L’inventeur du play-in tournament défend son bébé : désolé LeBron, mais “celui qui a inventé cette me**e” le vit très bien

Le 06 mai 2021 à 16:20 par Nicolas Meichel

LeBron James
Source image : NBA League Pass

Alors que les Playoffs ne sont plus très loin et que la pression monte en vue notamment du play-in tournament, on en connaît certains qui ne sont pas du tout emballés par ce dernier, en particulier Monsieur LeBron James. En réponse au King, l’inventeur du play-in a apporté ses arguments et vu l’excitation entourant cette fin de saison, on peut dire qu’il est en position de force.

C’est Ben Golliver du Washington Post qui a eu l’excellente idée d’aller voir “l’homme qui mérite de se faire virer” d’après LeBron James. Son nom ? Evan Wasch. Fonction ? Vice-président exécutif du secteur Basketball Strategy & Analytics de la NBA. Si ce dénommé Evan n’a évidemment pas mis en place le play-in tournament tout seul, il peut être considéré comme la nouvelle bête noire de LeBron. Celui que le King retrouve dans ses pires cauchemars du moment alors qu’il doit composer avec une cheville douloureuse pendant que les Lakers sont sous la menace d’une participation au play-in, tout ça avant même de pouvoir défendre leur titre lors des Playoffs. Comme souvent, quand James ouvre la bouche, ça fait du bruit, encore plus quand il critique de façon aussi virulente un nouveau concept, qui a vu le jour l’année dernière dans la bulle de Mickey avant d’être élargi pour la saison 2020-21. Evan Wasch a évidemment entendu les récents propos de LeBron, comme il avait entendu ceux de Luka Doncic il y a quelques semaines. Des critiques qu’il accepte volontiers, mais ce n’est pas pour autant qu’il regrette son idée, bien au contraire. Car le play-in tournament remplit aujourd’hui parfaitement son rôle.

“Évidemment, les retours des joueurs et des équipes sont les bienvenus. Mais au niveau de l’équilibre, nous pensons que le play-in tournament offre plus d’avantages que d’inconvénients” a déclaré Wasch.

Parmi ces avantages, une fin de saison excitante avec de l’enjeu de tous les côtés. Pour rappel, le play-in tournament comprend les équipes classées de la septième à la dixième place dans chaque conférence, composée de quinze équipes au total. Traduction, 20 équipes sur 30 sont en course pour les Playoffs.

“L’aspect compétitif, pour pousser les équipes à gagner, est augmenté de façon significative dans une plus grande partie du classement. L’objectif est de donner à plus d’équipes, plus de marchés, plus de fans l’impression qu’ils ont encore quelque chose à jouer. À ce niveau-là, c’est vraiment un succès.”

Dans les hauteurs du classement, les équipes veulent évidemment terminer avec le meilleur spot possible en vue des Playoffs. Rien de plus normal et pas besoin de play-in pour ça. Dans la deuxième partie du Top 8 de chaque conférence, l’objectif est d’éviter absolument la septième et forcément aussi la huitième place, synonymes d’une participation au play-in tournament alors qu’elles donnaient directement accès à la postseason par le passé. C’est ce qu’on voit actuellement au sein des deux conférences et notamment à l’Ouest, avec les Mavericks, les Lakers et les Blazers qui se battent pour ne pas finir septièmes au classement. Vu le format du play-in, où tout peut arriver étant donné qu’on est sur des matchs de qualification (voir plus bas) et non des séries, il peut vite provoquer l’élimination d’une équipe si elle flanche au mauvais moment. Enfin, quand on s’intéresse au bas de tableau, on voit aujourd’hui qu’une équipe se situant à la douzième place peut mathématiquement encore se qualifier pour le play-in et donc potentiellement les Playoffs à dix jours seulement de la fin de la régulière, ce qui permet de lutter directement contre le tanking et cette tendance à lâcher des matchs quand il n’y a plus d’autres enjeux que la Loterie.

“Quand vous avez un play-in, il faut aborder chaque match comme un match de Playoffs. C’est ce que nous voulons créer. Avec du recul, je comprends le point de vue disant que c’est une année difficile pour l’implanter étant donné les changements [avec le protocole COVID et le calendrier condensé]. D’un autre côté, la saison régulière aurait été dévaluée si nos équipes n’avaient rien à jouer.”

Grâce au play-in tournament, on a presque l’impression que c’est les Playoffs avant l’heure pour certaines rencontres. L’excitation est là, et elle va être décuplée quand on sera devant des matchs à élimination directe juste avant les Playoffs. Rien que d’imaginer un Lakers – Warriors pour choper une place en PO nous donne des étoiles dans les yeux. Preuve de l’intérêt du public, les audiences TV ont augmenté de 25% en avril par rapport au mois de mars d’après Evan Wasch. Maintenant, oui, certains arguments contre le play-in tournament sont tout à fait recevables. Le concept n’est pas parfait, on peut comprendre Luka Doncic quand il dit que se faire éliminer sur deux matchs après une longue régulière de 72 rencontres n’a pas de sens. Par contre, ce qui est incontestable, c’est que ce mini-tournoi donne du peps à la fin de la saison régulière et c’était clairement l’objectif de la NBA. Donc non, désolé LeBron, l’inventeur du play-in ne mérite pas de se faire virer, il mériterait plutôt une promotion.

Le play-in tournament est actuellement en phase d’expérimentation. Des modifications sont envisageables à l’avenir et pour l’instant, rien n’indique officiellement le renouvellement du concept pour la campagne 2021-22, qui devrait signaler le retour d’un calendrier à 82 matchs après deux saisons pas comme les autres. Cependant, vu les effets produits, le play-in semble destiné à rester.

Source texte : The Washington Post

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— TrashTalk (@TrashTalk_fr) April 15, 2021