La State Farm Arena : le nid le plus douillet de toute la NBA

A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction la Géorgie et plus particulièrement Atlanta, pour une visite guidée de la State Farm Arena qui accueille les Hawks depuis 1999.

La fiche

  • Nom actuel : State Farm Arena
  • Ancien nom : Philips Arena
  • Adresse : 1 State Farm Drive
  • Ville : Atlanta, Géorgie
  • Date d’ouverture : 18 septembre 1999
  • Affluence maximum : 16 600 personnes
  • Propriétaire : Atlanta-Fulton County Recreation Authority
  • Surnom : The Highlight Factory
  • Prédécesseur : Georgia Dome

Histoire

Construite en plein cœur d’Atlanta, dans le Centennial Park District, pour la somme de 214 millions de dollars, la State Farm Arena se situe à deux pas de l’autre joyaux architectural et sportif de la ville, le Mercedes Benz Stadium. Enfin, on parle de la State Farm Arena sauf que l’édifice ne s’est pas toujours appelé ainsi. De 1999, date de sa création, à 2018, le gymnase se nommait la Philips Arena. Le groupe éléctroménager néérlandais ne désirant pas renouveler son contrat de naming, c’est donc State Farm qui empoche les droits à l’été 2018 en alignant 175 millions de dollars de billets verts sur 20 piges. Sa toiture ovale aux trois quarts à cause d’une flemmingite aiguë des ouvriers pour finir le travail lui donne une spécificité architecturale que l’on retrouve dans peu de salles. 200 millions de patates dont 142 sortant directement de la ville et une rénovation plus tard à l’occasion des 50 ans de la franchise, la SFA est désormais à la pointe en termes d’équipements et de modernité. Finies les loges, place désormais aux espaces ouverts en hauteur tout autour du parquet qui offrent une visibilité maximale tout en dégustant la IPA du coin ou en se faisant tailler sa plus belle barbe à la James Harden chez Swag’s Shop. Voulant innover, le premier bar sorti de terre et installé bord parquet se trouve dans ce luxueux écrin.

Malheureusement pour la fanbase, les places pour admirer les petits ponts de Trae Young deviennent plus rares, passant d’une capacité de 18 000 à 16 600 personnes. D’autant que les abonnements ont plutôt suivi la courbe inverse. Peu importe le prix, c’est de toute façon toujours trop cher pour voir son équipe se faire humilier mais il paraît qu’on s’y fait au bout d’un moment. Il n’y a qu’à demander aux fans des Sixers pendant The Process. Pour inaugurer la salle en 1999, Atlanta a fait du Atlanta en s’inclinant devant les Bucks de Ray Allen (119-109). Comme quoi, il y a des valeurs qui sont ancrées dès le début. Néanmoins, les fans ont tout de même pu assister à de belles performances dans cette enceinte à l’image de Trae Young qui co-détient le record de points de 50 unités avec Shareef Abdur-Rahim et qui est seul leader au niveau des passes distribuées dans un seul match avec 18 offrandes contre les Sixers de Brett Brown en 2020. L’autre grand bonhomme d’Atlanta, au sens propre comme au figuré, se nomme Dikembe Mutombo. Le Congolais a réussi à attraper 29 rebonds le 14 décembre 1999 et à scotcher 11 fois les Nets pour réaliser un triple-double hallucinant à 21 points, 13 rebonds et donc 11 contres. Heureusement les Faucons ne sont pas les seuls maîtres à bord. En effet, pour voir un peu de victoires et de joie dans cette salle, ne comptez pas sur les Hawks mais plutôt sur le Dream d’Atlanta en WNBA qui réside aussi dans ce chaudron depuis 2008 ainsi que sur les catcheurs de la WWE qui passent régulièrement une tête en Géorgie.

Meilleur souvenir à la State Farm Arena

On remonte le temps jusqu’au All-Star Game 2003. Pourquoi celui-ci en particulier ? Parce que c’est le dernier de Monsieur Michael Jordan. Convoqué sur le banc au coup d’envoi, His Airness refuse de remplacer Iverson et T-Mac dans le cinq de départ malgré la volonté des deux protagonistes. Finalement, Michel Jourdan prend place sur le parquet au moment du tip-off car un gentleman dénommé Vince Carter lui cède sa place dans les tous derniers instants. La fête est totale, Mike se bastonne une dernière fois contre ses enfants parmi lesquels Kobe Bryant se dresse fréquemment devant lui. En overtime, alors qu’il reste dix secondes à jouer et que le score affiche 136-136, Jojo hérite de la gonfle. Se retrouve face à lui un Shawn Marion réputé pour sa défense dans la Ligue. MJ le travaille en 1-on-1 jusqu’à six secondes du terme où il décide d’envoyer un fadeaway vintage édition Bulls, la balle ne touche que de la ficelle, le score affiche désormais 138-136 pour la Team East et toute la salle est en délire devant ce qu’il vient de se passer. Le scénario parait celui d’un grand cru hollywoodien, le légendaire numéro 23 chicagoan peut partir avec le sentiment du devoir accompli sauf que ce boulet de Jermaine O’Neal va aller s’empaler contre Kobe Bryant dès l’action suivante et lui offrir des lancers-francs qui permettront à la Team West de s’offrir une deuxième prolongation ainsi que la victoire finale (155-145). Parmi les autres souvenirs sympathiques, on retiendra la magnifique saison 2014-15 avec quatre All-Stars, quinze victoires d’affilée qui conduiront le squad à un bilan final de 60 wins et la première place à l’Est. On n’oublie pas également que la State Farm Arena demeurera à jamais l’endroit où Vinsanity tapera la barre des 25 000 points sur un dunk face aux Raptors. Tout un symbole.

OTD (2003) 40-year-old Michael Jordan hit this clutch shot in his final NBA All-Star game!

This would have been the game-winner but O’Neal fouled Kobe on a three with a second left in OT. pic.twitter.com/0ax5uOxIj5

— Ballislife.com (@Ballislife) February 9, 2021

Pire souvenir à la State Farm Arena

Si ça se fendait la gueule en 2014-15, ça pleurait toutes les larmes de son corps dix ans plus tôt. En effet, la campagne 2004-05 fut l’occasion d’assister au pire bilan de toute l’histoire de la franchise. Résultat du massacre : 13 victoires pour 69 défaites et une neuvième place au classement des pires bilans comptables sur une année dans l’histoire. La Draft était déjà le maître mot à l’époque, c’est bien, on ne change pas les bonnes habitudes. Après une série de treize revers consécutifs à partir du 10 février jusqu’au 9 mars coupée par une victoire contre les Raptors en prolongation, tu te dis que t’as suffisamment mangé ton pain noir pour cette saison. Eh bien pas du tout, puisque les hommes de Mike Woodson réussiront l’exploit de recommencer de suite une longue disette de 14 rencontres sans succès. Ajoutez à cela l’incapacité d’enchaîner deux wins de suite et vous obtenez une masterclass dans l’art du tanking. Le comble dans tout ça ? Ton deuxième choix à la Draft 2005 qui se transforme en Marvin Williams alors que Deron Williams et un dénommé Chris Paul seront sélectionnés juste après. Dur…

Maillots retirés au plafond de la State Farm Arena

  • #9 : Bob Pettit
  • #21 : Dominique Wilkins, le 13 janvier 2001
  • #23 : Lou Hudson, le 28 octobre 1977
  • #44 : Pete Maravich, 3 mars 2017
  • #55 : Dikembe Mutombo, le 24 novembre 2015
  • #59 : Kasim Reed (maire d’Atlanta), le 3 novembre 2017
  • Ted Turner (propriétaire), le 30 novembre 2004

Palmarès à la State Farm Arena

  • Champions de Division (2015, 2021)
  • Meilleur bilan : 60-22 (2015)
  • Pire bilan : 13-69 (2005)

Et maintenant ?

En 2020, la salle attendait toujours ses premières joutes de Playoffs sous son nom actuel. Peut-être que la State Farm Arena aurait pu les connaitre si le management des Hawks avait misé sur Luka Doncic au lieu de son meneur américain. On ne le saura jamais. La seule certitude concerne le bonheur des fans. Pourquoi ? Parce que la Géorgie, au moment de signer les accords au sujet des dernières rénovations, s’est assurée de posséder la franchise sur ses terres jusqu’en 2046. Avec ça, les supporters verront pendant un long moment Trae Young enchaîner les défaites aussi facilement que les alley-oops pass à destination d’un Clint Capela, on l’espère en bonne santé ou d’un John Collins, qui s’est fait la promesse de ne boire que de l’eau de vie jusqu’à la fin de ses jours, s’il décide de rester.

La salle a eu ses moments de gloire mais a surtout connu beaucoup de défaites. En espérant que ce nouveau naming donne aussi un nouvel élan aux Faucons pour faire de ce nid une forteresse imprenable dans la NBA des années 2020.

Source image : YouTube/Dimensional Innovations