Team USA – promotion 2021 : comment classer cette équipe par rapport à ses aînées ?

Le 24 juil. 2021 à 13:09 par Mathis Boronat

Jayson Tatyum JO 24 juillet 2021
Source Image : Youtube

Comme à chaque olympiade depuis la Dream Team 1992, la même question se pose avant le début de la compétition : la Team USA vaut quoi cette année ? Est-elle plus forte que lors de l’édition précédente ? On ne vous garantit pas d’avoir toutes les réponses, mais on va se pencher sur le doss’ pour vous laisser vous faire votre propre avis.

Avant de se concentrer sur ce que vaut vraiment cette équipe, petite mention spéciale pour le patron des JO avec Team USA Harrison Barnes Carmelo Anthony, qui pour la première fois depuis 2004, ne fait pas partie de la sélection américaine aux Jeux. Et puisqu’on est en pleine nostalgie de l’époque FIBA Melo, on va en profiter pour revenir sur les dernières campagnes de Team USA. C’est simple, depuis l’autorisation des joueurs NBA à intégrer Team USA aux JO de 1992 à Barcelone – l’édition préférée d’Isiah Thomas, les Américains sont toujours repartis avec la médaille d’or à l’exception de 2004, où LeBron James et Melo avaient dû se contenter du bronze pour leur première sélection olympique. Depuis cet échec et la création de la fameuse Redeem Team en 2008 avec Kobe Bryant, LBJ, Dwyane Wade, Carmelo, tout ça tout ça, Team USA a déroulé, et reste ainsi sur trois titres olympiques de suite. Donc forcément, avec ce statut de big boss dans le monde de la balle orange et la belle série en cours, on se doute bien que le fait de se voir privés d’un quatrième sacre de suite n’est pas vraiment une option pour Gregg Popovich et ses hommes. Et c’est bien l’une des rares nations qui ne se contentera pas d’une médaille d’argent. Pourtant, depuis l’échec de 2004 et le revers inattendu infligé par Manu Ginobili et ses copains argentins, cette promo 2020 (enfin 2021 du coup) est sûrement la sélection qui nous fait le plus douter. Alors on pourrait se dire : Damian Lillard, Devin Booker, Kevin Durant, pourquoi flipper ? Eh bien on va vous donner deux-trois arguments.

Déjà, parce que la dernière fois que les États-Unis participaient à une compétition internationale, ils sont repartis sans médaille, eux qui étaient invaincus en compétition officielle depuis la défaite au Mondial 2006 contre la Grèce. Alors, on voit venir les die hard fans de Team USA, ouais mais c’était l’équipe Z, sinon ils faisaient ce qu’ils voulaient. Peut-être, mais ça n’empêche que c’est la première fois depuis longtemps qu’on voyait une sélection tenir tête aux États-Unis, et c’est tout bête, mais ça peut inspirer deux-trois équipes qui la croyaient invincible. Alors attention, entre 2019 et ces JO, le roster a fait peau neuve, à deux exceptions près : Khris Middleton et Jayson Tatum, qui ont subi la loi de Rudy Gobert, Evan Fournier et tous nos autres gars sûrs, l’un depuis le banc, l’autre depuis le parquet. Donc peut-être que cette défaite en quarts du Mondial face à la France a donné quelques idées à des candidats à la victoire comme la Roja ou l’Australie, entre autres. Mais cette défaite est sûrement restée aussi dans la tête des Ricains, qui risquent de prendre ces JO très au sérieux. Pour autant, si l’équipe est différente et les Américains orgueilleux, cette Coupe du Monde 2019 n’est pas le seul fact qui nous met le doute par rapport à Team USA. Parce que ces derniers temps, Coach Pop n’a pas eu la vie facile, et la prépa pour les olympiades est loin d’avoir été idéale.

Alors qu’il va démarrer la phase de groupes face aux Bleus dimanche, le groupe américain n’aura jamais eu l’occasion d’être au complet tout au long de sa préparation à Las Vegas. D’un côté, le COVID est venu jouer les trouble-fêtes dans la sélection, provoquant non seulement le départ de Bradley Beal, mais aussi l’arrivée tardive à Tokyo de Zach LaVine – qui n’a failli ne pas être de la partie – ainsi que l’annulation d’un match de prépa. En plus de l’arrière des Wizards, le staff de Pop a aussi dû trouver un remplaçant à Kevin Love, contraint de quitter le groupe car pas au top physiquement. Et pour ça, quoi de mieux que l’intégration de… JaVale McGee et Keldon Johnson (bref passons, on a déjà assez vanné là-dessus). Tout au long des entraînements à Vegas, les États-Unis ont également dû se passer de D-Book, Khris Middleton et Jrue Holiday, qui apparemment avaient trouvé une autre occupation pendant ce temps-là. Pas idéal tout ça pour la cohésion de groupe et les automatismes.

Et puis le point le moins rassurant de ce séjour à Vegas – au-delà des soirées au casino qui finissent à 4h du mat’ pour JaVale – ce sont les deux défaites consécutives en prépa, face au Nigeria et face à l’Australie. Après avoir perdu contre Precious Achiuwa et les siens, on s’est dit que c’était uniquement un accident de parcours. Mais après la défaite face à l’Australie, menée par un Patty Mills de gala, en mode FIBA quoi, la chanson n’était plus vraiment la même. Bon, on ne va pas pour autant faire de conclusions hâtives, mais il ne faut pas prendre ces résultats à la légère pour autant. Pour l’instant, on a du mal à estimer si c’était une flemme de KD et Cie – joyeux faux-anniversaire au passage – ou si ces deux défaites sont vraiment alarmantes pour la suite. Premier élément de réponse apporté par Team USA ? La correction infligée aux Argentins et la petite victoire bien sympathique face à la Roja pour s’envoler vers Tokyo en toute confiance. Deux victoires, deux défaites, balle au centre. Une belle réaction donc, mais Team USA part avec un groupe qui se découvre encore et des joueurs qui découvrent… le basket FIBA, et on sait à quel point nos amis d’Outre-Atlantique affectionnent le marcher départ ou les retours en zone sur touche (Kemba peut en témoigner). En effet, les petits nouveaux de la sélection, c’est-à-dire Bam Adebayo, Devin Booker, Zach LaVine, Damian Lillard et tous ceux qui vont connaître leur première sélection, ont intérêt à vite se défaire de leurs habitudes NBA, car sinon ça risque de provoquer de grosses déconvenues face à des spécialistes FIBA comme Patty Mills ou Ricky Rubio.

Les USA sont les grands favoris, oui, mais mine de rien, leur dernière compet’ internationale et leur prépa n’ont pas été des plus rassurantes. De quoi permettre aux autres nations de rêver un peu, ou de récidiver pour certaines. Est-ce que cette équipe est plus faible que la promo de 2012 ou 2016 ? Ça reste à confirmer. En tout cas, le premier rendez-vous pour Pop et son armada, ça sera face à leurs bourreaux de 2019, l’idéal pour envoyer un message fort dès le début.


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