Comme chaque année, un mois avant le début de la saison régulière, les équipes NBA sont analysées avec grande hexpertise. Jour après jour, une franchise est décryptée en profondeur. Aujourd’hui ? Les Phoenix Suns, qui cherchent toujours à faire fonctionner une équipe chargée en superstars. Retour sur l’intersaison, présentation de l’effectif, rappel des objectifs et pronostic, c’est parti pour la présentation de l’équipe préférée de l’Arizona !
Ce qu’il s’est passé la saison dernière
Avec un Big 3 flambant neuf et quelques role players de qualité, les Suns ont amorcé la saison 2023-24 avec des objectifs élevés. Sur le papier, tout autre résultat qu’un titre NBA n’était pas vraiment concevable. Force est de constater que l’échec a été retentissant.
La saison régulière, d’abord, est aussi frustrante qu’irrégulière. En plus d’un Bradley Beal qui traîne des blessures en tout genre, le trio ne jouant son premier match ensemble qu’à la mi-décembre, les résultats laissaient entrevoir des failles béantes dans une équipe jamais sereine à l’heure d’entamer un quatrième quart-temps. On évoque à peine le point d’interrogation géant qui entoure le poste de meneur. Malgré l’excellence statistique de la paire Kevin Durant – Devin Booker et l’efficacité létale de Grayson Allen, Phoenix trouve toujours le moyen de perdre à Memphis ou à San Antonio pour enrayer son momentum. C’est sans garanties, et avec des doutes en défense, que les Suns arrivent en Playoffs en esquivant de justesse le play-in. Contre toute attente, des Wolves déterminés sortent le balai et ne laissent pas les soleils gagner un seul match. Direction Cancun sur un 0-4, énorme cassure entre le groupe et le coach en prime. Ambiance sympa dans l’Arizona.
Le marché de l’été
- Ils partent : Frank Vogel (coach), Eric Gordon, Drew Eubanks, Isaiah Thomas, Thaddeus Young, Nassir Little, Ish Wainwright, David Roddy, Saben Lee, Udoka Azebuike
- Ils prolongent : Grayson Allen, Royce O’Neale, Josh Okogie, Bol Bol, Damion Lee
- Ils arrivent : Mike Budenholzer (coach), Tyus Jones, Ryan Dunn, Mason Plumlee, Monte Morris, Oso Ighodaro, Jalen Bridges (two-way), Tyty Washington (two-way), Colin Gillespie (two-way)
Principal mouvement de l’intersaison, les Suns changent de coach. Alors que le groupe – et Bradley Beal – avaient pris Frank Vogel en grippe, la direction décide de licencier l’homme providentiel arrivé il y a à peine quelques mois. Pour le remplacer, c’est Mike Budenholzer (titré en 2021 avec les Bucks mais originaire de l’Arizona) qui retrouve un banc de touche après un an de repos. Sacré challenge en vue.
Mais à cause des énormes contrats de ses superstars, Phoenix ne dispose d’aucune flexibilité financière. Pieds et mains liés, les dirigeants bricolent à coup de petits contrats de type Monte Morris ou Mason Plumlee. Les acquisitions intelligentes type Tyus Jones s’avèrent utiles pour compenser les départs et boucher les trous. Avec Ryan Dunn sur les ailes et Oso Ighodaro en big man, les Suns misent aussi sur des profils jeunes et défensifs lors de la Draft 2024.
Le roster 2024-25 des Suns
- Meneurs : Tyus Jones, Monte Morris, Tyty Washington (two-way), Colin Gillespie (two-way)
- Arrières : Devin Booker, Bradley Beal, Josh Okogie, Damion Lee
- Ailiers : Grayson Allen, Royce O’Neale, Jalen Bridges (two-way)
- Ailiers-forts : Kevin Durant, Ryan Dunn, Bol Bol
- Pivots : Jusuf Nurkic, Mason Plumlee, Oso Ighodaro
En gras les starters pressentis, selon les fameuses sources proches du dossier.
Un Big 3, une question : comment organiser un cinq majeur équilibré avec tout le monde sur le terrain ? Mike Budenholzer ne manque pas d’options pour entourer sa raquette Kevin Durant – Jusuf Nurkic. Alors que les arrivées de l’été offrent enfin des meneurs de formation à disposition du coach, est-il envisageable d’imaginer Bradley Beal et ses 50M annuels sur le banc ? En considérant Devin Booker à son poste naturel d’arrière, Tyus Jones semble candidat parfait pour servir de gestionnaire à une équipe qui a tant souffert des pertes de balle l’an dernier. Mais dans une telle configuration, Beal serait peut-être contraint de glisser dans la second-unit dans un souci d’équilibre du cinq. L’effectif ne manque pas de joueurs de qualité mais coach Bud a du pain sur la planche pour calibrer ses rotations.
Car derrière, les profils de Royce O’Neale, Monte Morris, Mason Plumlee – voire un Ryan Dunn au superbe potentiel défensif – permettent de croire en la formation d’une équipe taillée pour les hauteurs de la Conférence Ouest. Reste à éviter les pépins physiques et trouver une hiérarchie qui convient à tout le monde. Qui termine les fins de matchs ? La gestion du vestiaire est un élément à ne surtout pas négliger.
Une petite vidéo en passant ?
Les salaires 2024-25 des Phoenix Suns
TTFL : les joueurs des Suns à suivre
Kevin Durant et Devin Booker.
Easy Money Sniper, c’est dans le nom. 41 points TTFL de moyenne l’an dernier, une propreté au tir et un volume que peu sont capables d’égaler dans la ligue, et un score sympa presque garanti tous les soirs. Attention quand même au load management pour une légende qui vient d’avoir 36 ans. A ses côtés, Devin Booker et ses 40 unités habituelles en TTFL ne sont pas en reste. L’un où l’autre, pas de galères pour passer une soirée tranquille.
Infirmerie : le point sur les blessures
Avec 29 matchs manqués l’an dernier (dos, cheville, ischios, nez…) et aucune saison à plus de 60 matchs depuis 2018-19 (!), Bradley Beal est le joueur le moins fiable de l’effectif. Sous Frank Vogel, ses absences ont largement freiné la formation des automatismes et de l’alchimie du groupe. Sous Budenholzer, son rôle – dans le cinq majeur ou non – est trop important pour se permettre de longues semaines d’attente de son retour. A côté de ça, Jusuf Nurkic et Kevin Durant avaient enchaîné les pépins en tout genre ces dernières années mais ont largement rassuré avec plus de 70 matchs joués l’an dernier. Il reste qu’à 36 ans, KD devra être économisé pour éviter le surmenage avant les Playoffs. On l’a vu avec la préparation de Team USA cet été, prudence est de mise.
Quels objectifs cette saison ?
L’objectif de ces Suns n’a pas changé depuis la saison dernière : le titre ou rien. Avec un all-in dans tous les compartiments (les finances, les picks de draft…), Mat Ishbia a – chèrement – placé sa confiance entre les mains de son Big 3.
Pour répondre à ces ambitions, Phoenix doit d’abord trouver sa hiérarchie au cours de la saison régulière. Entre les matchs de repos pour Kevin Durant, le rôle de Bradley Beal ou le choix des profils pour animer le banc, la répartition des minutes et des postes sera sans doute fluctuante au cours de l’année. Mais le but, c’est de pouvoir arriver au mois de mars-avril avec des rotations claires et un cinq majeur complémentaire pour finir les rencontres. Si certains – coucou Bradley – doivent se mettre en retrait ou accepter des missions spécifiques, c’est entre octobre et mars qu’il faut le définir. A l’inverse de la saison dernière, caractérisée par l’irrégularité, les Suns doivent faire préchauffer une grosse machine capable de tourner à plein régime au mois d’avril. Un échec précoce pourrait presque faire imploser un projet qui a déjà un peu de plomb dans l’aile. Marge d’erreur accordée : zéro.
Le pronostic du rédacteur
51 victoires – 31 défaites.
Les Suns ont les armes et l’expérience pour faire un peu mieux que la saison dernière. Les acquisitions intelligentes de Tyus Jones, Monte Morris et Mason Plumlee, en plus d’une bonne draft, laissent croire que l’équipe est un peu plus équilibrée que l’an dernier. Néanmoins, l’âge de Kevin Durant et les points d’interrogations autour de Bradley Beal – tant dans son rôle que sa fragilité physique – forcent à rester modéré. Sans écraser les concurrence, Phoenix peut se mettre en position favorable avant des Playoffs sous pression.
Quelques liens utiles
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