NBA Awards – Sixième homme de l’Année : Lou Williams, Montrezl Harrell, Domantas Sabonis, il y a vraiment du suspense ?

Le 18 mai 2019 à 15:56 par Matthieu Angosto

Harrell Williams Sabonis
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Ding dong ! Enfin, ça y est, on connaît désormais les finalistes pour tous les trophées qui seront distribués lors de la nuit des NBA Awards (24 juin). Globalement, le trophée de sixième homme de l’année est celui qui présente le moins de suspense, avec Lou Williams comme grandissime favori. Mais Montrezl Harrell et Domantas Sabonis sont également très méritants.

C’est tout un art d’être capable d’impacter positivement un match en sortant du banc. Les autres jouent depuis déjà quelques minutes, ont eu le temps de se mettre en jambes. Et vous, vous arrivez depuis votre chaise, sur laquelle vous avez le cul vissé depuis le début du match, et vous devez immédiatement contribuer. Il faut être prêt en permanence, et les spécialistes de ce genre de mission sont rares. On pense à Detlef Schrempf, à Jamal Crawford, et depuis quelques années, on pense aussi à Lou Williams. Que ce soit à Philadelphie, Atlanta, Toronto, Houston ou Los Angeles, Lou Will s’est bâti une réputation de sixième homme de luxe, capable de mettre le feu à une défense en même pas deux possessions et demi. Cette saison, le combo guard a terminé meilleur marqueur des Clippers, avec 20 points par match, tout en ajoutant 3,0 rebonds et 5,4 passes, le tout en seulement 26,6 minutes. Parmi tous les joueurs de la Ligue capables de tourner à 20 points tous les soirs, le 45ème choix de la Draft 2005 est le seul à le faire en jouant moins de 30 minutes. Bonjour le pyromane. Et à ses côtés, Williams évolue avec un autre genre de phénomène en sortie de banc : Montrezl Harrell. Ouaip, deux Clippers sur le podium des meilleurs remplaçants, c’est la patte Doc Rivers. Au placard du côté des Rockets, l’ancien de Louisville a pleinement profité du trade de Chris Paul, qui l’a envoyé à Los Angeles. Après une première saison solide, le champion NCAA 2013 a explosé cette année, tournant à 16,6 points, 6,5 rebonds et 2,0 passes, à 61,5% au tir, en seulement 26,3 minutes. La combinaison Williams-Harrell sur pick-and-roll a filé des cauchemars à toutes les défenses de la Ligue, et même les Warriors en Playoffs ont vite compris qu’ils n’avaient pas affaire à des rigolos. Pour compléter ce duo angeleno, on retrouve Domantas Sabonis. Lui, en revanche, est passé à côté de ses Playoffs, mais quelle régulière il nous a fait ! Pour sa troisième saison dans la Ligue, le rejeton d’Arvydas a quasiment tourné en double-double, avec 14,1 points et 9,3 rebonds en 24,8 minutes. Une activité de tous les instants et à l’instar d’Harrell, une superbe efficacité au tir : 59%.

Alors, pour qui voter ? Et bien assez peu de suspense pour cette récompense, qui devrait tomber entre les mains de Lou Williams pour la troisième fois de sa carrière. Pas qu’Harrell et Sabonis ne soient pas méritants, mais le pro du plan à trois est juste le go-to-guy de son équipe, en tant que remplaçant ! Devenu le meilleur marqueur remplaçant de tous les temps cette saison, l’arrière des Clippers a été absolument indétrônable tout au long de l’année, et mérite amplement le trophée. À 32 ans, il joue le meilleur basket de sa carrière, avec une bonne alternance entre création pour lui-même et pour les autres, une meilleure tenue de balle et, miracle, de légers progrès en défense. Le natif de Memphis est l’une des pièces maîtresses de Doc Rivers, et est l’immense favori pour décrocher le trophée. Pour Harrell et Sabonis, respectivement 25 et 23 ans, il y a encore le temps de décrocher un trophée individuel. Néanmoins, pour le premier, il profite clairement de la présence de Williams. À l’image de nombreux autres intérieurs, Harrell est sublimé par son coéquipier, dont il est le partenaire privilégié, et on peut donc se demander quel sera son niveau de production quand Lou Will ne sera plus là. Un peu moins de soucis à se faire pour Sabonis, qui a été l’un des fers de lance de la second unit des Pacers, leader dans l’exemple mais également dans la gestion. Avec presque trois caviars par match, le Lituanien a montré qu’il pouvait également se muer en playmaker poste haut, dans la lignée d’un Draymond Green, des frères Gasol ou tout simplement de son paternel. Une chose semble certaine, ces trois lascars semblent destinés à continuer à mettre le feu à chaque entrée sur le terrain la saison prochaine.

Alors, qui repartira avec le trophée de meilleur sixième homme ? Sans vouloir vendre la peau du grizzly avant de l’avoir tué, on ne misera pas sur Chandler Parsons. On se donne rendez-vous le 24 juin pour la consécration attendue de Lou Williams, à moins que son coéquipier Harrell ou le Lituanien Sabonis ne viennent créer la surprise.


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