Bilan de l’été des Cleveland Cavaliers : un seul être vous manque et tout est dépeuplé

Le 09 sept. 2018 à 19:23 par Theo Faria

LeBron James Cavaliers
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Quatre années qui ont marqué l’histoire, une série de quatre Finales NBA qui va prendre fin la saison prochaine. Le Chosen One, l’enfant du pays a refait ses valises, et quitte sa franchise de toujours pour relever de nouveaux défis. Cleveland se voit proposer un grand challenge : reconstruire l’après LeBron. L’expérience ne s’est pas très bien passée en 2010, voyons comment la franchise a géré la première intersaison de sa nouvelle histoire. Zoom sur les emplettes des Cavaliers sur l’été 2018. 

On a pas vraiment besoin de s’étaler sur la dernière saison des Cavs : LeBron a été monstrueux et a porté son équipe jusqu’aux Finales NBA. Impuissant face aux Warriors, le King a décidé d’emporter ses talents en Californie, laissant Cleveland orphelin de son icône. La franchise de l’Ohio ne jouera plus au même niveau que ces quatre dernières années, et doit donc prendre une nouvelle direction : tout détruire pour reconstruire par la Draft (vis ta vie de petit marché), ou essayer de rester compétitif afin d’être attractif, tout en développant ses jeunes talents au plus haut niveau. Cette première intersaison sans LeBron nous a donné pas mal d’indices sur la nouvelle stratégie, on vous détaille tout ça.

ILS ONT BOUGE

LeBron James, Jeff Green, Jose Calderon, Kendrick Perkins, Okaro White, London Perrantes

Cleveland a perdu son enfant, LeBron s’en va pour la deuxième fois de l’Ohio, mais ce départ s’annonce définitif. L’enfant du pays ne portera plus la franchise sur ses épaules, et cette dernière va devoir se débrouiller toute seule désormais. Avec onze saisons dans l’Ohio, un titre légendaire en 2016, l’histoire du King à Cleveland touche à sa fin. Le poste 3 se retrouve dépeuplé, car Jeff Green s’en va également. Vrai soldat sur le terrain, il a apporté ses 10 points par match, ainsi que sa polyvalence et sa défense. Washington, qui le signe au minimum, a réalisé un bon coup. Seulement deux pertes donc pour les Cavs cet été (ça va, on rigole), car les quatre autres départs sont assez insignifiants. Kendrick Perkins n’a fait que s’embrouiller sur le banc de Cleveland, ne participant à aucune rencontre, et même chose pour Okaro White arrivé en cours de saison. London Perrantes, qui était en two-contract, prend la direction de la France pour jouer sous le maillot de Limoges.

ILS ARRIVENT

Collin Sexton, Channing Frye, Sam Dekker, David Nwaba, Isaiah Taylor, Billy Preston

Malgré le fait que le trade de Kyrie pour IT ait été un échec cette saison, le pick de draft était le bienvenu. Perdre son meilleur joueur, c’est très dur, mais les Cavs peuvent se sentir heureux d’avoir pu sélectionner un rookie en huitième position. Et c’est Collin Sexton qui débarque sur le poste de meneur, un choix assez compréhensible lorsqu’on voit que George Hill est le seul à occuper ce poste. Passer à côté de Michael Porter Jr. est un sacré pari, surtout après les départs de LeBron et Green, mais un certain Turc semble avoir la préférence du front office des Cavs. Sexton est très athlétique, n’hésite pas à aller au contact, et est un vrai compétiteur qui se donne à fond que ce soit en attaque ou en défense. Derrière cette arrivée très intéressante, peu de gros mouvements : Channing Frye, le papa de Cleveland revient au bercail. Toujours important dans le vestiaire, il devrait profiter de ses quelques minutes pour enchaîner les ficelles du parking. Sam Dekker apporte une nouvelle option sur les postes 3 et 4. Avec les ailes bouchées à Los Angeles, Dekker pourrait trouver plus de temps de jeu à Cleveland, et pourquoi pas retrouver l’impact qu’il avait lorsqu’il était à Houston. Nwaba arrive pour 1,5 million de dollars, un bon coup de la part des Cavs pour un joueur qui a montré de belles choses aux Lakers et à Chicago. Athlétique et bon défenseur, il a une place à se faire dans la rotation à l’arrière. Isaiah Taylor va devoir gagner sa place au training camp, et Billy Preston est un des deux two-way contract de la franchise.

L’AVIS DU BANQUIER

C’est toujours pas la joie pour les finances de Cleveland, pas besoin d’être un expert-comptable pour dire que les 17,4 et 14,7 millions de Tristan Thompson et J.R. Smith font vraiment tâche. Et il va falloir prendre son mal en patience, parce que cette horreur ne s’arrêtera que dans deux ans. Continuons sur les contrats toxiques, avec les 19 patates de George Hill, ou les 12 de Jordan Clarkson : si le Philippin continue sur sa lancée des Finales NBA, le banquier risque de passer la saison en PLS en le regardant croquer sur le parquet. Parlons un peu de Kevin Love, qui a touché un petit pactole de 120 millions sur 4 ans. Si pour certains cela semble beaucoup, on préfère attendre de voir comment se comportera le joueur et la franchise dans le futur pour juger. Beaucoup de contrats toxiques, mais on respire un petit peu à Cleveland : 113 millions de dollars de masse salariale, Dan Gilbert peut faire la danse de la joie dans son bureau, il ne paiera pas de taxe de luxe cette saison.

LA NOTE : 4/10

Alors attention : oui, Cleveland a perdu le meilleur joueur de la NBA. Donc l’intersaison est ratée, CQFD. Mais on ne va pas enterrer les Cavs en leur mettant un 1/10 ou 2/10, parce que derrière, on comprend très bien la direction. Non, Cleveland ne va pas tanker, ils vont se battre pour rester compétitif et la prolongation de Kevin Love va dans ce sens. Tu repars avec un franchise player All-Star, dans un rôle de go-to-guy qu’il a déjà eu lorsqu’il était un loup, et le nouveau contrat permet de le sécuriser. On ne peut pas dire qu’il est surpayé, seules ses performances sur le terrain nous permettront de juger son contrat. Autour, tu as de bons role players, des vétérans, et des jeunes sur qui tu vas compter, comme Sexton et Osman. Avec un poste 3 déserté, le Turc devrait avoir pas mal de temps de jeu et aura l’occasion de confirmer tout le bien que la direction et les fans de Cleveland pensent de lui. La transition va être dure, mais le front office à l’air de savoir où aller : seul l’avenir nous dira s’il a raison.