Gary Trent Jr. dans sa bulle : et si c’était lui, le secret des Blazers version Disney World ?
Le 04 août 2020 à 16:14 par Benoît Carlier
Depuis la reprise de la saison calfeutrée dans une bulle à Disney, les fans des Blazers n’ont qu’un seul nom à la bouche. Ce n’est pas Damian Lillard et ses tirs du logo ou C.J. McCollum qui a pris les choses en main face à Memphis, ni Jusuf Nurkic pourtant de retour après 16 mois d’absence. Non, il s’agit d’un modeste second tour de Draft 2018 qui est littéralement en train de flamber à Orlando dans la lignée de son excellente deuxième partie de saison juste avant la coupure. On connaissait bien Gary Trent mais il va falloir s’habituer à rajouter un Jr. derrière car le fiston arrive en courant.
C’est avec ambition et envie que les Blazers débarquaient dans la bulle. A 3,5 matchs des Grizzlies, tout était encore possible. Surtout avec ce système de tournoi play-in qui peut permettre au neuvième d’arracher son spot en Playoffs au buzzer. Les probabilités ne sont pas plus faibles qu’un tir à 11 mètres pour mettre fin à une série après tout… D’autant que la suspension a profité à Rip City qui a pu récupérer Jusuf Nurkic et Zach Collins pour les aligner d’entrée avec Melo afin de constituer un grand cinq majeur tandis que les indéboulonnables Dame et C.J. McCollum complètent cette belle brochette pour rajouter de la menace extérieure et du leadership par packs de 12. Confrontés à Memphis d’entrée pour réduire l’écart avec le seed #8, les hommes de Terry Stotts ont eu besoin de cinq minutes supplémentaires pour obtenir une victoire précieuse pour effectuer la remontada tant espérée (140-135). Et même s’ils ont échoué face aux Celtics deux jours plus tard (128-124), la win n’était encore une fois pas bien loin malgré avoir compté jusqu’à 24 points de retard en première mi-temps. Avant de croiser les Rockets la nuit prochaine, tous les espoirs sont permis avec la huitième place à deux victoires même si les Spurs poussent fort juste derrière. Face à l’équipe de l’homme en forme aka James Harden, Portland aura besoin de tout le monde pour continuer sa course contre la montre avec un succès. Et que ça soit pour freiner le barbu dans son carnage offensif ou pour lui répondre de l’autre côté du parquet, on devrait voir beaucoup de Gary Trent Jr. à partir de 3 heures du matin.
Le sophomore n’a que 70 matchs NBA dont 9 titularisations dans les pattes. Pourtant, il est l’une des principales raisons de cet optimisme ambiant dans l’Oregon. Excellent depuis son career-high à 30 points contre OKC mi-janvier, il confirme tout le bien que ses coéquipiers pensent de lui en Floride. Alors qu’on attendait plutôt la confirmation d’Anfernee Simons en l’absence de Rodney Hood sur le poste 2, le produit de Duke a saisi sa chance après une saison rookie bien terne. A tel point que depuis la reprise la semaine dernière, il est même devenu le sixième homme de Terry Stotts avec 30 minutes de moyenne par match et un énorme apport de two-way player. Contre les Grizzlies, ses 17 points ont fait du bien au moment où il a fallu revenir au score en deuxième mi-temps et il a été bien actif en défense sur Ja Morant et Dillon Brooks auteurs d’un 3/16 cumulé du parking. Il a même explosé face à Boston avec 21 points à 7/11 de loin (record en carrière) qui ont permis à Portland d’y croire jusqu’au bout. Ne vous y trompez pas, Gary Trent Jr. a su se rendre incontournable et termine constamment les matchs sur le terrain, signe de la confiance qui lui est faite en interne. En tout cas, il est le rayon de soleil de cette équipe depuis le début de l’année civile et les progrès entrevus au premier trimestre 2020 n’étaient pas éphémères comme l’a confirmé son coach en conférence de presse.
“Il est vraiment dans le rythme. Il tire avec beaucoup de confiance. Il nous permet d’écarter le jeu et cela ne crée pas seulement des opportunités pour lui mais aussi pour tous ses coéquipiers. Le truc avec Gary, et je l’ai dit toute l’année, c’est qu’il a vraiment franchi un palier défensivement. Il en est très fier. Maintenant, nous pouvons lui mettre des match-ups difficiles et il accepte toujours le défi. Il joue avec beaucoup de dureté.”
Le petit chouchou des Blazers pourrait même encore prendre du galon cette nuit avec une place de starter qui lui tend les bras. Gêné par des problèmes de fautes et légèrement hors rythme depuis le début de la reprise, Zach Collins pourrait retrouver le banc pour permettre à Terry Stotts de s’adapter au micro ball des Rockets la nuit prochaines. Dans un match qui devrait se jouer au premier qui atteint les 140 points, Portland n’aura pas de trop d’un pilier défensif capable de défendre sur Russell Westbrook et James Harden tout en envoyant quelques triples en attaque. Légèrement undersized pour défendre sur les postes 3 les plus costauds, il a pris du muscle et son explosivité lui permet de rapidement se tourner vers le panier adverse en transition. Il peut donc jouer aux côtés de ses deux coéquipiers All-Stars pour former un trio d’extérieurs redoutable en plus de les soulager un peu en défense comme c’est déjà le cas sur de nombreuses séquences cet été. Avec 19 points, 1,5 passe, 1 rebond et 1 contre à 68,8% du centre-ville et 60% au tir, GTJ affiche en tout cas des statistiques de titulaire et offre déjà de belles garanties à Portland pour le futur. Moqué auparavant pour son implication défensive, le dreadeux a beaucoup bossé pour faire de cette faiblesse une force avec un sens du dévouement incroyable. Le profil idéal pour survivre à un sprint de 48 minutes face aux nains de Houston.
A 21 ans, Gary Trent Jr. ne fait que commencer son parcours professionnel. Mais après une saison d’acclimatation, le sophomore a mérité de sortir de l’ombre de son père pour se faire un nom dans cette Ligue. Il pourrait ressortir parmi les grands gagnants de cette bulle s’il continue sur sa lancée et que les Blazers se qualifient en Playoffs.