Europe au début de sa carrière, puis un retour en NBA passé à l’as, ce bon vieux P.J. a enfin trouvé une maison à H-Town. On ne peut pas s’empêcher de dire que c’est mérité  quand on voit le travail acharné que notre client du jour abat, loin des louanges médiatiques. En Playoffs, il tourne tranquillement à 10 points et 7,3 rebonds, mais a surtout un impact défensif incroyable, qui ne peut être quantifié par aucune stat’. De façon assez naturelle, Mike D’Antoni a ainsi tenu à rendre hommage à son joueur après la victoire référence d’il y a deux nuits.

“C’est ce que Tuck est. C’est un gagnant, et il refusait de nous laisser perdre.”

Ce Game 3 face à Golden State, parlons-en justement. A l’image du premier tour face à Patrick Beverley, Kevin Durant est effectivement tombé sur un autre mort de faim prêt à le faire batailler sur chaque possession, qu’il ait la gonfle entre les mains ou pas. Certes, l’ailier des Warriors s’est une nouvelle fois déchaîné en plantant 46 pions, mais il fut nettement plus en galère lorsque Tuck défendait en un contre un sur lui. A ce propos, il y a fort à parier que KD poussait un petit ouf de soulagement chaque fois que son vis-à-vis était contraint d’aller s’asseoir sur la banc pour des problèmes de faute. Sur les douze minutes et 47 secondes de Tucker sur la touche après sa quatrième faute, Durant a claqué 22 points à 6/9 au tir. Sauf que le bulldog est ensuite revenu sans muselière pour vite calmer le jeu, et sur toute la période englobant le quatrième quart-temps et la prolongation, Durant retoucha terre, avec un vilain 2/7 en ce laps de temps, sans doute frustré par un Tucker déchaîné. Sur la même période, l’ailier improvisé pivot domina sous les panneaux, avec neuf de ses douze rebonds totaux pris dans le dernier quart d’heure de jeu. Ce genre d’efforts et de combativité qui inspirent tout un collectif et dans son sillage, voilà les Rockets qui arrachent une victoire qui vaut de l’or en overtime. Sans le retour héroïque de leur guerrier, pas sûr que cela aurait été faisable, et quand on l’entend parler, on aimerait encore moins l’avoir collé à nos bask’ sur nos moindres faits et gestes.

“J’étais en colère car je sais que c’est là que KD lance ses runs, au début du quatrième quart-temps. Le coach m’avait encore laissé sur le banc, donc j’étais vraiment très énervé.”

Et heureusement d’ailleurs qu’il était furax, car il apporta une énergie incroyable à Harden et toute la clique lors d’un moment crucial de leur saison. Dès cette nuit, il faudra déjà retourner sur le front, avec des enjeux encore multipliés, mais no panic, Tuck vit pour ce genre de moments. Même pas peur.

Source texte : ESPN