Grosse surcote : les arrières NBA 2019-20 un peu trop médiatisés par rapport à leur niveau de jeu réel

Le 28 avr. 2020 à 15:34 par Benoît Carlier

Source image : montage via YouTube

Ils roulent en Ferrari alors qu’ils devraient être en Twingo 2 et pourtant tout le monde trouve ça normal. Ils sont invités aux soirées sans qu’on ne se demande même plus pourquoi ils sont là. Sans aller jusqu’à parler de supercherie, certains joueurs ont été très bien vus cette saison sans que l’on remette vraiment leur statut en question… Jusqu’à maintenant. Après les sous-cotés hier, il est grand temps de s’attaquer aux arrières les plus surcotés de la NBA concernant la saison 2019-20. Votre avis est évidemment le bienvenu, ça va piquer !

Comme toujours lorsqu’il est question de juger l’écart entre le niveau réel d’un joueur et sa perception dans les médias et auprès du grand public, la subjectivité est de mise. La définition et l’interprétation du terme surcoté n’est pas la même pour tout le monde et certains vont sûrement grimper aux rideaux en découvrant leur petit chouchou ci-dessous. Pour clarifier un peu les choix présents dans cet article, on se reposera surtout sur la saison 2019-20 en tentant d’identifier ceux qui squattent les gros titres toute l’année alors qu’ils n’ont pas fait le taf pour. Alors qui sont les joueurs les plus sur-médiatisés, qui prennent la place de ceux qui méritent le plus ? On enfile un gilet pare-balles et on y va !

# Tim Hardaway Jr. (Dallas Mavericks)

Quand ton seul et unique rôle dans une équipe est de scorer, on parle forcément de toi à un moment ou à un autre de la saison. Alors quand ça se passe dans une équipe du Top 8 à l’Ouest avec un copain comme Luka Doncic pour distiller les caviars toute l’année… ça devient tout de suite la régalade. La fine gâchette de Dallas peut vite sembler un élément incontournable de l’effectif mais nous sommes là pour rétablir la vérité en démontrant que les apparences sont parfois trompeuses. Non pas que THJ ne soit pas la troisième option offensive des Mavs derrière le prodige slovène et Kristaps Porzingis, mais ses chiffres ont légèrement baissé par rapport à son passage à New York et surtout le fils de All-Star ne sait pas faire grand-chose d’autre qu’arroser à tout-va dès qu’il obtient le feu vert du coach. Une mission pas inutile pour l’équipe certes, mais qui ne doit pas non plus nous faire oublier le fabuleux collectif texan et le joueur qu’il est réellement. C’est-à-dire un arrière tanké avec un bon petit shoot mais qui ne lève pas un orteil en défense et qui profite des espaces créés par ses deux stars européennes pour faire gonfler ses stats. C’est bien vu, mais tu nous la fera pas à nous et ça ne vaut pas le paternel dans son prime.

Victor Oladipo (Indiana Pacers)

On l’adore notre loveur de l’Indiana, mais il faut bien reconnaître qu’on en attendait tous un peu trop de lui dès son retour. Il y a le fait qu’il a joué moins de 50 matchs en deux ans dont seulement 13 pour cette saison qui nous intéresse tout particulièrement aujourd’hui. On a bien saisi qu’il lui faudra un peu plus de temps pour revenir à son meilleur niveau. Mais tout de même, un premier constat s’impose. Lors de sa magnifique saison MIP en 2017-18 où les Pacers avaient même fait trembler Cleveland au premier tour des Playoffs, Dipo avait juré de revenir encore plus fort à la reprise, nous faisant promettre de ne plus jamais sous-estimer Indy. Néanmoins, cette campagne ne serait-elle pas un tout petit peu trop dingue par rapport à son réel niveau ? On ne l’espère pas, au contraire. D’ailleurs on a trop peu de matchs pour vraiment juger. Mais il lui reste tout de même encore du boulot pour devenir un All-Star systématique chaque année alors qu’il va déjà devoir se battre pour reprendre le contrôle de sa propre équipe devant Domantas Sabonis et Malcolm Brogdon.

Anfernee Simons (Portland Trail Blazers)

Autre franchise, autre contexte, mais toujours cette impression de nous être fait embobiner par le vendeur de tapis à Portland. Brillant au tir à la Summer League de Las Vegas où il a terminé dans le deuxième cinq de la compétition l’été dernier et déjà auteur de 37 points à 7/11 de la buvette lors de l’ultime match de la précédente saison régulière alors qu’il n’était que rookie, on nous parlait déjà du prochain phénomène dans le backcourt des Blazers. Cette année, Terry Stotts a décidé de lui faire confiance avec plus de 20 minutes sur les planches en moyenne et 4 apparitions dans le starting five. Malgré des chiffres honnêtes et pratiquement 9 points par soir, le sniper a tout de même vu ses pourcentages reculer assez nettement et s’est peu à peu fait voler la vedette par Gary Trent Jr. pourtant issu du second tour de la même Draft 2018. Rien d’inquiétant pour un sophomore en somme, juste un rappel général qui pourrait peut-être même lui être bénéfique pour jouer avec moins de pression. A même pas 21 ans, Anfernee a encore le temps de se racheter et on espère du coup le retrouver dans l’autre catégorie l’année prochaine mais pour l’instant la hype est montée bien plus vite que le niveau du bonhomme.

Danny Green (Los Angeles Lakers)

Considéré comme le deuxième gros poisson de l’été pour les Lakers, Danny Green avait l’avantage de venir de Toronto avec une bague au doigt et l’inconvénient de ne pas s’appeler Kawhi Leonard. On a réalisé au fur et à mesure de la saison qu’il n’y avait pas que le nom qui posait problème. Nettement moins adroit que lors de son passage au Canada, ça rend tout de suite le concept de 3-and-D moins intéressant. On va donc dire que contrairement à 2019, le Danny Green de 2020 est surcoté. Reste à savoir si c’est juste un petit coup de moins bien ou si le fit entre Los Angeles et le double champion NBA n’est tout simplement pas bon.

Malik Monk (Charlotte Hornets)

De la TNT dans les mollets et toujours l’espoir de le voir prendre feu pour assassiner une équipe à lui tout seul. Telles sont les raisons qui ont poussé James Borrego à le positionner devant Nicolas Batum dans la rotation au poste 2. Question de potentiel à développer aussi. On parle quand même d’un lottery pick dans une franchise qui a l’habitude de les gaspiller avec des choix que l’on qualifiera de contestables. Le double M a bien eu ses moments de gloire comme lors de ce buzzer-beater contre les Pistons ou lors du match à Paris. Mais c’est globalement assez faible par rapport à la hype qui entoure ce joueur qui serait désormais dans le viseur des Knicks, entre autres. La progression en trois ans est nulle si on rapporte ses stats à son temps de jeu et on se rapproche encore d’une pioche moyenne en Caroline du Nord. Et dire que des enfants présents à Bercy ont déjà pris leur maillot en tombant amoureux du joueur. Bonne chance pour justifier ça à leurs potes dans une dizaine d’années.

Allez, on respire ! Voici un petit éventail subjectif et collectif des arrières les plus surcotés de la Ligue cette saison. D’accord, pas d’accord ? N’oubliez pas de lâcher votre petit vote dans le sondage ci-dessous pour nous permettre de constater si une tendance apparaît, et surtout n’hésitez pas à commenter si l’on a oublié la plus grosse arnaque en NBA chez les shooting guards. Un joueur tellement planqué dans sa fame qu’on n’a même pas pensé à le citer Harden alors que pourtant… à vous la parole !


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