Andre Drummond et son chantier au rebond : jusqu’où peut-il donc aller ?

Le 12 févr. 2019 à 10:57 par Enzo Ferretti

Andre Drummond
Source image : Youtube

Ce n’est certainement pas le joueur le plus flashy ni le plus talentueux chez les stars de la NBA mais en terme d’efficacité et de régularité, il est plutôt pas mal. Ce joueur, c’est Andre Drummond. Souvent critiqué à juste titre sur son talent offensif limité ou ses lancers francs hasardeux, il reste néanmoins un rebondeur hors pair. Cette année, il est le meilleur de toute la ligue. Mais jusqu’où peut-il aller ?

Dans la saison morose des Pistons 2018-19, seul le duo intérieur brille vraiment. À côté de Blake Griffin, qui réalise la meilleure campagne de sa carrière et qui sera All-Star dans quelques jours pour défendre la Team Giannis, Andre Drummond fait mine de rien sa saison également de son côté une fois de plus. Arrivé en 2012 à Detroit par la Draft, il est celui qui symbolise le renouveau raté de la franchise. C’est pour cette raison qu’il est souvent critiqué : pas une bête de travail, un leader moyen au talent indigne d’un véritable franchise player, ce qui empêche la légendaire franchise de la Motown de rêver d’un avenir plus glorieux. En revanche, s’il y a bien un domaine où le gros pingouin est intouchable, c’est au rebond. Hormis sa campagne rookie, Dre a terminé toutes ses saisons NBA à au moins 13 prises par match. Il y a trois ans, lors de l’exercice 2015-16, il a fini meilleur rebondeur de la ligue avec une moyenne de 14,8 rebonds à seulement 22 ans. Ce talent si précoce pour la cueillette sous les cercles n’est tout de même pas commun. Sa régularité dans le domaine est assez impressionnante, et c’est encore le cas cette année. Depuis le début de la saison, le 9ème choix de la Draft 2012 domine la NBA avec presque 15 prises par match, largement devant DeAndre Jordan et Joel Embiid (13,5). Et quand on voit les briques que les guards et les ailiers des Pistons balancent cette année, on peut dire sans trembler que l’apport de Drummond est très important, voire essentiel. Dans le courant de l’exercice 2018-19, il est d’ailleurs devenu le meilleur rebondeur offensif de l’histoire de sa franchise à seulement 25 ans. Pourtant, de sacrés clients sont passés chez les Pistons et avaient pourtant eux aussi un goût prononcé pour le rebond : Bill Laimbeer, Dennis Rodman ou encore Ben Wallace pour ne citer qu’eux.

Mais jusqu’où peut alors aller le numéro 0 des Pistons ? À seulement 25 ans et avec six saisons complètes dans les pattes, le joueur est déjà en train de concurrencer les plus gros rebondeurs de sa propre franchise et nul doute que s’il continue sur ce rythme jusqu’à ses 32-33 ans, le mec va commencer à causer sévère dans l’histoire. Et honnêtement, on ne voit pas ce qu’il en empêcherait. Sa grosse carcasse de 2m11 pour 127 kg n’a pas vu beaucoup l’infirmerie depuis le début de sa carrière, il est donc rare de voir Drummond rater un match. Cette année, il a terminé 12 rencontres à 20 rebonds ou plus, le plus gros total de la NBA. Ce qui reste le plus impressionnant, c’est la facilité avec laquelle il fait le ménage dans la raquette pour sécuriser son rebond, que ce soit en attaque ou en défense. Il a cette capacité à être toujours bien placé et à user de son corps pour neutraliser ses adversaires. Certains se plaisent à critiquer ses stats au rebond en disant qu’elles sont faussées par le fait qu’il prend énormément de rebonds faciles, surtout lorsqu’il tente de finir près du cercle et que sa maladresse lui permet de prendre deux ou trois fois rebonds d’affilée avant de marquer. Alors certes, il y a des rebonds plus difficiles que ceux-là, mais il faut avoir un sacré jump pour sauter sans arrêt et finir par choper la gonfle à chaque fois sur la tête du pivot adverse. Il est vrai qu’il est très critiquable sur bien des aspects, mais sur celui-là, on ne fait pas mieux en NBA actuellement. Le joueur a une véritable science du rebond, n’en déplaise à ses détracteurs. À l’heure de ces lignes, le produit de UConn est à 30 unités des 7 000 rebonds en carrière. Aujourd’hui, avec l’accélération du jeu et les possessions qui se multiplient, son nombre de rebonds par match pourrait très bien se maintenir pendant encore des années. Et si Andre Drummond allait titiller le top 15 voire le top 10 des meilleurs rebondeurs all-time à la fin de sa carrière et ainsi inscrire son nom au milieu de toutes les légendes de ce sport ? Ce qu’il manque sûrement à Andre pour faire respecter cet aspect de son jeu, ce serait de jouer les Playoffs plus régulièrement. À l’époque, Dennis Rodman était également réputé pour ses qualités au rebond, mais ce qui lui a permis d’être un Hall of Famer, c’est le fait d’avoir pu porter cette qualité jusqu’au titre suprême à cinq reprises. Pour l’instant, Drummond est un rebondeur hors pair, mais de saison régulière seulement. Dans tous les cas, le pivot symbole des Pistons récents se goinfre match après match et il a encore bien des années devant lui pour aller chercher les meilleurs au classement all-time.

Aujourd’hui, peu de personnes citeront Andre Drummond parmi les meilleurs pivots de la ligue tant les Jokic, Embiid, Towns ou encore Cousins sont plus talentueux que le Big Penguin. Mais ce dernier a décidé de se faire un nom en gobant tous les rebonds match après match, ce qui pourrait à l’avenir faire de lui l’un des plus grands experts du domaine dans toute l’histoire de la NBA. À suivre.

Joueurs avec 6 saisons de suite à + de 13 rebonds de moyenne :
– Chamberlain (Hall of Fame)
– Russell (HOF)
– Abdul-Jabbar (HOF)
– Pettit (HOF)
– Jerry Lucas (HOF)
– Moses (HOF)
– Thurmond (HOF)
– Cowens (HOF)
– Hayes (HOF)
– Rodman (HOF)

Andre Drummond et DeAndre Jordan ?

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) February 11, 2019