Remember 2014 : un exploit historique, puis une défaite rageante, merci de ne pas nous faire revivre ce scénario
Le 13 sept. 2019 à 10:14 par Nicolas Meichel
Sans aucun doute, la victoire de mercredi contre Team USA fait partie des plus grands exploits du basket français. Un exploit qui rappelle celui de 2014, quand la France est allée taper la grande Espagne sur ses terres, également en quart de finale du Mondial. Mais on se souvient de la suite cette année-là, et on ne veut pas revivre la même chose en 2019.
Immédiatement après la magnifique victoire contre Team USA, on s’est tous enflammés. On a tous crié, gueulé et sauté de joie. Normal quoi, moment historique. Tous, sauf les 12 joueurs et le coaching staff de l’Équipe de France. Que ce soit à travers le discours d’après-match ou l’ambiance dans le vestiaire, on a vu un groupe fier de ce qu’il a accompli, mais surtout un groupe loin de se sentir arrivé. Pas de célébration excessive, peu de sourires, mais plutôt des mecs conscients que tout reste à faire dans cette compétition malgré cet énorme exploit. “On n’a rien fait, on n’a aucune médaille autour du cou” a déclaré Nicolas Batum tout de suite après la rencontre. Même son de cloche du côté d’Evan Fournier, déjà tourné vers la suite avec son “encore deux les gars”, et de Rudy “on récupère, on boit bien” Gobert. Cette mentalité de la part des leaders français, elle puise sa source en 2014, année de la dernière Coupe du Monde en Espagne. Nico, Vavane et Rudy y étaient et en gardent un souvenir mitigé. On se rappelle tous de ce quart de finale face à Pau Gasol et les autres. Le block monumental de Gobert sur Pau, le tir assassin de Thomas Heurtel, tout ça tout ça. Une victoire magnifique, l’une des plus belles du basket français, face à l’ennemi juré et sur ses terres en plus. Parmi les plus grands exploits de l’histoire de la balle orange en France, ce match contre l’Espagne possède une place particulière. Malheureusement, on se rappelle aussi de la suite, et elle est moins glorieuse.
La suite, c’est cette demi-finale contre la Serbie, avec comme enjeu une confrontation face à Team USA pour la médaille d’or. Une opportunité énorme pour les Bleus, qui arrivaient en pleine bourre après leur succès contre les Espagnols. En tout cas, c’est ce qu’on pensait. Parce qu’en fait, les Frenchies sont vite retombés sur terre avec un début de match raté dans lequel ils ont été dominés par la bande à Milos Teodosic, comme s’ils n’avaient pas su digérer leur incroyable exploit. -6 après un quart-temps, -14 à la pause, -15 après 30 minutes. La France a ensuite tout fait pour remonter son retard, en s’appuyant notamment sur un Batum tout feu tout flamme (35 points au total, record personnel en sélection), mais elle a échoué à cinq petits points de la Serbie. Défaite 90-85, il a fallu se contenter de la troisième place. Ce scénario, Nico et les autres ne veulent pas le revivre, et nous non plus. Dans le groupe actuel des 12 joueurs, il n’y a que Nico, Evan et Rudy qui ont participé à cette Coupe du Monde 2014. Mais à travers leur statut de leaders, ils ont réussi à inculquer cette mentalité d’hommes en mission aux autres membres de l’équipe, aux jeunots qui vivent leurs premiers moments forts sous le maillot tricolore. Et aujourd’hui, c’est tout le monde qui tire dans le même sens, avec le même message. Tout reste à accomplir, on ne s’enflamme pas, on est là pour ramener la Coupe du Monde à la maison. Pour cela, il reste deux matchs à gagner. Le premier, c’est cette après-midi face à l’Argentine. Et on ne parle pas d’une éventuelle finale pour l’instant. Parce que oui, pour le moment, on n’est pas en finale, peu importe si on a battu Team USA en quart. Un match après l’autre, focus et déterminés. En face, il y aura une équipe très dangereuse, qui vient tout juste de dégager la Serbie, l’un des gros favoris de la compétition. Le moindre relâchement peut être fatal, comme en 2014.
L’expérience vécue il y a cinq ans aide aujourd’hui nos Bleus dans l’approche de cette demi-finale contre l’Argentine. Est-ce que ça va suffire pour se qualifier pour le match ultime ? Ça, on le verra cette après-midi mais ce qui est sûr, c’est que l’Équipe de France arrivera sur le parquet avec la tête à l’endroit.