L’équipe de France torpille la République Tchèque, 95 à 60 : une première mi-temps sous l’eau, une seconde en apesanteur

Le 24 août 2022 à 23:36 par Arthur Baudin

équipe de France
Source image : BeIN Sports

Ce mercredi, TrashTalk s’est déplacé à l’Accor Arena pour y voir les Bleus torpiller une équipe de République Tchèque moitié très forte moitié pas forte. C’est-à-dire ? C’est-à-dire que les Français ont livré une première période plutôt cata, avant de sortir les biscotos en deuxième, comme s’ils n’avaient jamais connu la difficulté. Le jour et la nuit.

L’enjeu de cette rencontre qui compte pour les qualifications au Mondial 2023 est présenté juste ICI !

« On n’a jamais terminé de célébrer une légende ». L’avant-match prend une tournure assez inattendue avec un hommage rendu à Boris Diaw. En quel honneur ? En son honneur, tout simplement. Boris Diaw est une raison bien assez valable pour improviser un hommage avant n’importe quel match de l’équipe de France. À ses côtés, sa maman, sous les projos d’une Accor Arena bouillante. Passés les frissons et essuyée la larmichette, le cinq de départ de Vincent Collet part au combat : Thomas Heurtel, Evan Fournier, Timothée Luwawu-Cabarrot, Guerschon Yabusele et Rudy Gobert. C’est à peu près ce qu’on fait de mieux en France.

La Marseillaise dans une Accor Arena (quasi) pleine 🇫🇷 ✌🏼! pic.twitter.com/ZHRG0dyaPW

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L’homme de ce début de match n’est autre que le speaker, très correctement entraîné à prononcer les blazes des Tchèques. Beaucoup de consonnes, très peu de voyelles et énormément de basket : nos Bleus se font rentrer dedans comme ils ne s’étaient pas fait rentrer dedans depuis… ? Depuis très longtemps. On en pince pour Vojtech Hrjban – homonyme de la légende des Rap Contenders –  tout simplement inarrêtable en début de rencontre. Clinique, capable de décocher droit comme un lampadaire en sortie de dribble, pourtant bas sur ses appuis, en voilà un bien surprenant no name ! Six ans au Slavia Prague et dix piges à Nimburk, un club tchèque qui joue la Basketball Champions League, une coupe d’Europe “secondaire”. Il vient de s’engager avec les Anglais des London Lions, un projet sur la pente ascendante probablement voué à disputer l’Euroligue dans les prochaines années. Autre adversaire très en vue, le poste 5 – presque 6 – Ondrej Balvin pèse sur la défense des Bleus avec un bien joli fouetté à 3-points. Après avoir lessivé l’Italie (x2), la Belgique et les Pays-Bas, l’opposition tchèque fait un bien fou – paradoxe – à Rudy Gobert et Vincent Poirier, qui trouvent enfin du répondant à l’intérieur. Un coup d’épaule, et ça bouge pas.

D’un côté, des Tchèques ultra disciplinés et en réussite. De l’autre, Guerschon Yabusele. Le Big Bear de Madrid porte les Bleus sur ses larges épaules et compte déjà 10 points après 5 minutes de jeu. Il est le seul à avoir trouvé la clé du cadenas tchèque et alterne entre grosses bombinettes de loin, et coups de paupaules dans les mâchoires adverses. La rencontre reste toutefois de piètre qualité avec beaucoup de genoux qui crissent contre le parquet, et très peu de contre-attaques abouties. Une image ? Plusieurs : Rudy Gobert envoie un floater qui frotte l’arceau et s’échoue contre le bas de planche, Thomas Heurtel manque un lay-up puis balance un vieux airball à mi-distance, Evan Fournier – bien que tête haute – cherche encore son rythme. C’est pas comme ça qu’on imagine la vie. C’est surtout pas comme ça qu’on imagine la vie sans Tomas Satoransky en face.

« Ce cinq de départ ne fonctionne pas bien ensemble » – Vincent Collet aux micros de BeIN Sports, après la rencontre

France 16 – 26 République Tchèque, 1’52 dans le 1er quart-temps.

On utilise mal les espaces et Vojtech Hruban nous lave comme si on le connaissait

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L’équipe de France est à la peine mais la salle n’abdique pas. Il semblerait même que la poussée de ferveur fonctionne : après 15 minutes de jeu, Evan Fournier ouvre enfin son compteur personnel depuis la ligne des lancers-francs. Le réveil du Charentonnais ? Son fond d’arceau sur le 3-points suivant nous fait dire que non. Aucun souci, Rudy Gobert hausse le ton et commence à poser de sérieux problèmes à ce bon vieux Ondrej Balvin. C’est moins évident pour Vincent Poirier, toujours en galère lorsqu’il s’agit de résister aux coups d’épaules d’intérieurs bien en chaire. Et puis, les Tchèques restent cliniques à l’extérieur, là où Vojtech Hrjban fout toujours un barouf monstre. Faisceau de lumière dans les nuages – et malgré un Evan à 1/8 au tir dont 0/5 du parking – les Bleus recollent à 4 points avant l’entracte, au terme d’une dernière minute très intense. L’endurance des NBAers a fait la différence quand les Tchèques, un peu carbos, ont levé le pied. C’est extrêmement bien payé.

LE PANIER EST REMIS ! VIVE LA FRANCE NOM DE DIEU ❤️❤️❤️ pic.twitter.com/RIF3gy9rSf

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Une mi-temps de 40 minutes à cause d’un panier mal réglé, du Lara Fabian pour faire patienter le public et les regards interloqués des Tchèques, devant une scène sponso FFL. Comme par hasard, le panier « mal réglé » est celui sur lequel ont tiré nos Bleus en première période. On garde cette excuse sous le coude, en cas de nouvelle débâcle sur la seconde mi-temps. Une seconde mi-temps qui commence de la meilleure des manières avec un… 18-2. Scènes de liesse dans les rues du Mans : on profite d’un Terry Tarpey de gala, bien hustle en défense, bien riendutout en attaque. L’intensité mise est parfaite, quitte à parfois perdre les pédales. Par exemple ? Evan Fournier détale en contre-attaque et s’explose contre l’arceau, alors que toute la salle pensait qu’il s’était fait contrer. Bref, l’important est que les Tchèques n’ont pas inscrit un panier en trois minutes et accusent désormais un retard d’une dizaine d’unités. Tiens, revoilà Balvin pour mettre fin à cette stat embarrassante avec un dunk les pieds dans le sable. S’ensuit le premier 3-points d’Evan Fournier après 24 minutes de jeu, et le début du show Timothée Luwawu-Cabarrot. L’agent libre plaide pour sa cause auprès des franchises/clubs, puisqu’il terminera la partie avec 16 points à 7/8 au tir. Petit rappel, il n’était qu’à 2 points à la mi-temps. Les jambes se délient et tout le roster participe à la fête, à l’image d’un Vincent Poirier libéré de ses chaînes qui – à deux reprises – claque main gauche en contre-attaque. Les Bleus mènent 66 à 50 à la fin du 3e quart-temps, plus rien ne leur fait peur.

Guerschon Yabusele à l’instant en provoquant une énième faute tchèque : « il peut pas défendre sur moi » en souriant et en secouant sa tête. On aime, on valide.

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Le match est terminé depuis une grosse demi-heure et les copains attendent en terrasse pour boire un verre, donc on va résumer le 4e quart-temps en deux ou trois phrases : les Tchèques ne respirent plus, Mouhammadou Jaiteh manque un lay-up, reprend – par incompréhension – un alley-oop d’Elie Okobo sans le claquer et Théo Maledon court dans tous les sens sans trop réussir à mettre la balle dans le cerceau. Bises.

Première rencontre de la deuxième phase des qualifications pour le Mondial 2023 et premier succès des Bleus, qui s’imposent 95 à 60, comme s’ils n’avaient jamais pris l’eau face à un mec qui n’a qu’une seule voyelle dans son nom de famille. Huit jours avant le début de l’Euro, ce succès cette deuxième période fait beaucoup de bien au moral.