George Gervin, un scoreur all-time mais trop souvent sous-estimé : c’est l’heure de rendre hommage à The Iceman

Le 27 avr. 2020 à 20:33 par Ruben Dias

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Un scoreur de génie ne signifie pas toujours gloire collective. George Gervin en est l’un des meilleurs exemples. Malgré une carrière entière au-dessus des 25 points de moyenne, l’ancien Spur reste l’un des joueurs les plus sous-estimés de l’histoire.

Si on vous demande le point commun entre Dominique Wilkins, Elvin Hayes ou encore Moses Malone ? On serait tous plus ou moins d’accord pour dire qu’ils sont plutôt sous-estimés non ? On a évoqué Gail Goodrich il y a quelques jours, alors continuons aujourd’hui dans cette famille des légendes de l’ombre avec George Gervin. Mais d’abord, avant d’attaquer, précisons bien que derrière la définition de joueur sous-estimé, il y a bien entendu beaucoup de subjectivité, chacun aura des souvenirs différents et des attachements divers. Ici, on va évoquer un joueur exceptionnel dont on parle trop rarement. Malgré tout ce qu’il a apporté au jeu, il a pâti d’un manque de médiatisation assez flagrant, comme tant d’autres. Déjà, forcément, quand tu as joué dans les années 50-60-70 voire début 80, c’était difficile de faire exploser les serveurs de Twitter. Pourtant, sur le niveau de jeu, il n’y a rien à dire, George Gervin fait partie des plus grands.

Né à Detroit en 1952, il devient un grand nom de la ABA avec les Squires de Virginia puis avec San Antonio. C’est en 1976, date de fusion entre les deux ligues que les Spurs vont débarquer en NBA, avec Gervin dans leur valise. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne va avoir aucun mal à faire le grand saut. Faut dire que du haut de ses 2m03, l’extérieur longiligne est un scoreur absolument fantastique avec notamment de belles qualités d’agilité et de vitesse, ainsi qu’un jump shot redoutable. C’est simple, il se levait de son lit, il était déjà à 25 points à 50% de réussite, bien trop simple pour lui le panier-ballon. Il se raconte même quelque part que si on le surnomme The Iceman, c’est tout simplement parce que malgré les matchs à haute intensité, il ne transpirait juste pas. Un joueur inspirant, un pionnier, un influenceur. Alors non, il n’était pas sur YouTube ou Instagram à nous faire de la pub pour du thé détox, avec 15% de réduction sous le code GERVIN15, c’est plutôt sur les parquets qu’il faisait du sale. Vous voyez le finger roll ? Ce geste si technique maîtrisé aujourd’hui par Kevin Durant ou Stephen Curry ? C’est bien du Gervin les gars. 

Oui, on se retrouve ici avec l’un des meilleurs attaquants de l’histoire du jeu, possédant notamment deux saisons à plus de 32 points de moyenne et 50% de réussite, le tout en ne marquant quasiment jamais à 3-points. Puis quatre trophées de meilleur scoreur de saison régulière quand même. Le record – depuis battu par Klay Thompson – du plus grand nombre de points inscrits en un quart-temps ? C’était lui aussi. Une légende dont les plus grands se sont inspirés, et on est là en train de dire que George Gervin est sous-estimé ? Tout à fait. Parce que oui, si on fait un classement général ou même par poste, il va prendre un peu de temps pour sortir. Pour cause ? Comme tant d’autres, dans l’armoire à trophées collectifs, à part des toiles d’araignée, il n’y a pas grand-chose. Il fait partie de ces losers magnifiques, des légendes du jeu que tout le monde respecte, mais à qui il manque un truc, c’est indéniable. Deuxième du MVP deux années de suite en 1978 et 1979, puis troisième en 1980, Gervin a presque touché le Graal. Malgré des stats toujours plus élevées, il ne va jamais réussir à atteindre les Finales NBA malgré trois participations en finale de conférence. Même ses 32 points, 8 prises et 5 offrandes ne vont pas suffire à battre les Lakers de Kareem Abdul-Jabbar, Magic Johnson et Norm Nixon en 1982. Suite à une dernière année à Chicago, il mettra un terme à sa carrière NBA à 34 ans avant de partir en Italie. Avec une petite bague ou quelques votes pour le MVP en plus, voilà le genre de joueur qui aurait sans doute une place bien plus élevée dans le classement all-time. Mais malgré ces manques, il mérite quand même un peu plus de reconnaissance.

Grâce, élégance, et efficacité, le trio gagnant pour l’ami George Gervin. Son numéro 44 est retiré aux Spurs, et bien avant Tim Duncan ou David Robinson, c’est Gervin le premier à avoir mis véritablement les Texans sur la carte.