Le Toyota Center : rampe de lancement des Fusées depuis 2003
A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction le Texas et plus particulièrement Houston, pour une visite guidée du Toyota Center qui accueille les Rockets depuis 2003.
La fiche
- Nom actuel : Toyota Center
- Adresse : 1510 Polk Street
- Ville : Houston, Texas
- Date d’ouverture : 6 octobre 2003
- Affluence maximum : 18 055 personnes
- Propriétaire : Clutch City Sports and Entertainment
- Prédécesseur : The Summit
Histoire
Le Toyota Center a vu le jour le 6 octobre 2003, après plus de deux ans de travaux, dans le centre-ville de Houston. Ce sont les architectes de Morris Architects, HOK Sport et John Chase Architects qui sont à l’origine du design alors que le Comté de Harris financera la construction. La franchise des Rockets n’est que locataire avec un loyer estimé à 8,5 millions de dollars. La marque automobile Toyota achètera les droits d’appellation le 23 juillet 2003 pour un montant de 140 millions de dollars sur vingt piges. En parlant de locataires, l’arène a hébergé les Comets jusqu’en 2007 (WNBA) et les Aeros (hockey sur glace) jusqu’en 2013. Seuls les Rockets sont toujours présents.
Pour leur premier match dans leur nouvelle salle, les Fusées réceptionnaient les Nuggets le soir du 30 octobre 2003. Il n’y a pas vraiment eu d’opposition sérieuse puisque les Texans s’imposent 102 à 85 derrière un cinq majeur collectif, dépassant tous les cinq les 10 unités. De l’autre côté, Melo sera trop court avec ses 18 points lors de son deuxième match dans la Grande Ligue. Le bal est lancé de la meilleure des manières et dans cette nouvelle enceinte (la visite se fait par ici) les fans ont à disposition 18 055 places assises pour mater les pluies de threes sur le parquet. Le prix moyen du billet s’élevait à 67 dollars en 2019 alors qu’il faut compter au moins 1 100 dollars pour aller s’installer confortablement en courtside. Au niveau du parquet, ce dernier reste classique et fait honneur à la franchise puisqu’on retrouve le logo au centre du terrain ainsi que le symbole de la marque japonaise Toyota apparaît à côté de l’inscription “Toyota Center” situé derrière la ligne à 3-points et de chaque demi-terrain.
Etant une enceinte multifonctions, l’antre des Rockets n’a guère le temps de se reposer entre les matchs de NBA puisqu’elle organise également des concerts et d’autres événements comme les tournées de la WWE (catch). Au total, ce ne sont pas moins de 120 manifestations culturelles et sportives qui se tiennent chaque année du côté de la ville du Texas. Concernant le basket, l’arène accueille le All-Star Game de la NBA en 2006 ainsi que celui de 2013. Parlons désormais records, c’est The Beard qui aura marqué le plus de points en un match pour les Fusées à la maison avec 61 unités plantés sur la tronche des Spurs le 22 mars 2019. Notez d’ailleurs que James Harden détient les 24 premières performances offensives de la franchise, un monstre. Revenons sous les panneaux avec notre petit Dwightounet qui goba 26 rebonds contre les Bobcats le 30 octobre 2013. Surprise du côté des passes décisives puisque c’est Kyle Lowry qui distribua le plus de caviars dans ses années aux Rockets avec 18 unités à deux reprises, le 17 décembre 2010 face aux Grizzlies et le 31 décembre 2012 face aux Hawks. Le barbu pourrait facilement dépasser le record de Calorie puisqu’il se tient juste derrière avec 17 passes décisives enregistrées à cinq reprises.
Meilleur souvenir au Toyota Center
On aurait vraiment aimé vous parler du doublé réalisé par Hakeem Olajuwon et sa bande mais cela s’est passé dans l’ancienne salle de la franchise… Mais pas de panique, on a un grand classique à vous offrir. Vous êtes sans doute connaisseur de ce moment puisqu’il a presque autant marqué les esprits que les 81 points de Kobe. On parle bien évidemment de Tracy McGrady et de cette fin match incroyable face aux Spurs où il inscrira 13 points en… 35 secondes ! On monte tous dans la DeLorean et cap sur le 9 décembre 2004 au Toyota Center. Si vous pensiez qu’être dans la zone était une expression associée au manga Kuroko Basket, vous vous trompez car ce soir T-Mac était bel et bien rentré dedans. Qu’est-ce donc que la zone ? Vous rentrez dans un état de grâce, tout ce que vous faites fonctionne et vous ne ratez pas un seul tir. Et bien c’est exactement ce qu’il s’est passé. Le match tourne en faveur des Spurs dans la dernière période et les voisins vont même mener 76 à 68 à 39 secondes de la fin du temps réglementaire. Tout match semblerait terminé mais c’était sans compter sur le swingman qui dégainera d’abord un three sur la tête de Malik Rose pour ramener les siens à cinq points. De l’autre côté, San Antonio fait le boulot aux lancers-francs pour redonner sept points d’avance. Tracy prend le ballon, passe derrière l’écran de Yao, se débarasse de Bruce Bowen avant de feinter un tir longue distance sur Tim Duncan, faute. Le ballon part quand même des mains du joueur et… AND ONE ! 24 secondes à jouer et les Rockets ne comptent plus que trois points de retard. L’expérience des Spurs fera tourner l’horloge pour ensuite marquer un panier et ainsi respirer un peu, +5. T-Mac tente le tout pour le tout en montant littéralement sur Bruce Bowen pour shooter à nouveau derrière l’arc, ficelle. L’écart n’est plus que de deux points, temps-mort Pop, il reste 11 secondes à jouer. La remise en jeu est une catastrophe, l’arrière Devin Brown tombe tout seul et le numéro 1 en profite pour se jeter sur la gonfle. Il traverse le terrain et envoie un dernier missile sur la tête de Tony P et Beno Udrih. BANG ! Les Rockets passent devant au tableau d’affichage, le public vient de gagner un titre NBA et le banc danse comme jamais. L’auteur de “Balance toi” lancera un ultime Ave Maria, sans succès. 13 points en 33 secondes, le tout à 4/4 depuis le parking et le game-winner ! Cette poignée de secondes restera parmi les plus belles et les plus folles de l’histoire de la NBA.
TMac in the CLUTCH! Back in 2004, McGrady dropped 13 Points in 35 seconds to grab the W against the Spurs! 🏀💦 pic.twitter.com/cO7sLeHvd9
— NBA UK (@NBAUK) October 1, 2017
Pire souvenir au Toyota Center
Il y a donc eu des soirées historiques comme celles de T-Mac mais il en faut pour tous les goûts alors c’est parti pour le pire souvenir dans la tête des fans de Houston. On place le contexte tout de suite, nous sommes en mai 2018 et nous sommes en Finale de Conférence. Les deux équipes qui s’affrontent pour une place en Finale NBA ? Les Rockets, et en face, les Warriors évidemment. La série fait rage et l’expérience de Chris Paul fait la différence sur quasiment tous les matchs, quittant l’Oracle Arena avec à égalité avant de jouer le Game 5 à la maison (2-2). De nouveau, le match est incroyablement serré mais CiPiFruit tire son épingle du jeu pour proposer une ligne assez propre, qui sauvera James Harden auteur d’un… 0/11 derrière l’arc. Les Texans viennent de réussir à mettre les Warriors dos au mur, le monde croit en la qualification de la bande de Mike D’Antoni au vu du jeu proposé. Mais visiblement, quelqu’un ne voulait pas lâcher les Guerriers de la Baie et on apprend que la sortie de Krisprolls dans le dernier quart-temps du Game 5 était plus qu’un simple claquage… Sans leur meneur, l’équipe n’est plus la même et ça se voit sur les deux matchs suivants quand Klay Thompson sauve son équipe en plantant 35 pions à 9/14 du parking. Les Dubs arrachent donc un septième match qui aura lieu dans le Texas. Kevin Durant voulait aller jouer en juin et ses 34 points lors de l’ultime rencontre sera fatal pour les Fusées qui doivent s’incliner 4 manches à 3. CP3 a sans doute laissé passer sa meilleure chance de remporter une bague de champion. Mais activons le mode fiction un instant. Il existe bien un monde parallèle où les Rockets accèdent au dernier niveau et défont les Cavaliers de LeBron. Le Rookie de l’Année 2006 est juste sorti du terrain pour un claquage de rien du tout, il renfilera ses baskets pour le Game 7 et délivrera une performance digne de son nom, lâchant 13 caviars et plantant 27 points tout en étant dans le short de Curry. Boum, les champions en titres sont éliminés, place maintenant à Cleveland. Etonnamment dans ces Finales, James Harden ne finit pas un seul match en-dessous des 38% aux tirs, ce qui permet à CP3 de se donner un peu plus en défense tout en tournant à 20,7 points, 5 rebonds et 8,6 caviars. Le barbu, quant à lui, tournera à 33,4 points sur les cinq matchs de la série. LeBron était bien seul et malgré son triple-double de moyenne il n’a pu empêcher la défaite des siens face à l’équipe d’El Barbudo et du génial Chris Paul. 13 ans après avoir rejoint la NBA, le meneur a enfin sa bague de champion. Fin de la fiction, retour à la dure réalité pour Chrissou et les fans des Fusées.
Maillots retirés au plafond du Toyota Center
- #11 : Yao Ming, le 3 février 2017
- #22 : Clyde Drexler, le 3 février 2000
- #23 : Calvin Murphy, le 17 mars 1984
- #24 : Moses Malone, le 19 avril 1998
- #34 : Hakeem Olajuwon, le 9 novembre 2002
- #44 : Elvin Hayes, le 18 novembre 2022
- #45 : Rudy Tomjanovich, le 28 janvier 1982
Palmarès au Toyota Center
- Champions de Division (2015, 2018, 2019 et 2020)
- Meilleur bilan : 65-17 (2018)
- Pire bilan : 17-55 (2021)
Et maintenant ?
Le Toyota Center n’a pas à se plaindre car depuis quelques années les Rockets sont en postseason assez aisément. Maintenant il faudrait penser et essayer d’aller accrocher d’autres bannières au plafond de l’enceinte, les titres de Division c’est bien beau mais au bout d’un moment les fans aimeraient voir a minima un bout de tissu marqué “Champions de Conférence”.
En parlant des fans, gardez vos tickets car toutes les saisons des Rockets sont plutôt funs à voir, si vous aimez les possessions de 8 secondes ou les isolations à perte de vue. Clutch the Rocket Bear sera dans tous les cas présents à la mi-temps pour vous remonter le moral si ça ne passe pas bien !
Source image : NASA