Bilan de l’été des Indiana Pacers : capitaliser sur l’exploit de 2018 pour viser plus haut

Le 03 sept. 2018 à 15:12 par Theo Faria

Pacers oladipo
Source image : NBA League Pass

Quelle saison des Pacers… Après le trade de Paul George, difficile d’imaginer la franchise réaliser une saison aussi surprenante que réussie. Avec un Victor Oladipo qui s’est révélé et un vrai groupe soudé, Indiana s’est fait une place dans le top 5 de l’Est et a poussé le King à jouer un Game 7. Pas question de s’arrêter sur ça pour la franchise, qui devrait continuer sur sa lancée la saison prochaine. Zoom sur les emplettes à Indianapolis sur le Summer 2018. 

On a l’air con hein ? Annoncer les Pacers dans le ventre mou de la Conférence Est, pour qu’au final on les retrouve en Playoffs à tenir tête à LeBron et toute sa clique. Plus que leur tenir tête, Indy était à deux doigts de sortir le Roi au premier tour. On a critiqué l’arrivée d’Oladipo, il nous a fait mentir. On a critiqué McMillan, il nous a fait mentir. Indiana a été poussé par cette force collective que peu de franchise possède. Un beau dilemme s’annonçait donc avant l’intersaison : comment renforcer l’équipe, sans casser cette alchimie à l’origine de cette saison réussie ? On fait le point. 

ILS ONT BOUGE

Lance Stephenson, Glenn Robinson III, Al Jefferson, Trevor Booker, Joe Young, Ben Moore, Alex Pythress

Aïe. On commence mal avec le départ de Lance Stephenson. Le chouchou des fans des Pacers, l’âme de l’équipe… son absence laissera un grand vide. Malgré les bonnes recrues derrière, c’est tout de même un coup dur même si cela correspond à un choix délibéré de la franchise et que l’on a hâte de le voir faire chier LeBron au quotidien. Un gros départ donc… et c’est tout, les autres étant loin d’être aussi importants que Lance. Après une saison ratée à cause de  multiples blessures (23 matchs joués), Glenn Robinson III fait ses valises pour Detroit pour concurrencer Bullock à l’aile. Big Al et son jeu au poste quitte l’Indiana après avoir été coupé début juillet. Dans un système de jeu rapide, on peut dire que Jefferson n’était pas vraiment le client idéal, et ce n’est pas sa défense qu’il le sauvera. Direction la Chine pour Big Al, qui sera rejoint par deux anciens Pacers : Trevor Booker, arrivé en cours de saison dans l’Indiana, et Joe Young. Continuons avec Ben Moore, qui a passé la saison en G League ne participant qu’à deux petites rencontres. Alex Pythress, qui avait réussi à décrocher un contrat pour le reste de la saison, s’envole pour Atlanta avec un nouveau two-way contract à la clé. 

ILS ARRIVENT

Tyreke Evans, Kyle O’Quinn, Doug McDermott, Aaron Holiday, Alize Johnson, Elijah Stewart, C.J. Wilcox

Voilà l’arrivée phare de cette intersaison. Si le départ de Lance Stephenson laisse un vide dans le vestiaire, Tyreke Evans devrait éviter le vide sur le terrain. Après une véritable renaissance la saison dernière à Memphis, le ROY 2010 arrive à Indianapolis pour 12 millions de dollars l’année : pour un mec qui tournait en 19-5-5, c’est pas cher payé. On continue sur de superbes arrivées, avec Kyle O’Quinn, ce genre de joueur impossible à détester, toujours juste dans ses actions et combatifs sur un parquet NBA. Un intérieur qui fera énormément de bien dans la raquette mais également dans le vestiaire : on ne peut qu’aimer ce gros bébé. Du côté de Doug McDermott, il continue tranquillement son tour des Etats-Unis avec une cinquième équipe en deux ans. Mais Indiana pourrait enfin être la bonne : le roster ayant besoin d’adresse extérieure, notamment en sortie de banc, McDermott est le profil quasi-parfait. Derrière Bojan Bogdanovic, il pourra enfiler des perles et apporter en défense. Après avoir laissé une bonne impression à Dallas en seulement quelques mois, il n’y a pas de raison que cette signature soit un échec. On arrive désormais sur la Draft, avec tout d’abord Aaron Holiday, meneur de UCLA, sélectionné en 23ème position. Derrière Collison et Cory Joseph, le frère de Jrue et Justin sera à suivre de très près : capable de scorer du parking et bon défenseur, il pourrait se faire une petite place dans la rotation. Alize Johnson (50ème choix) devrait également se fondre naturellement dans le collectif d’Indiana, étant un gros rebondeur et très physique, ce que T.J. Leaf n’apportait pas. Qualifié de “bulldog” par Kevin Pritchard, il va falloir compter sur lui dans la raquette. L’arrière Elijah Stewart signe un contrat non-garanti après quatre années à USC, qui pourrait être transformé en two-way contract avant le début de la saison. C.J. Wilcox a lui directement signé un two-way contract. 

L’AVIS DU BANQUIER

Bon ça devient relou. Même au niveau des finances, tout est OK du côté des Pacers. Avec une masse salariale de 107 millions de dollars, Indiana dépasse de peu le salary cap, mais rien de grave. Thaddeus Young a été résigné pour 13,7 millions de dollars, un très bon move lorsqu’on analyse la saison de l’ancien de Philly et de Brooklyn. Indiana a un peu de dead cap : 4 millions la saison prochaine pour Al Jefferson, et 2,2 millions pour Monta Ellis jusqu’en 2022. On ne pensait pas dire ça un jour, mais les 21 millions de dollars sur les trois prochaines saisons de Victor Oladipo pourraient faire du joueur un des meilleur rapport qualité/prix de la Ligue (no direspect, on ne parle pas d’un paquet de chips d’Intermarché hein). On prend rendez-vous pour l’été prochain parce qu’il y aura beaucoup de boulot. Malgré le cap space disponible, du beau monde sera agent-libre : Young, Collison, Evans Bogdanovic, Joseph et O’Quinn. 

LA NOTE : 7,5/10

Très bonne intersaison des Pacers. Les arrivées d’Evans, McDermott et O’Quinn sont très intéressantes, la Draft est convaincante, la prolongation de Thaddeus Young est une bonne chose ainsi que celle de Nate McMillan. Il ne faisait pas l’unanimité la saison dernière, mais il a une grosse part de mérite dans ce collectif des Pacers. On frôle le 8/10 à cause du départ de Lance Stephenson. Si sur le papier il a été remplacé, Indiana perd un joueur très important. Dans le groupe, dans le vestiaire, auprès du public… On aurait signé tous les jours pour le voir rester dans sa franchise. A l’aube de la nouvelle saison, l’espoir est donc bien présent, mais les paysans d’Indiana ne pourront plus compter sur l’effet de surprise désormais : il va falloir confirmer.