Preview des San Antonio Spurs 2021-22 : peu de ressources, plus de leader, mais un pépé qui s’accroche à sa dynastie

Le 26 sept. 2021 à 12:20 par Arthur Baudin

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Après la pluie le beau temps, et au grand dam de nos amis Texans… l’inverse fonctionne également, et c’est ainsi avec une poignée d’écrous en fond de tiroir que Gregg Popovich va démarrer son vingt-sixième exercice à bord du navire Spur. D’antan corsaire, le rafiot de San Antonio connaît maintenant quelques intempéries alors inspirez un grand coup et mordez dans une serviette, la saison risque d’être longue.

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Ce qu’il s’est passé la saison dernière

On a tous eu ce chat athlétique et qui enquillait les assassinats de pigeons, devenu vieux matou grassement immobile. Une deuxième saison sans Playoffs en 24 ans, la deuxième de suite, et surtout la confirmation qu’une page se tourne dans la Venise des Amériques. Alors oui, les Texans y ont pourtant cru en commençant la saison totalement décomplexés : DeMar DeRozan cale 17 points, 8 rebonds et 5 assists sur ses anciens Raptors, Becky Hammon devient – le 30 décembre dernier – la première femme de l’histoire à coacher une équipe NBA et Patty Mills transforme son mois de janvier en mixtape de lycéen qui joue contre des primaires. Mais les premières secousses arrivent à mi-chemin, empoisonnant le parcours de Spurs qui squattaient alors la bonne partie du panel. On boude quand Derrick White se flingue l’orteil, on pleure le divorce avec LaMarcus Aldridge qui file aux Nets, on rit joyeusement quand Marquese Chriss débarque pour le remplacer, puis on s’effondre quand on se souvient qu’il est blessé. Eh, faire venir un joker blessé, c’est un haut fait à souligner. Bon après, c’est Cady Lalanne qui avait été envoyé aux Warriors en échange, le cousin du gars qui a fait “gonfler” le poignet de Paul Larrouturou. Bref, les défaites plongent San Antonio dans une forme si molle que même le play-in les éjecte au bout de 48 minutes de participation, après un court revers face aux Grizzlies. Fin de la saison, goût amer dans la boca et trop peu de perspectives d’avenir, à San Antonio, le futur s’écrit sur un papier bien moins doré qu’autrefois.

San Antonio Spurs, le bilan 2020-21 : deuxième saison sans Playoffs en 24 ans, il va falloir réenclencher la machine

Quelques liens utiles

Le marché de l’été

  • Ils sont partis : DeMar DeRozan, Patty Mills et Rudy Gay
  • Ils ont re-signé : néant
  • Ils arrivent : Thaddeus Young, Joshua Primo (Draft), Joe Wieskamp (Draft), Bryn Forbes, Zach Collins, Doug McDermott et Al-Farouq Aminu

Évincer les grosses cylindrées au profit de moteurs qui consomment peu. Aussi intelligente que soit cette gestion, notamment de par l’acquisition de contrats légers, ce n’est malheureusement pas le portefeuille texan qui attaque le cercle. Là c’est Doug McDermott, et c’est bien moins triquant. Plus de DeMar DeRozan, une décennie de souvenirs avec Patty Mills, Rudy Gay devenu fan de Jazz et LaMarcus Aldridge précédemment parti chez le joaillier de Brooklyn. En échange, Thaddeus Young débarque avec son XP mais sans faire de vagues, Joshua Primo va profiter du néant pour montrer de jolies choses, ou non, Bryn Forbes revient chez lui avec l’index habillé, Doug McDermott et Al-Farouq Aminu vont donner des minutes pleines d’expérience, et Zach Collins va essayer d’honorer la deuxième partie de l’expression « challenge sportif ». Beaucoup de paris, peu de certitudes, mais aucun boulet loqué à la cheville.

Le roster 2021-22 des Spurs

  • Meneurs : Dejounte Murray, Joshua Primo, Tre Jones
  • Arrières : Derrick White, Lonnie Walker, Devin Vassell, Chandler Hutchison
  • Ailiers : Keldon Johnson, Doug McDermott et Al-Farouq Aminu
  • Ailiers-forts : Thaddeus Young, Luka Samanic
  • Pivots : Jakob Poeltl, Drew Eubanks, Zach Collins

En gras les starters pressentis, selon les fameuses sources proches du dossier

Honnêtement rien d’horrible, chaque poste est assez correctement doublé, mais les deux, trois valeurs sûres sont bien trop esseulées. Difficile par exemple de filer la mène du banc à Tre Jones ou Joshua Primo dans une optique autre que celle de squatter les bas-fonds de la Ligue. On espère apprécier les entrées musclées de Thaddeus Young, l’œil du Doug et la probable ascension de Lonnie Walker, et si Zach Collins sort de l’infirmerie en balançant ses béquilles à la tronche d’une retraitée venue faire soigner son orgelet, pourquoi ne pas créer un petit exploit en accrochant le Top 10 ? Mouais sans trop de convictions ici.

Le petit point du banquier

Contrats Spurs

Source : basketballinsiders

À roster exempt d’All-Stars, revenus adaptés, c’est pourquoi Dejounte Murray profite du plus gros contrat de l’équipe qui ne s’élève qu’à un peu plus de 15 millions de dollars sur la saison prochaine. On a beau ouvrir les yeux, peu sont ceux qui réalisent un hold-up, hormis peut-être Zach Collins s’il reste perché dans le lit superposé de l’infirmerie. Ce tableau est donc un gage de bon management, chose importantissime si la Spurs Nation veut accélérer sa reconstruction. Eh oui, dans les traces de R.C. Buford, Brian Wright gère magnifiquement les contrats de chacun, sachant pertinemment que les résultats ne durent qu’un temps.

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Les tips TTFL

Le meilleur conseil TTFL que l’on puisse vous donner, c’est de… ne pas considérer les Spurs. Cet effectif aura forte tendance à répartir les performances, ne pas trop étaler les réussites individuelles. Peut-être que Dejounte Murray prendra la main avec 29 points, 9 assists et 5 interceptions une fois tous les dix soirs, mais le degré de fiabilité reste – selon nous – bien trop irrégulier. Clin d’œil à Jakob Poeltl qui enverra sûrement quelques double-doubles intéressants, lui qui peut habituellement dépanner lorsque la profondeur du deck n’est plus.

Les bons plans TTFL chez les Spurs, c’est par ici

Le paragraphe du Doc

Quand on s’intéresse à l’infirmerie de San Antonio la saison dernière, 3 noms ressortent. Lonnie Walker pour commencer, qui a manqué neuf matchs au printemps pour des douleurs au poignet droit. On apprend alors quelque chose d’assez inquiétant pour un joueur aussi jeune : il révèle qu’il en a souffert durant une grande partie de la saison. Ce n’est jamais rassurant d’entendre qu’un joueur ne s’arrête pas malgré une blessure mais Lonnie devrait revenir à 100% à la reprise. Derrick White, quant à lui, a connu deux alertes la saison dernière. Il a manqué le début de la saison suite à l’opération en août d’une luxation de son deuxième orteil gauche. De retour en janvier, il ne jouera que vingt-deux minutes avant de se fracturer le même orteil et manquera quinze matchs de plus. Une infection Covid cassera ensuite son rythme peu après son retour et l’obligera à s’isoler pour cinq rencontres. Il ne terminera pas la saison en tenue, la faute à une entorse de la cheville droite qui le privera des douze derniers matchs et on espère que la trêve estivale lui aura permis de reposer son corps. Zach Collins, pour finir, vit une situation compliquée. Diagnostiqué d’une fracture de fatigue au niveau de la malléole interne gauche en août 2020, lors de la bulle d’Orlando, il est opéré en septembre et un retour est envisagé pour mi-janvier. En décembre, alors qu’il ressent des douleurs, une nouvelle fracture est repérée et il retourne au bloc opératoire. Un retour pour les Playoffs n’est alors pas considéré comme impossible mais sa blessure n’est pas derrière lui, et il doit repasser sur le billard en juin 2021. Il est difficile de savoir quand et dans quel état nous retrouverons Collins sous ses nouvelles couleurs, mais il n’est jamais rassurant de passer trois fois sur la table d’opération pour une même blessure. 

Tenter, limiter la casse via des révélations, finir dignement

Cette saison ne va ressembler à aucune autre. Hormis lors de son premier exercice sur le banc texan – en 1996-97 – Gregg Popovich n’a jamais ressenti le besoin de perdre des matchs pour faire monter ses intérêts de draft. Aujourd’hui, curieux nous sommes de connaître l’optique de jeu avec laquelle la légende du Velleda va lancer son équipe. On ne dit pas qu’il sera compliqué d’accrocher le play-in avec Derrick White comme armement principal, simplement qu’il sera difficile d’accrocher le play-in avec Derrick White comme armement principal. Les enjeux sont alors au nombre de trois. D’abord, les Spurs jaugeront leur début de saison, car s’il est bon et que tous les role players donnent de leur personne, rien n’est impossible tant les Devin Vassell, Joshua Primo, Keldon Johnson et Dejounte Murray peuvent surprendre. S’il est claqué, alors nous assisterons probablement à la décadence de l’ère dorée d’une franchise. Les Tony Ginobili toussa c’est terminé depuis longtemps, mais admettre la défaite serait quelque chose de tout nouveau dans la culture Spurs. À l’époque, même Tiago Splitter tentait de monter sur LeBron, alors que c’était perdu d’avance. Dans quelques mois, Jakob Poeltl s’écartera sûrement du cercle quand un ailier adverse s’engagera dans un drive fou, Gregg Popovich omettra sans doute quelques temps morts pourtant précieux, et un gars de l’institution lâchera probablement un live Insta polémique plein d’alcool et de fessiers. Oui, San Antonio deviendra alors une franchise quelconque parmi vingt-neuf autres. C’est là que les deux autres enjeux interviennent : finir la saison avec un chouette pick pour entamer la reconstruction, puis hypothétiser autour du futur de Gregg Popovich. Quelle cérémonie de passation pour ce roi, et surtout, quand ?

Le pronostic du rédacteur

23 victoires et 59 défaites, et la quatorzième place à l’Ouest. Pour la faire simple, que pourront-ils faire face au Jazz de Donovan Mitchell, aux Suns de Devin Booker, aux Nuggets de Nikola Jokic, aux Clippers de Kawhi Leonard, aux Mavericks de Luka Doncic, aux Blazers de C.J. McCollum (lol), aux Lakers d’Anthony Davis, aux Grizzlies de Ja Morant, aux Warriors de Stephen Curry, aux Pelicans de Zion Williamson, aux Kings de De’Aaron Fox et aux Wolves du tandem Karl-Anthony Towns – D’Angelo Russell ? Beaucoup de gros noms, bon nombre de All-Stars, et des effectifs toujours plus cohérents dans la portion ouest de la Grande Ligue. Pour les Spurs et les Rockets, les 82 prochains matchs s’annoncent compliqués, à moins d’une force de caractère déterrée, ou d’un Drew Eubanks à fond la forme (non).

Et voilà, une preview bouclée sans que l’amertume ne domine l’écriture. Il est très difficile d’épiloguer autour d’un futur annoncé compliqué pour une équipe qui nous a tant donné. Pensée au Chievo Verone, même si le lien est faible, et tirage de rideau évident sur une page de l’histoire NBA.

Source texte : Basketballinsiders.com