Andre Drummond réalise son sixième 20-20 de la saison : en le croisant, tu passeras le bonjour au Kevin Love de 2011

Le 24 nov. 2018 à 18:15 par Victor Pourcher

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La moisson est particulièrement bonne cette saison pour les Detroit Pistons. Surtout, pour Andre Drummond qui s’occupe de tout sous les cercles. Et quand tu fais 2m11 pour 126kg et que t’as décidé de bouger toutes les raquettes de la Ligue, forcément, tu cartonnes : avec sa performance contre Houston, Dédé en est à 6 matchs en 20 points et 20 rebonds en 16 rencontres. Le record datant de la saison 2010-11 de Kevin Love n’a, lui aussi, plus qu’à être cueilli.

On a envie de dire enfin. Après six saisons en NBA, Andre Drummond a enfin décidé de s’énerver un peu. Ce n’est pas tant dans les chiffres que Dédé pouvait être frustrant car avec 13,6 points et 13,4 rebonds de moyenne en carrière, il montrait qu’il était un pivot très sérieux. Non, ce qui pouvait gêner, c’était plutôt une forme de nonchalance, un apparent manque de motivation qui nous donnait envie de secouer de toute notre force cette masse qui squattait la raquette des Pistons. Spoil : il n’aurait rien senti. Finalement, pas besoin d’intervenir (ouf…), l’intérieur deux fois All-Star semble avoir abordé cette saison avec une belle envie. L’effet Dwane Casey ou le soutien de Blake Griffin qui lui donne des ailes ? En tout cas, réussir à insuffler de la motivation, ne serait-ce qu’un brin, dans une force de la nature pareille, ça fait pas mal de dégâts et ça noircit des feuilles de stats : 19,5 points, 16,1 rebonds et 1,8 contres de moyenne et déjà six massacres à 20/20. Un chantier tous les trois matchs, au final quand vous êtes intérieur et que vous le voyez arriver, autant donner son corps à la science directement, ça ira plus vite et ce sera plus utile. Ça fait des chiffres, vraiment beaucoup de chiffres, alors on est tenté de regarder s’il n’y a pas un record à aller chercher quelque part. Ah, ça tombe bien, on retrouve une vieille, très vieille connaissance.

Vous souvenez-vous du temps où Kevin Love portait chaque soir toute une franchise sur ses épaules pendant qu’il les utilisait aussi pour boxer sous les cercles ? Ouais, c’est un peu flou. Pourtant, avant que Kevin ne se mette sous les ordres du King, il buvait toutes les raquettes de la Ligue cul-sec et sans se boucher le nez du côté du Minnesota, notamment lors d’une saison 2010-11 mémorable : 20,2 points et 15,2 rebonds de moyenne sur tout l’exercice. Surtout, ponctuellement, des cassages de gueules à de 20 unités aux points et aux rebonds, onze au total. De quoi faire une entrée fracassante et méritée dans la caste des All-Stars. Évidemment, la comparaison entre ces deux saisons est tentante, d’autant plus que, pour l’instant, leurs statistiques sont assez semblables. Mais l’échantillon du Piston est trop léger et, vous le savez, on n’est pas du genre à faire des conclusions hâtives… Alors plus simplement, où en est Andre Drummond par rapport aux temps de passage du précédent record ? Vous vous en doutez un peu, largement en avance. En effet, le 24 novembre 2010 Kéké venait tout juste de terminer son troisième 20/20. Huit ans plus tard, jour pour jour, Andre en a déjà récolté le double. Et si Kevin Love avait eu une petite crise en novembre en enchaînant quatre de ses onze performances sur ce seul mois, il avait dû attendre le 11 janvier 2011 et un match contre les Spurs de Tim Duncan pour atteindre les six. C’est là aussi que se différencie le bon gros Dédé : trois par mois, c’est le rythme auquel Drummond avance son chantier en ce début de saison. On se donne rendez-vous le mois prochain pour voir l’avancée des travaux ?

Bon, on ne va pas se mentir et on touche du bois, mais il n’y a aucune raison pour que Andre Drummond n’établisse pas un nouveau record sur cette saison s’il ne se blesse pas. On suivra le dossier de près. En tout cas, la grande forme du pivot des Pistons fait plaisir à voir, d’autant plus qu’elle nous permet de nous souvenir que l’on a connu un Kevin Love dominateur. On l’avait presque oublié. Alors big up Kéké, merci Dédé. 

Source texte : Filip Dim Twitter