MVP 2020-21 – la dernière ligne droite : Nikola Jokic a les deux mains sur le trophée, circulez il n’y a plus rien à voir
Le 12 mai 2021 à 10:56 par Nicolas Meichel
Cinq jours. Il ne reste plus que cinq jours avant la fin de la saison régulière. Tout va se jouer maintenant, enfin presque. Car concernant la course au titre de MVP, la messe est dite. On s’excuse auprès des grands amateurs de thriller, mais ce n’est pas ici que vous allez trouver votre dose de suspense. Nikola Jokic a les deux mains sur le trophée, et personne ne pourra aller le chercher.
Ils marquent des points actuellement
Honneur au futur vainqueur, Mister Nikola Jokic. Même si Denver a enfin commencé à lâcher quelques matchs sans Jamal Murray (trois défaites sur les cinq dernières rencontres), le Joker poursuit sur son rythme de MVP et rien ni personne ne devrait pouvoir l’empêcher de rafler la mise au moment de faire les comptes. 28,7 points (plus de 56% de réussite au tir et 91% aux lancers-francs), 9,8 rebonds, 7,8 passes de moyenne sur la semaine et un spot dans le Top 4 de l’Ouest qui est sécurisé, pas grand-chose à redire. Si le Joker arrive à arracher une place sur le podium en cette fin de saison, ce sera la cerise sur le gâteau, mais Niko a déjà tout ce qu’il faut dans son dossier pour l’emporter. Derrière lui, certains réalisent un joli baroud d’honneur. Joel Embiid a quasiment réussi sa mission d’emmener les Sixers au sommet de l’Est, eux qui sont tout proches de valider leur place de leader sous l’impulsion de Jojo (33,3 points, 10,3 rebonds, 1,0 contre de moyenne sur la semaine, bilan de 3-1 pour Philly, qui a uniquement perdu en l’absence d’Embiid mardi). Concernant Stephen Curry, on n’a plus vraiment les mots pour pouvoir le décrire. Le sniper a lâché une perf’ à 49 pions en… 29 minutes contre le Thunder. Okay c’est le Thunder, mais quand même. Et si sa réussite à 3-points a bien chuté lors des deux derniers matchs, Curry trouve toujours un moyen pour faire la différence et porter les siens. Les Warriors sont sur quatre victoires de suite, ils viennent quand même de taper le Jazz et les Suns (les deux leaders de l’Ouest) coup sur coup à la maison, et ils sont désormais assurés de finir la saison avec un bilan positif, eux qui sont actuellement huitièmes de l’Ouest avec 37 victoires pour 33 défaites au compteur. Merci qui ? Merci Steph. Enfin, pour rester dans la catégorie des snipers, Damian Lillard confirme son regain de forme en ce moment. Les Blazers ont totalement relancé la machine après un mois d’avril très compliqué et Dame Time n’est évidemment pas étranger à ça : 30 points (52,5% au tir, 49,4% du parking, 96,7% aux lancers !) et 8 passes de moyenne pour Lillard sur les neuf derniers matchs, et un bilan de 8-1 pour Portland. Il commence à sentir l’odeur des Playoffs le Dame, et ça fait flipper car on sait qu’il a l’habitude de briller dans les moments qui comptent le plus. Demandez donc aux Lakers, qui ont pris 38 points dans les dents vendredi dernier dans un match capital pour éviter le play-in tournament. Pour info, les Blazers et les Mavericks sont aujourd’hui à égalité sur les spots 5-6 de l’Ouest, ça promet un gros finish.
Le reste du peloton
Derrière ce quatuor de feu, des grands noms comme Giannis Antetokounmpo (Bucks) et Luka Doncic (Mavericks) ont été relativement discrets sur la semaine, Luka sortant même “l’un de ses pires matchs en carrière” contre Memphis mardi. Kawhi Leonard tente lui de retrouver le rythme avec ses Clippers malgré quelques bobos (initialement blessé au pied, il est aussi touché à la main gauche), tandis qu’on attend toujours le retour des deux James, LeBron et Harden. Le premier devrait revenir ce soir contre les Rockets, tandis que le second pourrait également retrouver les parquets mercredi contre San Antonio après cinq semaines d’absence. Voilà pour les usual suspects. Par ailleurs, Russell Westbrook semble de retour en 2017, année de son unique titre de MVP, avec ses triple-doubles de folie et les records d’Oscar Robertson qui tombent. Comme d’hab’, mention pour le backcourt des Suns Chris Paul – Devin Booker et le duo du Jazz Donovan Mitchell – Rudy Gobert, qui vont permettre à leur équipe respective de terminer dans le Top 2 de l’Ouest même si côté Utah, Spida est toujours à l’infirmerie. En début de saison, personne n’imaginait ces deux équipes squatter les deux premières places de la conférence, mais elles sont bel et bien là et c’est mérité. Le basket new-yorkais est également bien représenté avec d’un côté du pont de Brooklyn, Kyrie Irving et Kevin Durant qui chauffent en vue des Playoffs et de l’autre, un Julius Randle désormais plus très loin de réussir son pari. Même si les Knicks sont un peu dans le dur actuellement, même si Julius ne connaît pas la meilleure période de sa saison, New York est à deux doigts de valider son ticket dans le Top 6 de l’Est et ça, c’est juste énorme. Enfin, mention aussi pour l’ami Jimmy Butler, solide comme un roc et prêt à faire mal avec le Heat, qui semble avoir activé le mode Playoffs en cette fin de régulière.
Le(s) point(s) d’interrogation
Si la course au MVP semble d’ores et déjà jouée, une dernière question mérite d’être posée : et si Nikola Jokic remportait son trophée à l’unanimité ? Sans manquer de respect à ses concurrents, le choix du Joker est clairement le plus logique aujourd’hui et on ne peut donc pas exclure cette possibilité. Maintenant, on le sait, c’est quelque chose d’extrêmement rare. Seulement un joueur dans l’histoire de la NBA a réussi à remporter le titre de MVP en raflant l’ensemble des premières places, c’était Stephen Curry en 2015-16. Et pour cela, il a fallu réaliser une saison all-time non seulement sur le plan individuel, avec le titre de meilleur scoreur et le record du plus grand nombre de tirs à 3-points plantés en une saison (402), mais aussi sur le plan collectif, avec 73 victoires pour les Warriors (record des Bulls de 1996 battu). Donc bon, ça risque d’être tendu pour Jokic, mais pas impossible. En tout cas, rien que le fait de se poser la question montre à quel point Niko a été phénoménal cette saison. Certes, les blessures de ses adversaires ont clairement aidé Jokic à finir seul au sommet, cependant ça ne retire rien à sa formidable campagne. Et pour ceux qui pensent que le Joker serait “le pire MVP en 35 ans”, on leur conseille de se mettre au curling.
"The award is not Best Statistical Resume. The award is Most Valuable Player. … If Jokić wins MVP he'd be the worst player to do so since Dave Cowens — in almost 50 years."
— @getnickwright on why CP3 should win MVP: pic.twitter.com/UiYwA1c5JV
— First Things First (@FTFonFS1) May 6, 2021
Si on devait en choisir un
On a déjà tout dit ou presque. Nikola Jokic est le MVP de la saison régulière 2020-21. Campagne individuelle énorme, grosses stats, Denver dans le Top 4 de l’Ouest minimum, ultra valuable dans le jeu des Nuggets, zéro match raté. Merci, au revoir.