30 Reviews en 30 jours – Memphis Grizzlies : eh bah, les Oursons se sont transformés en Grizzlies bien plus vite que prévu

Le 02 avr. 2020 à 13:19 par Nicolas Meichel

ja morant
Source image : NBA League Pass

Alors qu’on ne sait pas aujourd’hui à quelle sauce la NBA sera mangée en ce qui concerne la saison 2019-20, TrashTalk prend les devants et fait le point sur une régulière qui pourrait bien avoir rendu son tablier. Franchise par franchise, c’est parti pour un bilan complet de ce qu’il ne fallait pas rater du 20 octobre au 10 mars, parce que c’est bien beau mais ici on a décidé de ne pas se laisser abattre. Ce que l’on annonçait, ce que ça a finalement donné, qui a assuré, qui a chié, quoi de prévu pour demain, une belle tripotée de questions et déjà pas mal de réponses pour patienter tranquillement avant… les Playoffs ? Allez, let’s go, parce que la NBA ne s’arrête jamais vraiment.

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Ce qu’on avait annoncé

Environ 22 victoires pour 60 défaites. Voilà le bilan prévisionnel. Disons qu’on était assez loin du compte mais en même temps, on n’en connaît pas beaucoup qui voyaient les Grizzlies dans la course aux Playoffs. Avec un nouveau coach, une équipe jeune et dans les premières phases de sa reconstruction suite au départ de Marc Gasol la saison dernière puis celui de Mike Conley durant l’intersaison, on s’attendait à voir Memphis dans les bas-fonds de l’Ouest, parce qu’il faut bien apprendre. On savait qu’il y avait un noyau séduisant de jeunots dans le Tennessee, notamment avec l’arrivée du deuxième choix de Draft Ja Morant, mais de là à se frotter au Top 8…

Le bilan

Et pourtant oui, les Grizzlies étaient bien la dernière équipe qualifiée pour les Playoffs à l’Ouest au moment où la NBA a mis sa saison sur pause. 32 victoires pour 33 défaites et une huitième place complètement inattendue. Alors certes, les hommes de Taylor Jenkins ont bien profité d’une concurrence moins redoutable que prévu, car un bilan négatif est habituellement insuffisant pour accrocher le Top 8 de ce côté-là des States. Mais peu importe, Ja Morant, Jaren Jackson Jr. et ses copains ont été l’une des grosses surprises de la campagne 2019-20. Ils ont aussi été l’une des équipes League Pass de la saison, avec un jeu offensif séduisant basé sur un rythme rapide et des mecs qui kiffent jouer ensemble (deuxième équipe NBA au nombre de passes décisives, 27 par match). Sans complexe, impatients voire même insolents, les jeunots de Memphis ont notamment réalisé un magnifique mois de janvier, passant d’un bilan de 13-22 à 24-24. Morant a déjà mis tout le monde dans sa poche, le sophomore JJJ a confirmé sa belle campagne rookie en devenant un véritable sniper, Dillon Brooks a parfaitement rebondi après une année plombée par les blessures, tandis que l’autre rookie Brandon Clarke a montré de très belles choses. Ça fait un sacré noyau de jeunes à Memphis ! Et encore, on n’a pas parlé de Josh Jackson, qui s’est relancé après un petit passage en G League, ni de De’Anthony Melton, vraiment bon au sein d’une second unit performante. Mais les résultats prometteurs de Memphis sont liés également à la présence de vétérans qui ont su encadrer toute cette fougue, comme Jonas Valanciunas et Jae Crowder, ce dernier se faisant cependant transférer en compagnie… d’Andre Iguodala et Solomon Hill dans un trade à trois permettant aux Grizzlies de récupérer Justise Winslow et Gorgui Dieng. Un très bon bilan d’ensemble donc, même si Jackson Jr. et Clarke ont fini à l’infirmerie avec des petits bobos, ce qui a par ailleurs permis à Anthony Tolliver de débarquer.

L’événement marquant

En transférant Mike Conley au Jazz l’été dernier, la franchise du Tennessee a définitivement mis fin à l’ère “Grit & Grind”. Le meneur, aux commandes de l’attaque des Grizzlies pendant plus d’une décennie, était l’un des grands visages du basket made in Memphis et son retour au FedExForum fut le moment marquant de la saison dans la ville d’Elvis. C’était le 15 novembre dernier, lors de la réception du Jazz. Ovation, jolie vidéo pour lui rendre hommage, et même quelques larmes pour Mike. C’était beau. Et pour couronner le tout, les Grizzlies ont réussi à arracher la victoire ce soir-là 107-106 grâce à un Ja Morant possédé, auteur notamment du panier décisif. Difficile de faire plus symbolique.

Les petits nouveaux

Parler de “petits nouveaux”, c’est presque manquer de respect aux rookies des Grizzlies tant ils ont cartonné cette saison. Évidemment, on pense en premier lieu à Ja Morant, sélectionné en deuxième position de la Draft 2019 et favori pour le titre de Rookie de l’Année. Ja a rapidement montré qu’il était prêt pour la Grande Ligue et a été l’une des grandes raisons de la saison surprise de Memphis, lui qui a tourné à des moyennes de 17,6 points et 6,9 caviars, le tout à 49,1% au tir dont 36,7% derrière l’arc. Un sacré phénomène celui-là. Mais en juin dernier, les Grizzlies ont également récupéré Brandon Clarke, drafté en 21è choix et transféré d’Oklahoma City à Memphis. Et lui aussi a assuré grave, brillant par sa propreté et sa régularité (12 points, 5,8 rebonds, 62,3% au tir et 40,4% de loin) après avoir décroché le titre de MVP de la Summer League. Un gars solide des deux côtés du terrain qu’on peut qualifier de steal de la Draft. Enfin, deux autres rookies ont porté les couleurs de Memphis cette saison, à savoir Marko Guduric et John Konchar. Disons que ces deux joueurs – non draftés – ont plutôt fait de la figuration. Le premier a fait 42 apparitions pour 4 points de moyenne en 11 minutes par match. Quant au second, en two-way contract, il n’a participé qu’à 15 matchs avec les grands. On note tout de même que ce dernier a pu profiter des blessures ayant touché certains de ses coéquipiers pour s’illustrer au début du mois de mars.

L’image de la saison

Pauvre Jerome Robinson. Parmi les plus grandes humiliations de la saison, celle infligée par Ja Morant au sophomore des Clippers (il évolue désormais aux Wizards) fut particulièrement sale. Un pump fake, un step-back, l’ami Jerome qui ne comprend plus rien, Ja Morant qui lâche le regard qui tue, avec le 3-points derrière. Bref, la to-tale. Une action qui symbolise bien le côté insolent de ces jeunes Grizzlies et leurs belles perfs cette saison. Car en plus, lors de cette rencontre face aux Clippers au Staples Center, les hommes de Taylor Jenkins ont mis une véritable branlée à Kawhi Leonard & Cie en l’emportant 140-114. Une victoire qui a lancé les Grizzlies vers leur formidable série de janvier.

12, why you do him like that? 😤@JaMorant | #GrzNxtHen pic.twitter.com/cUarkzGTZf

— Memphis Grizzlies (@memgrizz) January 4, 2020

La suite des événements 

L’avenir s’annonce brillant à Memphis. Quand on voit le talent et la jeunesse qui existent dans ce roster, on ne peut qu’être excités par rapport à ces Grizzlies, qui voudront continuer leur ascension dans la Conférence Ouest. Si l’on excepte Josh Jackson (agent libre) et De’Anthony Melton (agent libre restrictif), l’ensemble du roster est sous contrat sur le moyen terme avec aucun salaire qui ne dépasse les 17 millions de… Gorgui Dieng. Le dossier Dillon Brooks – grand copain d’Andre Iguodala – a été réglé en cours de saison avec une prolongation de contrat de trois ans pour 35 millions de billets verts, et faudra donc garder un œil sur Jackson et Melton, même si on les imagine bien rester vu la bonne dynamique. Il faudra surveiller également le cas Justise Winslow, arrivé à la deadline mais abonné à l’infirmerie. L’ancien du Heat a joué seulement 11 matchs au total cette saison à cause de son dos. Il était cependant sur le point de revenir avant la suspension de la saison, donc on devrait le voir sous ses nouvelles couleurs dès que la NBA reprendra ses droits. Enfin, si l’on se penche sur la prochaine Draft et le classement actuel, on note que le choix du premier tour des Grizzlies qui était protégé top-6 terminera dans les mains des Celtics, ce qui signifie que les Grizz n’auront pas de first round pick car dans le même temps, le pick 2020 du Jazz (inclus dans le transfert de Conley) est protégé #15-30.

  • Si la saison régulière reprenait : objectif clair et net, conserver cette huitième place à l’Ouest malgré un calendrier hardcore
  • Si les Playoffs commençaient “demain” : un premier tour face aux Lakers de LeBron James et Anthony Davis, boum !

On ne les attendait pas à ce niveau, mais les Grizzlies ont montré qu’ils n’avaient pas de temps à perdre. La franchise de Memphis est largement en avance sur son planning de reconstruction et il faudra vraiment suivre ces gars-là de près, car ils pourraient faire de plus en plus de bruit au sein de la Conférence Ouest. Ils grandissent vite dis donc !