Stephen Curry n’a pas loupé le moindre lancer-franc dans un money time de Playoffs depuis 2015 : ça choke dur dans la Baie

Le 18 mai 2019 à 16:30 par Matthieu Angosto

Source image : NBA League Pass

Il y a des stats, beaucoup de stats au basket. Et certaines permettent de bien se rendre compte des nerfs d’un joueur. Chez Stephen Curry, tout va bien, le mental est solide : ça fait 79 lancers-francs réussis de suite en Playoffs, dans les quatrièmes quart-temps et prolongations.

Quiconque s’est déjà retrouvé sur la ligne des lancers-francs dans les dernières minutes d’un match serré peut en attester : c’est dur. Les deux équipes sont au coude-à-coude, il ne reste plus beaucoup de temps, et vous avez l’opportunité d’offrir deux points gratuits aux vôtres. Vous pouvez tuer le match, ou bien revenir à égalité, selon votre camp. Ce sont deux lancers-francs, l’un des shoots les plus faciles, sur le papier, dans le jeu. Et pourtant vous commencez à trembler des genoux. Des tirs sur la ligne, vous en avez enquillé des centaines, des milliers tout au long de votre trépidante carrière en Régionale 2, vous savez faire, vous avez votre routine, votre mécanique est bien huilé mais… si vous ratez ? Si vous craquiez au pire des moments ? Vous commencez à cogiter, vous avez du mal à détendre vos épaules, vous envoyez une grosse brique. Dommage. Vous rentrez chez vous tête basse, vous avalez vite fait un sandwich fade, et vous vous posez devant votre télé. Il y a de la NBA cette nuit, les Warriors jouent un match de Playoffs, ça devrait être sympa. Le match est enflammé, le public est bruyant et le score est serré. Golden State peut souvent sembler intouchable quand ça compte vraiment, mais là, l’exploit est peut-être possible. Égalité, plus que deux minutes dans le dernier acte, Stephen Curry est sur la ligne. Dans cette même position quelques heures plus tôt, vous avez merdé. Et au fond de vous, vous espérez que le Chef fasse pareil. Ça ferait du bien à votre ego.

Ficelle. Puis ficelle. Curry joue à un niveau vaguement supérieur. Et dans un money time, le Baby Face Assassin est un vrai tueur. Quand arrive le quatrième quart-temps, ou la prolongation d’un match de Playoffs, l’échec au lancer-franc n’existe plus. Le meneur des Dubs en est à 79 lancers réussis de suite dans cette configuration. Son dernier échec remonte au Game 6 des Finales NBA 2015. Depuis ce couac, qui est venu ponctuer un 6/8 dans l’exercice, Stephen Curry a disputé 64 matchs de postseason. Sur ces 64 matchs, il affiche un hallucinant 302/326 sur la ligne, soit 92,6% de réussite ! Ah ça choke dur dur dans les moments chauds pour le double MVP… Mais n’est pas une superstar qui veut. Avec 90,5% aux lancers, en carrière, Curry est l’un des meilleurs joueurs de l’histoire dans l’exercice. Beaucoup de travail, de répétition des mêmes gestes, le tout avec un sang froid phénoménal, et voilà ce qu’on obtient. Un mec capable de ne jamais craquer dans le money time.

Amazing pic.twitter.com/hAn5DgsMID

— Leigh Ellis (@LeighEllis) May 17, 2019

Maintenant que l’information a été révélée au grand jour, on regardera les lancers-francs de Stephen Curry dans les dernières minutes d’un match d’un autre œil. On va tous attendre la chute, la fin de la série incroyable. Parce qu’au fond, on est tous ce joueur qui a choke dans un match de Régionale 2. Mais vu l’animal qu’est le Chef, on pourrait bien attendre un moment.