L’Équipe de France terrasse Team USA en quarts de finale du Mondial : 89-79, journée HISTORIQUE pour le basket français

Le 11 sept. 2019 à 16:19 par Giovanni Marriette

La France du basket s’était réveillée ce matin avec un goût étrange dans la bouche. L’espoir d’une journée qui pouvait/devait entrer dans l’histoire du basket français, le goût de la victoire pour les plus optimistes, un goût en tout cas si particulier qu’il nous en faisait trembler d’avance avant même d’avoir pris notre premier café. Une dizaine d’heures plus tard, oui, on s’est levé tôt, disons qu’on a encore du mal… à trouver les mots. “Putain” et “wow” arrivent en tête des sondages, “WTF” et “sa mère”suivent de près, mais tâchons quand même de faire redescendre le battement de notre cœur à 140 pulsations/minute pour tenter de vous faire le récap de ce “kjdgsqhmhdskl'” match de basket. Pfiou.

On ne citera pas ces grands penseurs transformés depuis hier en diseurs de bonne aventure, mais disons que la France du basket devait le faire. Elle devait le faire pour elle bien sûr, pour nous aussi, mais elle devait le faire pour tous ces observateurs ennemis, parfois dans notre propre camp pourtant, qui n’avaient de cesse de comparer les chances de la France à celles d’un unijambiste dans un 110 mètres haies. Non mais dis-donc. Parce que, nous, on le savait, la France avait les armes pour faire trembler l’ogre américain, peut-être même le terrasser. 58 matchs officiels en compétition internationale que le délire durait, et si c’étaient… les Bleus qui mettaient fin à tout ça. Et puis cet “ogre” n’avait finalement rien de si terrifiant, équipe Z qu’ils disaient, alors partons du principe que c’est peut-être cette année ou jamais. “Et, oh, t’as même pas commencé le récap, évite quand même de partir dans une poésie inutile”. Ok, ça roule, et quand tu te parles à toi-même c’est VRAIMENT que ce jour doit être particulier.

Parlons donc de ce match…

Un début de match ultra-sérieux des Bleus, comme souvent dans ce Mondial, des Bleus qui jouent donc les yeux dans les yeux avec les hommes de Gregg Popovich. Côté Team USA le premier à se mettre en évidence se nomme Donovan Mitchell, et il sera également le deuxième à se mettre en évidence, puis le troisième, puis le quatrième et même le dernier, mais ça on y reviendra un peu plus tard. Car le plus important à ce moment-là ? C’est bien que les Français tiennent le choc et semblent enfin avoir oublié ce complexe d’infériorité si propre aux adversaires de Team USA et cela depuis trop longtemps. 18-18 après un quart-temps, Andrew Albicy a cambriolé la baraque de Kemba Walker, Rudy sanctionne le manque de respect des cainris sur la ligne, tout va bien madame la Marquise. Et tout va même encore mieux dès le deuxième quart puisque sous l’impulsion de Gobert encore une fois et de Nando De Colo… les Français accélèrent et prennent jusqu’à sept points d’avance. Diantre, on peut donc le faire. Seuls Marcus Smart est capable de réagir côté USA, alors que Donovan Mitchell part sur des bases folles en scorant à peu près la moitié des points de son équipe. Mais vous savez quoi ? S’ils ne sont que deux à jouer au basket en face tant mieux, car chez nous c’est tout un pays qui est sur le parquet. Albicy, Vavane, Frank Niggalina, chacun y va de son petit shoot compte-triple et ça transpire sévère en face, puisque la France mène donc 45-39 à la mi-temps.

39-45 entre les États-Unis et la France ? Un 11 septembre ? Il y a comme une odeur de guerre dans le ciel chinois, mais revenons-en à notre ballon car on nous souffle dans l’oreillette que nous ne sommes pas prof de géo mais bien en demi-finale fan de basket. Et vous savez quoi ? Hormis un premier panier évitable, l’entame du troisième quart est absolument parfaite. Magnifique flop de Rudy (bah quoi) pour provoquer un passage en force, Batum qui enchaîne avec un panier primé plus la faute, messieurs les Américains il faudra aller nous chercher très haut si vous voulez gagner ce match. Message apparemment reçu cinq sur cinq par Team USA car le reste de ce troisième quart sera… difficile pour les Bleus. Rudy crevé, Donovan Mitchell en fusion, les Français qui ne défendent plus et les cainris qui en profitent. C’est plus l’Équipe de France c’est un morceau d’emmental, quelque chose est cassé et ces enfoirés d’amerloques (ça se lâche par ici) n’ont rien de réparateurs qui vous veulent du bien. L’écart est cette fois-ci de plus en plus angoissant en faveur de Team USA, someone please call 911 parce qu’il y a urgence.

Allô les pompiers ? Oui que peut-on faire pour vous ? Y’a le feu dans la défense française ? Ok on arrive. Les plus avertis auront en fait reconnu la voix de Rudy Gobert, alors comme ça on bosse à la caserne maintenant. Rudy qui revient faire le ménage en défense, Nando pour gérer le tempo, Evan qui ouvre les vannes mais qu’elle est bonne cette vanne, Nico Batum pour faire le tampon et Frank Ntilikina pour un dépucelage en règle, voici donc les cinq guerriers qui vont tenter de renverser une montagne à mains nues. Et……. allons enfants de la patrie, cette grosse montagne va s’écrouler. Gobert est fantastique dessous, Franky est pour sa part exceptionnel en défense comme en attaque avec un énorme trois et deux drives supersoniques, les deux leaders d’attaque que sont Nando et Evan lâchent buckets sur buckets, et peu à peu la confiance affichée par les Américains quelques minutes auparavant se transformera en sueur, la sueur de la proie piégée par le prédateur.

Fantastique d’application, de courage et de talent, les Bleus s’imposeront au final 89 à 79, mettant fin à une exceptionnelle série américaine et se donnant donc le droit de jouer une demi-finale mondiale vendredi face à l’Argentine. Goutte de champagne qui fait déborder le vase du bonheur ? En cas de défaite tchèque face à l’Australie, l’Équipe de France valide son ticket pour les Jeux de Tokyo. C’est pas une victoire ça, c’est une PUTAIN DE VICTOIRE. Evan, Rudy, Nico, Frank, Nando, Amath, Paul, Louis, Vincent, Axel, Andrew, Matthias, Vincent, merci. Merci du fond du cœur, ce 11 septembre 2019 restera gravé à jamais dans nos cœurs de fanzouzes de basket, on en a même chialé, si si on vous jure. Vive la France bordel, vive la France.

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