Le United Center : témoin du second Threepeat des Bulls

A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction l’Illinois et plus particulièrement Chicago, pour une visite guidée du United Center qui accueille les Bulls depuis 1994.

La fiche

  • Nom actuel : United Center
  • Adresse : 1901 West Madison Street
  • Ville : Chicago, Illinois
  • Date d’ouverture : 18 août 1994
  • Affluence maximum : 20 917 personnes
  • Propriétaire : United Center Joint Venture (UCJV)
  • Surnom : The UC, The Madhouse on Madison, The House that Jordan Built
  • Prédécesseur : Chicago Stadium

Histoire

Dernière arena à avoir eu la chance d’assister à un Threepeat de la part d’une franchise NBA, le United Center se situe dans le secteur de Near West Side, dans le centre de Chicago. En construction à partir d’avril 1992, les travaux dirigés par HOK Sport et la W.E Simpson Company pour un prix s’élevant à 175 millions de dollars prendront fin le 18 août 1994. Le nom donné fait référence à la compagnie aérienne United Airlines, sponsor de l’enceinte. Les propriétaires sont Rocky Wirtz et Jerry Reinsdorf, possédant également les franchises des BlackHawks et des Bulls. Le stade sert en effet de maison à l’équipe de hockey sur glace et à celle de la NBA depuis 1994. Le sponsor United Airlines payera 1,8 million de dollars par an jusqu’en 2014 pour amortir le coût de la salle, les deux autres propriétaires se partageant le reste soit 139 millions de dollars. En 2009, la partie supérieure des tribunes connaît une remise à neuf.

Pour leur premier match dans cette enceinte, le 4 novembre 1994, les Bulls reçoivent les Hornets et iront s’imposer 89 à 83 derrière les 22 points de Scottie Pippen, qui tient la maison depuis le départ de His Airness. Première victoire pour inaugurer la nouvelle salle, les fans ne demandaient pas mieux. Avec ce bâtiment, le plus grand du MidWest, les fans disposent de 20 917 places assises (par ici la visite) et devaient en moyenne débourser 75 dollars pour la saison 2019-20. Si vous vouliez être au plus près de Jim Boylen (on ne vous le souhaite pas) il fallait compter à minima 1 000 dollars et 8 450 au maximum. Pas sûr que vous deviez être aussi proche pour admirer le crâne luisant de Jim. Concernant le parquet, il est resté classique au fil du temps, on retrouve le mythique taureau au centre du terrain ainsi que des deux côtés à l’intérieur de la ligne à trois points, ça fait donc cinq têtes, comme le nombre de joueurs dans l’équipe. Le nom de la salle apparaît également de chaque côté du terrain.

Outre les événements sportifs comme le basket, le hockey et le catch, le United Center accueille également un grand nombre de concert, en passant de U2 à Madonna et sans oublier Rihanna, c’est au total plus de 200 événements annuels qui tiennent dans le calendrier du complexe. Concernant le basketball, la salle a organisé le All-Star Game 2020 juste avant la suspension de la saison à cause du coronavirus, le tournoi de la Big Ten Conference à sept reprises, les premiers et seconds tours de championnat NCAA en 2007 et bien évidemment, les Finales NBA de 1996 à 1998. A propos des records établis, c’est évidemment Michael Jordan qui détient le record de points marqués avec 53 unités plantées sur la tronche des Pistons le 7 mars 1996. Le grand, le seul et l’unique Dennis Rodman goba 29 rebonds contre les Hawks le 27 décembre 1997 alors que le petit Kris Dunn distribua 17 caviars le 4 janvier 2019 contre les Pacers. C’est qu’ils s’en sont passées des choses depuis l’ouverture de la salle !

Meilleur souvenir au United Center

On ne vous cache pas que, quand vous avez un certain Michael Jordan qui a joué sur ce parquet, vous avez forcément des centaines de bons souvenirs en tête. En passant de son message “I’m back” en 1995, le Threepeat réalisé au United Center et sans oublier la sensation Derrick Rose lors de ses quatre premières saisons, le choix est compliqué. Cependant, on ne s’appelle pas TrashTalk pour rien alors on a décidé de dédier ce moment aux fans des Warriors, rappelez-vous de la saison 1995-96… C’est bon ? On est parti. Quelques mois après le retour de MJ sur les parquets, les fans entrevoient la lumière et se mettent à rêver à nouveau du titre NBA. Au bout de 20 matchs, les Taureaux pointent à 18 victoires pour 2 défaites, contre le Magic de Penny Hardaway et ses 36 points et face aux Sonics du duo Payton-Kemp, auteur de 51 points. Pas de souci, on embraye sur une nouvelle série de 13 wins d’affilée, une défaite face aux Pacers de Reggie et Rik Smits puis sur une autre série de 18 victoires de rang. Nous sommes le 6 février et les Bulls affichent un record de 41 victoires pour 5 défaites, venant de perdre coup sur coup à Denver et à Phoenix. Ils vont établir un nouveau record de victoires lors d’une saison régulière le 16 avril 1996 face aux Bucks, effaçant ainsi le précédent record détenu par les Lakers lors de la saison 1971-72. Ils iront ensuite gagner deux autres matchs sur les trois restants afin de consolider ce record en pointant alors à 72 victoires pour 10 défaites au coup de sifflet final de la saison régulière. A l’image des Warriors de 2016, Chicago s’envolera jusqu’en Finales en sweepant le Heat, laissant un match aux Knicks lors du second tour et en balayant le Magic au sommet de la Conférence. Michael et ses potes vont mener 3 victoires à rien avant de perdre deux matchs consécutifs contre les Sonics pour finalement s’imposer sans blow a 3-1 lead (coucou les Warriors on parle de vous) lors du Game 6. Un quatrième titre vient couronner la saison historique réalisée par Chicago, MJ reçoit son quatrième titre de MVP des Finales, lui qui a tourné à 27,3 points, 5,3 rebonds et 4,2 passes décisives lors de cette dernière manche. A contrario des Warriors, les Bulls auront su terminer la saison de manière royale et ainsi commencer un second Threepeat…

Pire souvenir au United Center

Depuis le départ de Michael Jordan des parquets, les fans des Bulls n’ont pas eu grand-chose à se mettre sous la dent puisqu’il a fallu attendre le premier choix de la Draft 2008, l’enfant du pays Derrick Rose, pour à nouveau vivre des émotions fortes. C’est à ce moment que les supporters se voyaient au sommet de la NBA. Ce fut le cas, mais pendant une très courte durée malheureusement… Retour lors des Playoffs 2012 pour le premier tour face aux Sixers d’Andre Iguodala. Fans des Bulls, on vous déconseille de lire ce qui va suivre ou munissez-vous d’un stock de Kleenex. Auteur d’une saison en-deçà de sa campagne précédente, le MVP en titre hisse tout de même son équipe au sommet de la Conférence Est avec un bilan de 50 victoires pour 16 défaites. Nous sommes alors au premier tour des Playoffs, le 28 avril 2012, et le premier match contre les Sixers est géré de bout en bout par les hommes de Tom Thibodeau puisqu’ils mènent 99 à 87 à seulement 30 secondes de la fin. A moins de s’appeler Reggie Miller, le match était plié. Thibs devait penser qu’Iggy pouvait prendre feu et a donc décidé de laisser les cadres sur le terrain. Derrick Rose était à 23 points, 9 rebonds et 9 caviars en ayant joué plus de 37 minutes mais vous le savez autant que nous, Tom Thibodeau Basketball, tu joues, tu meurs. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé. Pooh remonte la balle, profite d’un écran de Jooks et va pénétrer la raquette pour noircir un peu plus la feuille de stats. Sauf que pour le coup, ça finit mal, très mal même. Sur sa réception tout à fait banale, D-Rose se pète un ligament du genou gauche. Il reste au sol pendant un moment, le meneur se tient le genou et la tête, le public du United Center se rend bien compte que c’est grave. Il doit quitter le terrain. Fin des espoirs des Bulls qui se feront sortir par les Sixers et fin de l’ascension du meneur nouvelle génération, principal concurrent des Heatles et futur de la Conférence Est. Tout le monde s’en souvient et c’est sans aucun doute le pire souvenir que les fans des Bulls ont pu voir dans leur vie de supporter.

Maillots retirés au plafond du United Center

Palmarès au United Center

  • Champions NBA (1996-1998)
  • Champions de Conférence (1996-1998)
  • Champions de Division (1996-1998, 2011 et 2012)
  • Meilleur bilan : 72-10 (1996)
  • Pire bilan : 15-67 (2001)

Et maintenant ?

Disputant une seule campagne de Playoffs depuis 2016, les Bulls ne sont pas en très bonne position malgré les bonnes Draft de Lauri Markkanen, Wendell Carter Jr. et Coby White. L’arrière Zach LaVine livre une belle copie sur l’exercice 2019-20 mais malheureusement ce n’est pas suffisant pour accrocher le dernier spot pour la postseason. L’arrivée d’un nouveau front office avec Arturas Karnisovas devrait changer les choses, enfin c’est ce que les fans espèrent en tout cas…

Pas de souci du côté spectacle au United Center puisque Zach LaVine se chargera d’écraser tout le monde sur son passage à coup de windmill et d’énormes dunks dont lui seul a le secret. Supporters des Bulls, ne jetez pas vos pass pour la saison prochaine, l’avenir semble s’éclaircir dans la Windy City.

Source image : YouTube/United Center