Vendredi 13 maudit pour les Bleus : tant d’espoir offert pour une fin aussi atroce, il faudra trouver les mots pour rebondir
Le 13 sept. 2019 à 17:55 par Giovanni Marriette
L’Équipe de France a donc écrit une page importante de son histoire cet après-midi, mais elle n’a tout simplement utilisé le bon feutre. La hype dégagée mercredi après-midi après la victoire face à Team USA a été balayée d’un simple revers argentin et l’heure est désormais aux questions, obligatoire ça, mais aussi à la récupération car il y a une médaille de bronze à aller chercher. Youplaboum.
On l’a dit et répété, ce groupe avait quelque chose de spécial. Un état d’esprit propre à ces douze, du genre de ceux qui vous accompagnent très loin dans une compétition. Ne tombons pas dans le catastrophisme, ce parcours de l’Équipe de France fut beau, et les Bleus ont la possibilité rare de terminer sur le podium d’une compétition mondiale. Disons que c’est juste… la fin qui nous laissera un goût amer, un peu comme si vous diniez chez Georges Blanc mais que vous preniez le dessert dans un Subway. Masterclass argentine, bouillie de basket à la française, rarement vu un mélange aussi explosif, et c’est toute la France du basket qui pleure, si on met de côté les quelques ricanements de ceux qui aiment toujours autant se délecter du moins beau pour en faire leur beurre. On vous voit. On ne dit pas qu’il faut tout pardonner à tout le monde attention, on dit juste qu’il ne faut rien oublier, éviter de remettre en cause quinze ans d’existence d’untel ou d’untel à cause de quarante minutes chiées dans les grandes largeurs. Oui les Français ont été dé-gueu-lasses pour la plupart aujourd’hui, mais 1) les Argentins n’y sont pas étrangers et 2) merci de modérer les propos. Oui, Rudy Gobert a croisé aujourd’hui un homme qui est devenu son père, son tuteur légal et son agent immobilier perso, oui rien n’allait aujourd’hui pour le pivot des Bleus, mais ne faut-il pas éviter de le transformer instantanément en Roy Hibbert du pauvre ? Oui Nicolas Batum a mis lui-même le couvercle à son cercueil en offrant à la France un point d’exclamation fabuleux à des années de frustration, mais il n’empêche que le Nicolas Batum de ce Mondial était enfin plaisant à regarder jouer, il n’empêche que Nicolas Batum aura été, jusqu’à aujourd’hui, un parfait capitaine de route. Oui Evan Fournier était la cible des guerilleros argentins et il a perdu cette guerre, mais on va tranquillement ressortir les impressions laissées par Evan tout au long du Mondial. Et ainsi de suite. Et, ainsi, de suite.
Un match raté, honteusement raté pour certains, et le plus grand tort de cette équipe aura finalement été de rater… celui qu’il ne fallait pas rater. La suite ? C’est dès dimanche face à l’Australie pour aller chercher une médaille qui ne nous réconfortera pas, la suite c’est dès lundi avec un autre pays asiatique en ligne de mire : le Japon et ses Jeux de 2020. Pour apprendre des erreurs de Shanghai, pour capitaliser sur les points forts de cette campagne car ils sont nombreux. Des jeunes ont montré le bout de leur nez, des leaders ont émergé, d’autres noms viendront se greffer au projet (Maledon, Hayes, Okobo, Doumbouya…), et putain de merde personne n’est parfait, à part peut-être ces enfoirés d’Espagnols. A chaud ça reste compliqué, à tiède ce le sera probablement encore, mais à froid… pour sûr que les enseignements de ce Mondial nous serviront pour le futur, et tant qu’à faire autant le faire avec une nouvelle médaille mondiale autour du cou. Ce ne sera que justice pour un groupe dans lequel on avait bien envie de mettre une partie de nos billes, ce ne sera que justice finalement pour un groupe qui aura eu la mauvaise idée de se prendre les pieds dans le tapis au moment le moins opportun.
C’est la faute de qui du coup ? C’est la faute de Vincent ? De Rudy ? D’Evan ? De Nicolas ? C’est la faute de QUI ? On va partir sur un c’est la faute de tout le monde hein, mais tant qu’à faire parton aussi sur un c’est pas la fin du monde non plus, ou encore sur un et si l’Argentine était tout simplement plus forte que la France au basket-ball. Voilà qui devrait en rassurer quelques uns, et à vous, douze soldats bleus, on ne vous dit pas merci tout de suite car la gorge est nouée, mais on le fera probablement demain.