Evan Mobley semble en route vers le ROY : le suspense est-il déjà mort, ou la concurrence peut créer la surprise ?

Le 24 févr. 2022 à 15:10 par Remy Guerre Chaley

Evan Mobley
Source image : NBA League Pass

Il ne reste plus qu’une grosse vingtaine de matchs à jouer par équipes. Avant la dernière ligne droite certains trophées semblent déjà bouclés. Cela paraît être le cas pour celui de rookie de l’année qui devrait finir dans l’armoire de monsieur Evan Mobley. À moins que ses concurrents ne fassent un finish de malade.

Les Cavaliers sont l’une des – si ce n’est là – surprises de la saison. Darius Garland est exceptionnel, Jarret Allen fait un taff monstrueux sous les cercles, J.B. Bickerstaff casse tous les a prioris que l’on avait sur lui. Mais un autre monsieur contribue énormément à la réussite de cette équipe : Evan Mobley. Impressionnant dès qu’il a foutu un orteil sur un parquet NBA, le poste 4 permet aujourd’hui aux Cavs d’être 4ème de l’Est, à seulement 2,5 matchs du Heat premier. Ses stats cette saison ? 14,9 points, 8,1 rebonds, 2,6 passes, 1,6 contre à 50% au tir… Pfiou, c’est hyper solide en année une. Ajoutez à cela de la grosse défense, qui en fait déjà l’un des tous meilleurs à son poste. Contrairement à d’autre débutants encore dans la lutte pour décrocher le précieux sésame, Evan a répondu présent dès les premiers matchs, et son niveau se maintient au fil des matchs. Tout juste un petit rookie wall avant la coupure All-Star. Certes son jeu n’est pas aussi spectaculaire qu’un Jalen Green, mais son efficacité est aussi redoutable que celle de Gotaga sur Call Of Duty. Sans oublier l’impression de calme et de facilité qu’il dégage. C’est simple, hormis son shoot extérieur un peu cracra (27%), Momo sait quasi tout faire sur le paquet et s’il fallait décerner le titre de Rookie Of The Year maintenant, nul doute qu’il raflerait la mise sans trop de soucis… Mais ce n’est pas pour autant que la course est terminée.

La cuvée 2021 est un grand cru. Beaucoup de joueurs de qualité promis à un avenir radieux et cela se voit déjà en année une. Si on enlève Mobley de l’équation, la lutte derrière est sans merci. Aujourd’hui, on parle surtout de qui va finir derrière lui, mais gardons en tête qu’il reste encore un mois et demi de compétition pour aller gratter l’intérieur de Cleveland. Après une semaine de pause NBA, il va falloir observer trois lascars qui peuvent venir titiller l’ailier fort. Cade Cunningham, Scottie Barnes et Josh Giddey, sont les gars qui peuvent encore espérer prétendre au titre de ROY. Avant de scruter minutieusement le dossier des bonhommes, on fait la bise à Jalen Green, Jonathan Kuminga, Franz Wagner, Herbert Jones et Chris Duarte qui réalisent de belles saisons, mais qui seront trop court finir la course en tête. Nul doute qu’on aura tout de même l’occasion de reparler en bien d’eux dans les mois et les années qui viennent. En tout cas, c’est tout ce qu’on leur souhaite comme dirait l’ami Paga.

Premier coco, et pas des moindres, Cade Cunningham. Le meneur des Pistons réalise une saison très intéressante, s’imposant déjà comme le futur visage de la franchise. Côté stats, on est sur du 16 points, 5 rebonds et 6 passes, mais les pourcentages ne sont pas fameux (39% au tir, 33% du parking, le tout relevé par 86% sur la ligne). La faute à des débuts absolument infâmes au shoot et à une utilisation douteuse de Dwayne Casey, ce qui est un pléonasme. Fort heureusement, Cade s’est bien réveillé par la suite pour nous permettre de voir l’éclosion d’un super joueur de pick-and-roll, avec un instinct à la passe digne d’un très bon meneur NBA. Les chiffres sont là, et ils pourraient encore s’améliorer d’ici la fin de la saison. Le gros bémol de son dossier, c’est qu’il a mis un peu de temps à démarrer et surtout que son équipe est dans les bas-fonds de la Ligue. Va falloir envoyer du bois et faire des perfs significatives contre de grosses équipes pour améliorer sa cote. Ça tombe bien puisque Detroit se tape plein de cadors jusqu’à la fin de la saison. Une bonne occasion de savoir de quel bois il se chauffe, lui qui se considère déjà comme le meilleur première année.

Le second concurrent c’est Scottie Barnes. Lui au moins, il a souvent été associé à Mobley dans la course au ROY depuis le début de la saison. Il a attaqué tambour battant avec ses Raptors qui tournent archi-bien en plus. Toujours à la bataille pour le top 6 à l’Est, Scottie est l’un des grands artisans de la réussite de Toronto. Après avoir un peu baissé de pied individuellement, il s’est laissé distancer par Evan Mobley mais un mois de mars canon pourrait le faire revenir au premier plan. À condition qu’il gonfle encore plus ses 14 points et 7 rebonds de moyenne, et que les Dinos passent devant Cleveland sinon la mission ROY va s’avérer impossible, ou a minima compliquée.

Dernier candidat, et celui qui fait le plus de bruit récemment. Le génial Josh Giddey est entré en trombe dans la discussion ces dernières semaines. Véritable maître à jouer du Thunder depuis la blessure de Shai Gilgeous-Alexander, l’australien s’impose comme un vrai maestro. Des aptitudes à la passe qui ne seraient pas sans rappeler – et sans exagérer, vous nous connaissez – Magic Johnson ou Luka Doncic. Il a battu des records de précocité aux triples-doubles puisqu’il en a enchaîné trois juste avant le All-Star Break, soit quelque chose de presque inédit dans la NBA pour un rookie… Eh oui, ce bon vieux Oscar Robertson l’a également fait. Il est également le plus jeune joueur de l’histoire à avoir réaliser un TD. Décidément l’air de l’Oklahoma est chargé en triple-double. En revanche, il possède le même souci que Cade Cunnigham, il a mis du temps à rentrer dans sa saison et il ne gagne pas un match. Là où il a un truc à faire, c’est gardant le rythme qui est le sien depuis onze matchs avec 16,1 points, 9,1 rebonds et 7,3 passes… Des chiffres qui ne seraient pas sans rappeler un autre Australien vivant du côté de Brooklyn, clin d’œil clin d’œil.

Malgré ce beau petit monde, Evan Mobley semble bel et bien assez loin devant. Pour pouvoir le détrôner il faut espérer que ses Cavaliers et lui chutent à l’Est, tandis que les autres doivent tout péter sur le dernier mois et demi de compétition. Ça sent quand même très bon pour Mobley.