Le billet d’Alex : une magnifique équipe de France, une grande nation de basket, rendez-vous en 2024 !

Le 07 août 2021 à 11:57 par Alexandre Martin

équipe de France, Bleus, Jeux olympiques Tokyo
Source : FIBA

Il était 4h30 la nuit dernière, Paris ne s’éveillait pas encore mais la France du Basket était déjà debout, sur son 31, prête à affronter l’ogre américain en finale des Jeux Olympiques. Un ogre que nos Bleus avaient bien l’intention de faire tomber pour la troisième fois en trois matchs officiels depuis le 11 septembre 2019. 

Ce ne fut pas le cas. La faute à une équipe américaine oppressante défensivement dans le sillage du duo Holiday – Adebayo, et à un Kevin Durant… Durantesque. Après avoir planté 30 points en finale des Jeux de Londres en 2012 sur les Espagnols, 30 points également en finale des Jeux de Rio en 2016 sur les Serbes, l’ailier tentaculaire a récidivé avec 29 unités sur la tronche d’une défense bleue qui a fait de son mieux pour contenir le plus indéfendable des scoreurs actuels. De l’histoire ? Hop hop hop, ce n’est pas le moment pour ce débat. 

L’histoire, nos Bleus l’ont tutoyée malgré le talent et la détermination adverse. 

Quand la génération des Tony Parker, Boris Diaw et Flo Piétrus a raccroché définitivement les sneakers, on s’est demandé comment le basket tricolore allait réagir. On s’est demandé si nous n’étions pas à l’aube d’une période un peu vide. Combien de temps faudrait-il pour redevenir compétitif ? La réponse n’a pas tardé : en fait, la France du basket est toujours compétitive. Vincent Collet – quel tournoi nous fait notre coach !!! – peut s’appuyer sur un groupe équilibré à tous les niveaux. Un groupe fait de joueurs aussi expérimentés que talentueux comme Nicolas Batum ou Nando De Colo, d’un duo de patrons made in NBA avec Rudy Gobert et Evan Fournier, et de role-players de tous âges qui se comportent en véritables soldats quelle que soit la tâche qui leur est demandée. 

De génération en génération, nos Bleus se passent le gros ballon. Avec beaucoup de respect, avec une immense fierté. 

C’est beau à voir. Et ça performe ! Ce groupe – qui venait de finir troisième du championnat du monde en 2019, avec une dose de frustration plus salée que l’océan – est revenu encore plus fort pour ces Jeux Olympiques. Il a porté haut les couleurs de la France. On a pu douter lors des matchs de préparation mais c’était sans compter sur la confiance inébranlable, sur la soif intarissable qui caractérise cette escouade. Team USA dès le premier match, victoire ultra-solide. Les Tchèques ? Maîtrisés en patron. L’Iran ? Pas maintenant. L’Italie en quart ? On se fait peur mais on gère sans trembler dans le moneytime. La Slovénie ? Ah la Slovénie de Luka Doncic… Quel match, quel putain de match. Un De Colo de gala, un Fournier prêt à tout donner, un Rudy façon Gobzilla, un TLC avec un C comme Clutch et puis un Batum qui, tout juste sorti de son chantier italien, nous a envoyé un match défensif monstrueux ponctué d’un contre historique. Le contre. 

Les Français sont arrivés en finale avec de vraies ambitions, pas en victimes expiatoires d’une équipe américaine loin d’être souveraine. Alors certes la frustration est grande parce qu’il y avait la place comme on dit. Parce que les ballons perdus, ça tue. Parce qu’on aurait voulu plus d’agressivité parfois, plus de mouvement de balle ou de réussite ici et là. Mais ces Bleus ont regardé Team USA droit dans les yeux

Et ne nous y trompons pas, les larmes de Rudy, de Nando ou d’Evan juste après le match sont celles de champions qui viennent de tout donner, qui en veulent plus et qui vont tout mettre en œuvre pour y arriver car ils sentent que c’est possible. Ils sentent que cette troisième médaille d’argent olympique de l’histoire du basket français (toutes trois obtenues dans des défaites contre les Américains) n’est qu’une halte sur le tortueux chemin qui mène à un rêve encore plus grand. 

Un jour, on les aura. 

Un jour, on espère bien “qu’on va les taper” (en finale) comme l’a dit Evan Fournier après le match et juste après avoir déclaré être “fier de cette équipe”. Le meilleur marqueur et leader vocal des Bleus sur ce tournoi a encore fait mouche avec cette déclaration, sans oublier de préciser que pour voir plus grand, il ne faut pas brûler les étapes et se concentrer dès à présent sur l’EuroBasket 2022 puis sur le Mondial 2023, afin d’arriver dans les meilleures conditions possibles aux prochains Jeux. Étape par étape donc, sans paniquer, en continuant de progresser et en intégrant probablement de nouveaux jeunes. Le réservoir de talent est plein avec Killian Hayes, Théo Maledon, Sekou Doumbouya et bien évidemment le phénomène Victor Wembanyama. 

L’avenir est radieux car la France EST une grande nation du basketball. Sur le terrain, elle assure mais également en dehors. Malgré les horaires, les réveils difficiles et la distance imposée par la crise sanitaire, les soutiens du public français ont été très puissants et sont essentiels pour les joueurs qui y ont magnifiquement fait honneur. 

En 2024, le tournoi olympique aura lieu à Paris, à la maison. Celle de Nico, de Rudy, d’Evan, de Nando, de Guerschon, de Thomas, de Timothé, des deux Vincent, de Mustapha, de Frank, d’Andrew, de Petr. Ils vont nous entendre hurler, ils vont nous sentir les pousser, ils voudront notre énergie. 

Ils seront là.  

Nous serons là.