MVP 2020-21 – la dernière ligne droite : sur une autre planète, Stephen Curry peut-il renverser la course au MVP ?
Le 21 avr. 2021 à 14:59 par Nicolas Meichel
Son nom est sur toutes les lèvres en ce moment, et ses performances font la une tous les matins. On parle bien évidemment de Stephen Curry et vu la forme du bonhomme, difficile de ne pas axer notre dernière édition du MVP Ranking sur le Splash Bro, avec une question existentielle en prime : le pyromane des Warriors peut-il renverser la course ?
Ils marquent des points actuellement
Ah bah ça, pour en marquer, il en marque le Steph. Depuis le début du mois d’avril, Stephen Curry évolue tout simplement sur une autre planète, enchaînant les cartons ainsi que les records. Dix matchs joués, pas une performance en dessous des 32 points (!), cinq matchs au-dessus des 40 avec une pointe à 53 (!!), quatre rencontres à au moins dix tirs primés marqués (!!!), tout ça pour une ligne de stats absolument irréelle de 40,8 points, 6,2 rebonds et 4,4 passes à quasiment 55% de réussite au tir, 50% du parking et 91% aux lancers-francs. S’il a été double MVP durant sa carrière, Curry n’a probablement jamais été aussi chaud. On se rappelle évidemment de sa campagne monstrueuse en 2015-16, mais là on a l’impression qu’il repousse les limites encore plus loin, probablement parce qu’il n’a pas le choix s’il veut porter les Warriors vers le succès. Grâce à leur torche humaine qui enflamme la planète basket match après match, les Dubs ont remporté six de leurs huit derniers matchs et se retrouvent désormais avec un bilan global de 29 victoires pour autant de défaites, synonymes de neuvième place à l’Ouest. Ce qu’on est en train de voir en ce moment, c’est le meilleur shooteur all-time qui est au top de son game et qui évolue chaque soir avec une confiance suprême. Autant dire que c’est historique. Et ce n’est pas un petit bobo au coccyx ou à la cheville qui va ralentir le nouveau meilleur marqueur de la NBA, demandez donc aux Sixers de Joel Embiid qui viennent d’en prendre 49. C’est vraiment le genre de performance qui marque les esprits et qui remet le Splash Brother sur le devant de la scène. Car Philadelphie est premier de l’Est et possède l’une des meilleures défenses de la NBA (certes Ben Simmons était absent) ainsi qu’un candidat MVP. En parlant de Jojo, il confirme lui son retour au top après son passage de trois semaines à l’infirmerie. Il continue de porter les Sixers au sommet de leur conf’ à base de gros cartons, de quoi conserver l’intérêt autour de la course au MVP, dominée par Nikola Jokic. S’il évolue actuellement dans l’ombre de Curry, comme tout le monde d’ailleurs, le Joker vient de sortir une perf’ en 47-15-8 contre Memphis et les Nuggets n’ont toujours pas perdu depuis la blessure de Jamal Murray. En d’autres termes, Nikola ne ralentit pas la cadence.
Le reste du peloton
Alors comment dire… James Harden ? Blessé. Kawhi Leonard ? Blessé. Damian Lillard ? Blessé. LeBron James ? Blessé. Donovan Mitchell ? Blessé. Malheureusement, les bobos des uns et des autres nous volent un finish de folie dans une course au MVP qui promettait d’être serrée jusqu’au bout. Certes, Giannis Antetokounmpo est revenu pour reprendre son rythme de croisière et Luka Doncic est toujours là pour nous proposer des tours de magie (coucou les Grizzlies), mais les Bucks comme les Mavericks ne sont pas dans une forme étincelante. Du coup, c’est l’occasion de mentionner quelques noms qui méritent un peu de reconnaissance dans la course au MVP, comme Devin Booker et Chris Paul (Suns), Kyrie Irving (Nets), Paul George (Clippers) ou encore notre Rudy Gobert national (Jazz), qui contribuent tous à la grosse campagne de leur équipe respective.
Le(s) point(s) d’interrogation
Ce n’est pas vraiment un point d’interrogation, mais un débat qu’on veut mettre sur la table. Quand on voit Stephen Curry faire ce qu’il fait, à quel point doit-il être pénalisé par le bilan tout juste moyen de son équipe ? Ce n’est évidemment pas la première fois que cette question se pose. On a vu par le passé des mecs réaliser des campagnes exceptionnelles sur le plan individuel mais passer à côté du trophée de MVP à cause d’un manque de victoires. Mais dans une saison pas comme les autres, dominée par de nombreuses blessures et où les blowouts sont légion, Stephen Curry apporte une dose d’excitation qui nous fait le plus grand bien. On adore le basket pratiqué par Jokic et la grosse contribution d’Embiid des deux côtés du terrain, mais l’expérience Steph, c’est quand même quelque chose d’unique. Et puis quand on voit le niveau des Warriors lorsque le Splash Bro n’est pas sur le terrain, le terme valuable prend véritablement tout son sens. Si l’on se base sur l’histoire, gagner le titre de MVP avec un bilan de seulement 50% est quasiment impossible. Seuls Bob Pettit (bilan de 33-39 en 1955-56) et Kareem Abdul-Jabbar (bilan de 40-42 en 1975-76) sont repartis avec le trophée avec un bilan aussi faible, tous les autres ont gagné au moins 56% de leurs matchs lors de leur saison MVP. Forcément, c’est compliqué de lutter contre ça et puis ça ouvrirait la porte à beaucoup de débats par rapport à d’anciens vainqueurs/vaincus. Mais dans le même temps, Stephen Curry est en train de réaliser des choses jamais vues auparavant et les Warriors sont sur une bonne dynamique…
Si on devait en choisir un
Si Stephen Curry nous fait rêver toutes les nuits, on va rester sur Nikola Jokic, toujours aussi fort individuellement au sein d’une équipe de Denver qui continue de gagner malgré le gros coup dur concernant Jamal Murray. Vraiment, ça sera compliqué d’aller chercher le Joker, que ce soit pour Joel Embiid, Steph ou n’importe qui d’autre. Jokic réalise une campagne historique à sa manière (26,4 points, 11,1 rebonds, 8,8 passes, 1,4 interception, à 56,9% au tir, 41,9% du parking et 85,4% aux lancers), il ne rate aucun match et ses Nuggets sont dans le Top 4 de l’Ouest avec 37 victoires pour 20 défaites. Autrement dit, il coche quasiment toutes les cases, ce qui n’est pas le cas de ses concurrents.