Le nouveau Big Three des 76ers, qu’est-ce qu’on en pense ?
Le 02 juil. 2024 à 16:02 par Céleste Macquet
On est toujours intrigués quand on voit trois joueurs capables d’envoyer 29 points de moyenne sur une série de Playoffs rassemblés au sein d’un seul et même effectif. On parle de Big Three. On fait des éditions spéciales sur les talk-shows de sport, avec des bandeaux écrits en majuscules. On demande aux graphistes de faire des montages des joueurs concernés avec leur futur maillot… Le nouveau Big Three des 76ers ne déroge pas à la règle et a été le centre de l’attention sur la journée d’hier. Mais concrètement, qu’est-ce qu’il vaut ce trio ?
Un premier juillet mouvementé
La journée d’hier a été extraordinaire et en même temps flinguée pour les Philadelphia 76ers. Visualisez : vous vous levez en pleine forme. Votre joueur préféré a réalisé son career-high, votre artiste préféré a sorti un nouveau projet dans la nuit. Vous réussissez avec brio votre examen du permis de conduire le matin. Vous déchirez tout à votre épreuve du Bac l’après-midi et vous trouvez 20€ par terre en rentrant chez vous. Par contre en montant vos escaliers vous vous faites une entorse à la cheville. Et vous avez la mauvaise surprise de découvrir que votre chat a gerbé sur votre lit. Bah voilà, c’est le genre de journées auquel les 76ers ont eu droit hier.
On ne va pas faire les abuseurs, choper Paul George sur quatre ans, Eric Gordon sur deux, prolonger Tyrese Maxey sur cinq ans et Kelly Oubre Jr. sur deux années, récupérer Andre Drummond – historiquement, la meilleure doublure qu’ait jamais connu Joel Embiid – et voir Tobias Harris aller s’enterrer dans le cimetière Detroit Pistons, ça reste une journée énorme de Free Agency. Mais les deux mauvaises nouvelles de fin de journée ont fait mal. Nicolas Batum a préféré retourner aux Clippers sur deux ans que de rester à Philly tandis que De’Anthony Melton a rejoint les Golden State Warriors. Adieu les line-ups au net rating de fou furieux avec De’Anthony. Adieux les tirs ultra instantanés de Nico dans le money time. Les 76ers vont devoir construire avec l’effectif qu’ils ont, et prier pour que ça marche !
Daryl Morey n’a pas menti : il n’y a pas eu de continuité. Maintenant, il reste le dossier de Kyle Lowry qui va être important à gérer, mais en attendant, les 76ers se retrouvent avec… probablement le plus gros Big Three qu’ils ont eu dans leur effectif depuis le début du Process.
Un trio stellaire
Il y a eu l’époque Embiid – Harris – Simmons qui faisait le café. La période Embiid – Maxey – Harris était déjà un bel upgrade, mais pas au niveau du Big Three Embiid – Simmons – Butler, qui malgré un nombre de matchs moins important que les autres, était vraiment impressionnant visuellement en 2019, surtout en défense. Le mieux, ça reste probablement la saison 2023, où le trio Embiid – Harden – Harris a offert ce que les fans des 76ers ont connu de plus proche d’une Finale de Conférence, derrière une attaque de feu. Bon… Et si on comparait le trio Embiid – George – Maxey à ces formations, histoire d’y voir plus clair ?
Avec Ben Simmons, James Harden et Tobias Harris évacués, les 76ers ont dit au revoir à des profils qui représentaient une faiblesse soit au scoring, soit en défense, soit dans ces deux domaines. Et comparé à Jimmy Butler, Paul George est tout de même une petite upgrade, que ce soit en défense ou en termes de spacing.
Paul George has agreed on a four-year, $212 million maximum contract with the Philadelphia 76ers, sources tell @wojespn.
George committed in a meeting with Sixers officials and returns East to join Joel Embiid and Tyrese Maxey in pursuit of an NBA title. pic.twitter.com/ioMAv4baHg
— ESPN (@espn) July 1, 2024
Avec PG13, ce Big Three va être complet, mais aussi complémentaire. Deux joueurs capables de jouer extérieurs en plus d’un pivot dominant, c’est quand même bien pensé. Le Paulo a plus été concerné par un rôle de forward après ses deux premières saisons d’arrière, voire d’ailier fort dernièrement. On peut donc imaginer Kyle Lowry en 1 s’il revient à Philly, avec Tyrese Maxey en 2, Kelly Oubre Jr. en 3, Paul George en 4 et Joel Embiid en 5. Un cinq qui shoote, qui défend et qui a de l’expérience, avec un Big Three bien défini.
Pour ce qui est du scoring, on ne se fait pas trop de soucis. On est à presque 84 points si on additionne les moyennes au scoring des trois artistes sur cette dernière saison. Du panier, il va y en avoir. Les pourcentages ? Le moins bon des trois dans ce domaine, c’est Tyrese Maxey, qui propose 45% aux tirs, 37,3% à 3-points et 86,8% aux lancers sur la dernière saison. Niveau playmaking, le trio cumule 15,3 assists par match en cumulé. Ça devrait aller.
Pour ce qui est de la défense, là aussi c’est Tyrese Maxey qui pêche le plus, mais Rese n’est pas non plus un joueur qu’on cible, car il possède mobilité, envie et longueur. Joel Embiid de son côté, est dans la conversation du défenseur le plus complet de la ligue, tandis que Paul George malgré ses 34 balais, reste une force de ce côté du parquet.
Sur ces aspects là, ça va. Maintenant, parlons des sujets qui fâchent.
Les sujets qui fâchent
Âge et genoux. Vieillesse et articulations. Sénescence et ligaments. Voilà les deux principaux facteurs qui peuvent empêcher les 76ers d’aller chercher le titre en 2025. Avant on aurait parlé d’un manque d’expérience, mais à trois reprises Paul George a envoyé du lourd en Finales de Conférence. On aurait pu parler d’un manque de mental, mais ce n’est pas le sentiment que nous a renvoyé Joel Embiid sur ses derniers Playoffs. Non, tout va se jouer à la forme physique du Big Three.
Tyrese Maxey n’est pas un habitué des blessures. Il n’a jamais manqué un match de Playoffs et a joué au moins 70 rencontres sur la moitié de ses saisons régulières. Surtout, à 23 ans, sa progression est extraordinaire, il est déjà dans la conversation pour les All-NBA Teams. Pour Joel Embiid et Paul George, disons que c’est plus compliqué. Il reste une grosse année à Joel Embiid avant qu’il ne rentre dans la période où son corps va lui faire comprendre avec plus ou moins de tact qu’il n’a plus 23 ans. Quant à Paul George, il est plus vieux que James Harden quand il était aux 76ers. Avec 80 matchs, la dernière saison était rassurante pour PG13, mais avant celle-là, la moyenne c’était 47 matchs par année. Joel Embiid quant à lui, sort d’une régulière à 39 matchs, et on connaît sa fragilité.
Pour faire clair, ce Big Three ira aussi loin que les genoux de Joel Embiid et Paul George voudront bien les emmener. Ça peut vouloir dire jusqu’au titre, ça peut aussi vouloir dire jusqu’au cinquième match d’une demi-finale de Conférence Est contre les Celtics.
Avec le retour d’Andre Drummond, la présence de Paul Reed et l’arrivée d’un Paul George habitué à jouer dans la raquette, on se dit que Joel Embiid a ses chances d’arriver à la fin de saison en ayant seulement raté sa quinzaine de matchs traditionnelle et en étant suffisamment secondé pour être en pleine forme au mois de mai, du moins on l’espère. Concernant PG, le départ de Nicolas Batum n’est pas une bonne nouvelle, et la perte de Melton signifie plus de boulot pour lui en défense. C’est surtout Paulo qui va avoir l’organisme le plus mis à l’épreuve cette saison. Au final, énormément de responsabilités vont incomber à Nick Nurse. Les 76ers peuvent aisément aller chercher une saison à 59 wins si tout se déroule comme prévu, mais monsieur Infirmière va devoir faire en sorte que chacun arrive à la post-season en forme.
Le ciel sera la limite pour le nouveau trio d’or des 76ers, mais il va falloir compter sur le facteur chance tout au long de la saison pour espérer arriver au bout du marathon de la saison régulière sans trop de blessures. Le potentiel offensif est dingue, les possibilités défensives sont là. Maintenant, on se met au travail pour faire le plein de cohésion avant la fin du mois d’octobre, et on se prépare à attaquer la régulière tambour battant.