Preview des Philadelphia Sixers 2020-21 : la base est toujours là mais ça a bougé autour, suffisant pour rebondir ?
Le 13 déc. 2020 à 12:46 par Nicolas Meichel
Il y a un peu plus d’un an, au moment des previews de la saison 2019-20, les Sixers faisaient partie des grands favoris de la Conférence Est. Mais tout ne s’est pas vraiment passé comme prévu et la franchise de Philadelphia a opéré un certain nombre de changements, à la fois en coulisse, sur le banc et sur le terrain. Daryl Morey a pris les clés du camion, Doc Rivers est venu remplacer Brett Brown, et l’effectif a bougé autour de Ben Simmons et Joel Embiid. De quoi repartir de l’avant après une campagne ultra décevante ?
Pour prendre l’Apéro en causant de la saison des Sixers, c’est par ici !
La saison 2019-20
- 43 victoires et 30 défaites – 6e de la Conférence Est, éliminé au premier tour des Playoffs
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Dans le genre franchise qui ne répond pas aux attentes, merci de faire un tonnerre d’applaudissements aux Sixers. Passée à un shoot de participer aux Finales de la Conférence Est en 2019, la franchise a fait un gros pas en arrière la saison dernière, avec une décevante sixième place à l’Est et surtout un sweep au premier tour des Playoffs face aux Celtics. La faute à qui ? On peut pointer du doigt Elton Brand pour ses choix à l’intersaison et la façon avec laquelle il a construit l’effectif, on peut pointer du doigt Brett Brown pour son incapacité à responsabiliser ses joueurs, on peut pointer du doigt Joel Embiid et sa saison décevante, on peut parler des bobos des uns et des autres (Ben Simmons n’a pas joué les Playoffs)… bref, on peut partir dans plusieurs directions mais au final, c’était surtout un vrai échec collectif. Aussi dominants à domicile que pathétiques à l’extérieur, les Sixers n’ont jamais réussi à trouver cette régularité et surtout cet équilibre dans le jeu, équilibre perturbé notamment par un manque criant de snipers. Pas étonnant que Daryl Morey ait insisté pour récupérer du shooting à l’intersaison…
Les mouvements de l’intersaison
- Ils sont arrivés : Dwight Howard, Seth Curry, Danny Green, Terrance Ferguson, Tony Bradley, Vincent Poirier, Justin Anderson, Tyrese Maxey (Draft), Isaiah Joe (Draft), Paul Reed (Draft, two-way), Dakota Mathias (two-way)
- Ils sont partis : Al Horford, Josh Richardson, Glenn Robinson III, Alec Burks, Kyle O’Quinn, Raul Neto, Zhaire Smith, Norvel Pelle, Marial Shayock
- Ils ont re-signé : le concierge du Wells Fargo Center
Le roster
- Meneurs : Ben Simmons, Shake Milton, Tyrese Maxey
- Arrières : Seth Curry, Danny Green, Furkan Korkmaz, Terrance Ferguson, Isaiah Joe, Dakota Mathias (two-way)
- Ailiers : Tobias Harris, Matisse Thybulle, Justin Anderson
- Ailiers-forts : Mike Scott, Paul Reed (two-way)
- Pivots : Joel Embiid, Dwight Howard, Tony Bradley, Vincent Poirier
En gras, les possibles titulaires à chaque poste.
La Free Agency
L’intersaison fut plutôt animée à Philly, pas étonnant quand vous avez un mec comme Daryl Morey qui débarque en ville. Mais entre les bruits de couloir impliquant James Harden et les rumeurs habituelles concernant Ben Simmons et Joel Embiid, on retiendra surtout le départ d’Al Horford, dont l’intégration n’a jamais fonctionné, ainsi que celui de Josh Richardson, arrivé avant la saison 2019-20 dans le cadre du sign & trade de Jimmy Butler. Le premier a été transféré à Oklahoma City avec Danny Green qui fait le chemin inverse (en compagnie de Terrance Ferguson), tandis que le second a été envoyé à Dallas dans le but de récupérer le sniper Seth Curry. En plus de ça, les Sixers ont signé Dwight Howard alors que ce dernier avait tweeté qu’il restait aux Lakers, avant de recruter un autre pivot – Tony Bradley – à travers un transfert. Enfin, on note aussi les départs de Glenn Robinson III et Alec Burks, qui étaient tous les deux arrivés au moment de la trade deadline de février dernier pour apporter un coup de boost aux Sixers.
La Draft
Si les Sixers resteront pour toujours l’équipe qui a officiellement drafté Théo Maledon, ils ont rapidement bougé le Frenchie vers Oklahoma City dans le cadre du transfert d’Al Horford. Philly a plutôt décidé de miser sur le guard de Kentucky Tyrese Maxey avec le 21e choix. Un joueur qui rentre dans le moule des Sixers à travers ses qualités défensives, et qui pourra apporter sa polyvalence ainsi que son énergie sur les deux postes à l’arrière. Il ne devrait pas régler les problèmes de shooting rencontrés l’an dernier ni jouer le rôle de facilitateur, mais Maxey possède des capacités de scoreur plutôt intéressantes. En fin de Draft, les Sixers ont récupéré un autre arrière nommé Isaiah Joe, qui va pouvoir apporter son tir extérieur s’il reçoit quelques minutes, ainsi que l’athlétique intérieur Paul Reed, signé avec un two-way contract.
Le point sur l’infirmerie, par le Docteur Q
Quand on s’intéresse à l’infirmerie de Philadelphie la saison dernière, trois noms ressortent : Joel Embiid, Ben Simmons et Seth Curry, tout juste arrivé en provenance de Dallas. Joel Embiid a connu plusieurs petits bobos. Il a manqué neuf matchs à cause d’une déchirure d’un ligament à l’annulaire gauche, avec un passage au bloc en prime. Il s’est fait également une entorse à l’épaule gauche pour cinq rencontres d’absence avant la pause. La dernière alerte est arrivée juste avant les Playoffs avec une entorse à la cheville gauche, un match raté et retour en forme pour les PO. Joel a raté 22 matchs sur la saison, un total une nouvelle fois assez élevé. Ben Simmons a lui manqué 20 matchs avec plusieurs allers-retours à l’infirmerie. Il a loupé deux rencontres pour une entorse acromio-claviculaire de l’épaule droite en novembre. On lui a diagnostiqué un conflit nerveux au bas du dos (certainement une petite hernie discale), qui a obligé Bennie à manquer les huit derniers matchs avant la suspension de la campagne en mars. La pause lui a permis de soigner ce problème qui l’avait déjà gêné lors de la pré-saison. Il n’a malheureusement pas pu disputer les Playoffs à cause d’une subluxation de la rotule gauche. Passé au bloc depuis pour retirer un morceau de cartilage de son genou, Simmons annonce se sentir bien et prêt, à surveiller attentivement. Seth Curry pour finir a lui aussi connu quelques alertes la saison passée. Tension au genou gauche, tension au bas du dos, entorse à la cheville gauche, douleur à la jambe droite, et onze matchs ratés en tout. Cet enchaînement de pépins physiques n’est jamais bon pour le rythme d’un joueur. Heureusement, l’effectif des Sixers devrait être au complet pour la reprise. Attention toutefois aux petits bobos, leur duo de stars a connu de nombreuses blessures par le passé, un obstacle s’ils veulent aller plus loin que la saison dernière.
Salary recap
L’heure de retrouver les hauteurs de l’Est ?
Un pas en arrière pour mieux repartir ? C’est ce qu’espèrent évidemment les fans des Sixers, qui ont vécu de véritables montagnes russes la saison dernière. Honnêtement, on aime bien le travail effectué par Daryl Morey depuis son arrivée, lui qui a réussi à rééquilibrer l’effectif en ajoutant ces fameux shooteurs (Seth Curry et Danny Green, à condition que ce dernier ne ramène pas son niveau de la bulle) autour du duo Ben Simmons – Joel Embiid, ce qui “pourrait changer toute la dynamique” pour reprendre les mots de Daryl. On se rappelle il y a quelques années l’importance que pouvait avoir un sniper comme J.J. Redick dans le collectif de Philly, Seth Curry peut vraiment aider en ce sens, lui qui fait partie des tireurs d’élite de la Ligue. Danny Green, s’il ne trouve pas la mire, pourra au moins apporter son expérience avec ses trois bagues NBA dont deux ces deux dernières saisons, tout comme son copain Dwight Howard, qui a contribué dans la saison victorieuse des Lakers. Certes, l’intelligence d’Al Horford et la défense de Josh Richardson pourront manquer, mais le fit n’était tout simplement pas là et les Sixers avaient des besoins plus urgents vu la construction de leur équipe. Ce sera désormais au nouveau coach Doc Rivers de faire fonctionner tout ça, et on attend de lui qu’il responsabilise bien comme il faut les joueurs composant le groupe, dont Ben et Jojo. Coach expérimenté et respecté à travers la Ligue, Doc devra donner le ton pour tenter de maximiser le talent de l’équipe. Autre mission importante pour Rivers, bien utiliser Ben Simmons. Plutôt meneur comme les dernières saisons ? Plutôt ailier-fort comme lors des premiers matchs dans la bulle ? Si l’on en croit les dernières déclarations dans le camp Philly, on verra un Simmons de retour à la mène où il pourra faire apprécier ses qualités de playmaker, avec un Embiid à l’intérieur, un Tobias Harris replacé au poste 4 et deux mecs qui écartent le terrain avec Curry et Green. Le cinq est séduisant, bien plus équilibré que l’an passé, et capable de dominer des deux côtés du terrain. Sur le banc, ce n’est pas la folie furieuse mais on a vu que Shake Milton pouvait faire des choses l’an passé, Matisse Thybulle sera là pour foutre un bordel avec sa défense, et puis Dwight Howard est une option plutôt intéressante en back-up d’Embiid (avec Tony Bradley pour assurer si jamais Jojo squatte l’infirmerie). Vous ajoutez à ça un Furkan Korkmaz qui représente une menace de loin, tout comme Mike Scott, avec un Terrance Ferguson qui peut apporter un peu de profondeur à l’extérieur et le petit Tyrese Maxey, et vous possédez une second unit correcte à défaut d’être exceptionnelle.
Le pronostic du rédacteur
44 victoires pour 28 défaites. Avec un effectif plus équilibré et un nouveau départ marqué par l’arrivée de Doc Rivers ainsi que les différents changements effectués par Daryl Morey, les Sixers vont repartir de l’avant cette saison, à condition évidemment que Simmons et Embiid évitent l’infirmerie.
Attention aux Sixers. S’ils ont déçu la saison dernière, on les voit bien rebondir, eux qui auront le couteau entre les dents. On ne dit pas que Ben Simmons va tout d’un coup se mettre à planter des tirs du parking mais on sent que Philly peut retrouver une vraie force collective cette année. Le talent est toujours là avec évidemment le duo Ben – Jojo, et le supporting cast semble plus adapté à leurs très grosses qualités.