Flashback 2020-21 : le jour où Kevin Porter Jr a claqué 50 points et 11 passes, masterclass d’un crack en puissance
Le 22 sept. 2021 à 11:49 par Corentin Dimanche
Le 29 avril était censé être une soirée banale de 2021 pour les Rockets. Les hommes de Stephen Silas étaient censés se faire rouler dessus par Giannis et sa bande avant que ces derniers aillent s’amuser dans les anciens clubs préférés de James Harden. Seulement voilà, une cheville en moins pour le Greek Freak et une pyromanie de Kevin Porter Jr. plus tard et nous ne parlons pas du gros blow-out… mais bien de l’une des perfs les plus folles et précoces de l’histoire. Allez, flashback sur cette soirée.
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Alors que les Rockets traversent leur saison la plus sombre depuis presque une décennie après le départ de James Harden mi-janvier, la franchise texane tente de se reconstruire comme elle le peut. Rafael Stone construit alors très vite un noyau de jeunots, parmi lesquels se trouve une énigme, Kevin Porter Jr.. Le garçon est connu non seulement pour son immense talent, mais aussi pour ses nombreux déboires comportementaux. Le 30ème pick de la Draft 2019 a même été lâché par les Cavs en janvier pour ces mêmes raisons avant d’être exilé par les Fusées en G League où il démontre finalement toutes ses qualités en étant le meilleur scoreur et passeur de la ligue de développement. Des promesses évidentes qui amènent le management à le rappeler durant le All-Star break… au beau milieu d’une longue série de 20 défaites. Car oui, KPJ aura beau continuellement progresser avec les Rockets dans la seconde partie de saison, il le fera au sein d’un effectif décimé, avec notamment les absences prolongées de John Wall et Eric Gordon. Les Rockets étaient même sur une série de cinq revers de rang et n’avaient remporté que deux de leurs 17 derniers matchs avant de recevoir les Bucks. Le crack décidera alors de composer son chef d’œuvre le 29 avril, au lendemain d’une amende de 50 000 dollars donnée par la NBA pour non-respect des règles COVID, une semaine avant de souffler sa 21ème bougie. Sa partition victorieuse se jouera contre la bande à Giannis… orphelins de Giannis, qui s’est tordu la cheville dès la première minute de la rencontre.
Après un début de match plus que poussif, Kevin ouvre enfin la marque pour son équipe avec un premier 3-points au bout de trois grosses minutes de jeu. KPJ claque ensuite un dunk facile en transition mais commet son deuxième turnover en même pas quatre minutes. Le meneur enchaîne ensuite les pick and rolls avec ses intérieurs (Kenyon Martin Jr., Christian Wood et Kelly Olynyk), qui gonflent gentiment la moyenne de passes du tatoué alors que ce dernier rate un lay-up puis un 3-points, avant de conclure sa première période avec un lay-up tranquille, le remettant ainsi dans le rythme. Le chevelu fini le premier quart avec 9 points et 4 passes mais surtout 3 turnovers, couci-couça donc, du KPJ dans le texte. Après avoir posé ses fesses sur le banc toute la première moitié du deuxième quart, le garçon se réinvite à la fête en bombardant deux fois d’affilée du parking pour réclamer son territoire. Une brique le calme néanmoins dans ses ardeurs et il se remet donc à poliment servir ses gros pour finir la mi-temps. Au moment de rentrer aux vestiaires, KPJ affiche une ligne statistique de 18 puntos, 7 assists et toujours 3 pertes de balle, ça commence petit à petit à avoir de la gueule.
Keke démarre la seconde mi-temps en gaspillant moins de ballons. Il cale un petit mid-range classique puis revient en plantant deux 3-points coup sur coup avant de régaler son pote Christian Bois pour finalement conclure sa séquence avec un gros 2+1. En confiance, Kev enchaîne avec deux 3-points à 45 côté gauche mais seul le premier rentre. Bref, à la fin du troisième quart l’ancien Cavalier affiche 33 unités au compteur, déjà mieux que son précédent record personnel de 30 ionp. Mais le crack n’en a pas terminé avec son chantier, il a encore du temps et surtout l’envie de mieux faire. Le jeunot commence alors son dernier quart en faisant croquer les copains à trois reprises et n’oublie pas de nous caler un joli floater au milieu de tout ça, le tout en une poignée de minutes, histoire de nous montrer toute sa panoplie technique et son potentiel. À 5 minutes de la fin, Khris Middleton et compagnie sont finalement à +3 et ont récupéré le momentum. Jrue Holiday posera même 18 points et Khrissou se suffira de 11 durant le dernier quart, la victoire semble tendre les bras aux Daims. Non ? Non. Malheureusement pour Bud et ses hommes, le James Harden 2.0 ne l’entend pas de cette oreille et décide de s’enflammer pour prendre le match complètement à son compte.
En une petite minute, le gamin filoche un 2+1 main droite puis enchaîne avec deux step-backs à 3-points qui rendraient son modèle barbu fier. Le crackito claque ainsi un run de 9-0 à lui tout seul et renverse le cours du jeu et la rencontre en trois actions de bonhomme. Devant la séquence, on ne peut s’empêcher de hocher la tête et d’approuver en pensant “oh le saligaud, il est quand même bon ce fou” . P.J. Tucker tente alors de nous faire mentir en provoquant une faute offensive mais, jamais deux sans trois, le pyromane répond immédiatement avec un nouveau step-back dont même The Beard serait carrément jaloux cette fois-ci. Une grosse séquence défensive des Texans, quelques briques des Bucks plus tard et c’est la victoire pour la bande à Stephen Silas. Deux lancers viennent ponctuer la soirée du MVP du jour en lui permettant d’accrocher la cinquantaine de points symbolique. Le sophomore devient ainsi le quatrième plus jeune joueur de l’histoire à atteindre cette marque et est désormais le plus jeune à avoir aligné au moins 50 puntos et 10 passes décisives dans la même rencontre, chipant ainsi le record à LeBron James. Excusez-nous Monsieur Porter Junior.
50 points, 11 assists et 5 rebonds, à 16/26 au shoot dont 9/15 à 3-points. La ligne de stats est énorme, surtout pour un gamin qui n’avait pas le droit de boire un petit panaché à ce moment-là. Cette rencontre marquera ainsi, soit les prémices d’une carrière de génie du panier-ballon, soit celles d’une carrière à la Brandon Jennings. On ne sait pas pour vous, mais ici on a notre préférence entre les deux possibilités.