Karl-Anthony Towns face à la plus grande mission de sa carrière
Le 13 oct. 2024 à 15:30 par Robin Wolff
Karl-Anthony Towns a été transféré à la surprise générale moins d’un mois avant la saison régulière. Le nouveau joueur des New York Knicks est face à un immense challenge : permettre à la franchise la plus médiatisée de toutes de remporter à nouveau une bague, plus de 50 ans après.
Les défis et moments de pressions de sa carrière
Karl-Anthony Towns est arrivé en NBA avec un statut, celui de numéro 1 de Draft. Après une saison rookie magnifique, beaucoup ont affirmé qu’il serait un jour le visage de la Ligue. Il devait être celui qui prendrait le flambeau après Tim Duncan, le prototype de l’intérieur dominant moderne.
Et même s’il n’a pas réussi à atteindre ce niveau-là, il a été protégé, en partie, des critiques grâce à sa franchise. Les Minnesota Timberwolves sont un petit marché et les résultats décevants dans un premier temps ont été le sujet de moqueries, mais pas non plus de rabâchage médiatique interminable.
Les reproches de Jimmy Butler lors de son passage ont fait écho, son manque de leadership parfois et ses nombreuses blessures aussi, mais Karl-Anthony Towns n’a jamais été le joueur le plus critiqué de la NBA bien au contraire. Lorsque Minnesota est redevenu compétitif, Anthony Edwards a été le plus applaudi, mais le passage réussi au poste 4 du Dominicain a été largement mis en valeur et sa sélection au All-Star-Game, bien que méritée, a surpris de nombreux observateurs.
Ce qui va changer à New York
La presse de Manhattan ne sera pas aussi tendre. L’abattage médiatique de la Big Apple a déjà brisé de nombreux joueurs et entraîneurs. Une saison moyenne et marquée par les absences, comme il en a connue en 2020-21 ou 2022-23 ne sera pas pardonnée aussi facilement.
Surtout que Karl-Anthony Towns arrive, malgré lui, en échange de deux joueurs adorés par le public New-Yorkais. Julius Randle est celui qui a permis à la franchise de retrouver de l’allant. Il a été le Franchise Player du retour en Playoffs en 2021. Et Donte DiVincenzo a battu le record du nombre de 3-points inscrit par un joueur en une saison dans l’histoire de la franchise. Surtout, son départ signifie que la belle histoire des quatre amis de Villanova ne s’écrira pas.
Au contraire, si KAT arrive à s’imposer et à réaliser une belle saison, le soutien des fans et des médias sera immense et pour un joueur qui marche autant à la confiance, ça pourrait bien le faire rentrer dans une autre sphère.
Ce qu’il peut apporter aux Knicks
Lors du Media Day, tous ses nouveau coéquipiers ont souligné l’importance qu’allait avoir sa qualité de tir dans la réussite du projet Knicks. Voilà des années que New York joue avec des intérieurs athlétiques, intimidants, mais qui ne sont pas très utiles en attaque à plus de trois mètres du cercle. Ce n’est pas le cas de Karl-Anthony Towns, bien au contraire.
Cette diversité offensive donne bien plus de solutions au joueur de pick-and-roll génial qu’est Jalen Brunson. Le gaucher a désormais plus d’options et d’espaces pour devenir un encore plus gros poison balle en mains. Des joueurs comme OG Anunoby et Josh Hart sont capables de tirer de loin, mais sont encore largement plus à l’aise en drive et sur des coupes ; ils vont pouvoir s’engouffrer dans les espaces créés par le Dominicain.
De l’autre côté du parquet, Towns a longtemps été critiqué, mais la saison dernière a donnée tort à tous ses détracteurs. Il est devenu un défenseur extrêmement sérieux qui a même réussi à contenir un petit peu Nikola Jokic sur une série de Playoffs, peu sont capables de prononcer une telle phrase. Désormais seul à l’intérieur, est-il prêt à devenir la tour de contrôle d’une défense ?
Quels sont les motifs d’inquiétude ?
La première collaboration entre Tom Thibodeau et Karl-Anthony Towns ne s’est pas extrêmement bien passée. le tacticien en demande beaucoup physiquement à ses joueurs et l’intérieur n’avait pas réussi à assumer, se blessant très régulièrement. En le faisant venir à New York, les Knicks ont vidé leur banc de touche et il est le seul intérieur du roster en attendant le retour de Mitchell Robinson en janvier. La moindre absence se verra très fort.
C’est au poste 4 que le grand chaton a réalisé la meilleure saison de sa carrière, avec un autre pivot dominant défensivement pour le délester un peu de ces missions. Dans sa nouvelle franchise, le poste 4 s’appelle OG Anunoby, le protecteur de cercle, c’est lui et seulement lui.
Just so yall know I’m a 1-4
— Josh Hart (@joshhart) September 23, 2024
Si ce projet ne réussi pas, il sera assurément le premier visé par les médias et les fans. Les trois amis de Villanova sont “protégés” par cette histoire presque romantique et ont déjà prouvé leur attachement à la franchise que ce soit par des mots ou des gestes, comme la prolongation de Brunson. Ils sont l’âme de l’équipe alors que Towns est celui qui a remplacé le quatrième de la bande, celui qui peut “briser” l’arc narratif du groupe familial et uni.
Big risk, Big reward
Si les Knicks réalisent une belle saison, Karl-Anthony Towns aura la meilleure côte de sa carrière. L’ancien du Minnesota aura prouvé sa valeur sur le plus gros des marchés et il sera dit qu’il est capable d’être le seul intérieur d’une franchise qui va très loin en NBA. Un cap aura été franchi.
Si l’association foire, il sera l’erreur du management, celui qu’il ne fallait pas ramener et le coupable tout trouvé d’une année décevante. Les médias lui tomberont dessus plus fort que jamais auparavant et il lui faudra vite réagir pour ne pas être vu négativement par une grande partie des fans new-yorkais.
La franchise a fait All-In et il ne reste plus que voir si le tapis sera déroulé à Karl-Anthony Towns, où s’il se prendra les pieds dedans.