Giovanni in Paris – Épisode 8 : j’ai mis une médaille olympique autour de mon cou
Le 09 août 2024 à 21:55 par Giovanni Marriette
Messieurs dames, l’histoire qui va suivre est celle d’un homme qui s’apprête à lier l’utile à l’agréable. Un homme qui s’en va couvrir la compétition de basket 3×3 aux Jeux Olympiques de Paris 2024, sur place, à domicile. Enfin à domicile… pas vraiment. Car en bon bressan pur jus, plus adepte de la réalisation d’un plat en sauce à l’état sauvage plutôt que capable d’adaptation dans le grand monde, cela aussi risque de représenter son lot d’aventure. Et c’est justement tout cela que je vais vous conter. En vous promettant d’en profiter pour mille et de vous faire partager toute mon expérience, comme si vous y étiez.
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Mardi 6 août. La journée du transit pour ma part. Départ du bureau 1 pour le bureau 2 dès 8h le matin, non sans avoir géré une petite machine, car désormais je sais me débrouiller seul dans une ville de plus de 450 habitants. Machine et même taxi, décidément je suis un citadin, et à l’arrivée à l’appartement l’émotion s’empare de moi car, pour l’une des premières fois depuis mon arrivée à Paris, je vais pouvoir partager mes ressentis avec les copains, avec la famille TrashTalk. Retrouvailles avec David et sa progéniture, avec Alexandre, Clément, Nathan, Nicolas et Nicolas, Nicolas au carré donc, même si l’un des deux est plutôt rond. Mais une fois le stade des retrouvailles passées place à une journée haute en couleurs, parait qu’aujourd’hui se jouent à Bercy quatre quarts de finale. Set-up installé, mon duo avec Nico M a tellement plus de gueule quand on est ensemble, et c’est ensemble justement que l’on va vivre ces quatre matchs, le mot ensemble est rare chez nous alors on en profite. Entre deux matchs une partie de Mille Bornes légendaire face au cadet de la bande, puis ce match vécu en équipe face au Canada, grand moment de communion et énorme surprise, qui allait en appeler d’autres. La soirée est une soirée de gros boulot, et ce soir, malgré la joie d’être ensemble on ne traine pas, car demain… je vais à l’Arena de Bercy.
Mercredi 7 août, encore une drôle de journée. Après une matinée de boulot avec les copains je quitte la troupe direction Gare du Nord pour prendre un bus, et sachez que cette phrase est pour moi l’équivalent d’une participation à Pékin Express. Arrivée du bus Gare de Lyon, parait que Bercy c’est la porte à côté, dernière nouvelle. Arrivée à Bercy donc, et je ne réalise pas. Je vais donc enchainer le 3×3 et le 5×5, sans même avoir eu besoin d’un 4×4, l’humour, toujours. L’endroit ressemble davantage à quelque chose que je connais déjà, les couleurs de Paris 2024 font la différence mais pas l’ambiance. Des sièges vides, une clim qui souffle et donc environ 25 degrés de moins que la semaine dernière, et dans la salle une atmosphère feutrée, entre sport et théâtre, je dis pas que je suis déçu mais je dis que le soufflé de la Concorde est un peu retombé. Mes petits plaisirs ce jour-là ? Voir Michael Phelps à moins de 30 mètres de moi, ça fait deux de plus que le nombre de ses médailles olympiques, la victoire des Bleues évidemment, qui tapent l’Allemagne et qui rejoignent les demi, puis la découverte de l’univers de la zone mixte, jungle dans laquelle celui qui gagne pour poser sa question est également celui qui a mis un bump à tous les autres.
Ah si, et plus important encore, je viens de vivre cette journée de Jeux olympiques, la première d’une série de cinq, avec Benoit. Benoit, la première fois qu’on s’est vu, c’était il y a dix ans tout pile. Et le fait de me retrouver aujourd’hui, ici, symbolise de manière grandiose notre évolution à tous les deux, et notre lien tout court depuis toutes ces années. Snif.
Jeudi 8 août, absolument personne ne peut imaginer la journée que je m’apprête à passer.
La veille j’ai pu m’échauffer, prendre la température, apprendre auprès de Ben, et sportivement le trio de matchs (les quarts de finale féminins de la Belgique, de la France et de Team USA) m’a permis de monter doucement en pression. Mais aujourd’hui ? On va dire les termes, ça peut clairement partir en coui**es, et pour moi en particulier. En effet, avant de me rendre à la salle j’ai rendez-vous avec Bastien, Alex, Robin et Julien au studio, mais surtout avec Lucas Dussoulier et Timothe Vergiat aka les GOAT, deux des quatre médaillés d’argent du basket 3×3 français. Apéro TrashTalk en live, ces mecs sont définitivement magiques, j’aurais aimé avoir Frank et Jules également mais le moment est à la fois chill et instructif. 40 minutes de tournage puis séance photo obligatoire, le moment où je passe autour de mon cou la fameuse médaille olympique, le rêve de gosse de… n’importe quel gosse.
Immense honneur d’avoir reçu @timothevergiat et @Delassebat au studio @TrashTalk_fr.
Médaille d’argent olympique autour de mon cou, pas loin d’être à mon prime 🥹 pic.twitter.com/8KKoit9H89
— Le Psy TrashTalk 👨👩👧👧 (@giovannim6) August 8, 2024
Moi, Giovanni Marriette, j’ai passé une médaille d’or olympique autour de mon cou, et je me dis, une fois de plus, que je pourrais finir mon séjour maintenant qu’il serait déjà réussi.
Sauf que la suite est encore plus folle.
Deux demi-finales olympiques cet après-midi. L’Équipe de France face à l’Allemagne, et la Serbie face aux Avengers de Team USA. Je vais voir tous ces gars-là à deux mètres de moi, la phrase est complètement folle. Présents à Bercy ce soir ? Zinédine Zidane, Thomas Pesquet, Tony Parker, David Douillet, entre autres, ça c’est pour la fame à la française. Courtside pour voir les deux matchs ? Carmelo Anthony, Dirk Nowitzki, Pau Gasol, Travis Scott, Sue Bird, Meghan Rapinoe, et probablement des dizaines de stars mondiales. Effervescence, comme le cachet dans mon verre car ça tambourine, mais le tambour se transformera deux heures plus tard en immense alarme incendie dans mon crâne. La France vient de battre les champions du monde allemands au terme d’un match exceptionnel, merci mon dieu (Jules Rambaut) l’ambiance s’est fortement réchauffée, et on a donc vécu un moment de légende avec cette qualif des Bleus, ce retour trois ans plus tard en finale olympique, à la maison cette fois-ci.
En zone mixte les sourires se multiplient, Vincent Collet prend un ouragan de louanges, Isaïa Cordinier is the new Kobe Bryant, mais à peine le temps de remonter et de dérusher les interviews que… Stephen Curry, LeBron James , Kevin Durant, Anthony Davis ou Joel Embiid sont sur le parquet, face à Nikola Jokic et sa bande. Difficile de faire le tri, de prioriser le travail et les émotions, ça tombe de partout, la greatness est là, à chaque mètre, c’est plus Bercy c’est Hollywood. Petit bémol dans l’aventure, avec Ben nous ne profitons absolument pas de ce match, car les Bleus nous ont donné du travail et c’est comme ça, “no Bron in job”. Dommage car le match est tout bonnement exceptionnel. Les Serbes tiennent tête aux Américains, Stephen Curry claque le match parfait avec 36 pions, et au terme d’un match qui restera comme l’un des plus beaux de l’histoire du basket FIBA, Team USA finit par l’emporter pour rejoindre la France en finale des Jeux. Allez, encore une phrase exceptionnelle. En sortie de match je termine cette drôle de journée de boulot en allant capter les premières déclas de Joel Embiid ou Devin Booker, les mecs sont littéralement à deux mètres de moi et j’en tremble, tout comme je tremble lorsque je me rend compte que je suis à côté de David Aldridge et Marc Spears, deux des journalistes NBA les plus connus du monde. Ni une ni deux ça part en selfie, et ça part même en papotage deux minutes, oui, en anglais, c’est donc ça le Multiverse.
2h du matin, fin du bal, Benoit et moi sortons et décidons d’un commun accord de prendre 30 minutes, pour nous, pour se rendre compte. La journée d’aujourd’hui a produit en nous des kilos d’adrénaline, des kilos de pression, de joie, de tension, de pression, de bonheur, d’incompréhension de se retrouver là, douze ans après nos débuts, dix ans après notre première rencontre. Une photo iconique de plus dans l’album des photos iconiques, sur les marches de l’Arena de Bercy, le verre de l’amitié, de la fraternité, dans une guinguette non loin de la salle, un repas sans trop se respecter, parce qu’à 3h y’a pas trop le choix, et à 4h15 le sommeil arrive enfin, faudrait quand même s’endormir avant que le réveil sonne, ma devise depuis quelques années.
Aujourd’hui j’ai passé une médaille autour de mon cou, j’ai frôlé LeBron, Steph et KD. Aujourd’hui j’ai vu l’Équipe de France se qualifier pour la finale des Jeux olympiques, et j’ai vécu tout ça avec mon partenaire de toujours. Meilleure vie, définitivement, et c’est pas fini.