The Summit : les plus belles années des Rockets ont pris place sur ce parquet

A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction le Texas et plus particulièrement Houston, pour une visite guidée du Summit qui accueillait les Rockets entre 1975 et 2003.

La fiche

  • Nom actuel : Lakewood International Center
  • Ancien nom : The Summit, Compaq Center
  • Adresse : 3700 Southwest Freeway
  • Ville : Houston, Texas
  • Date d’ouverture : 1er novembre 1975
  • Date de fermeture en tant qu’enceinte sportive : 1er décembre 2003
  • Capacité : 16 285 personnes
  • Propriétaire : Lakewood Church
  • Surnom : The Church
  • Successeur : Toyota Center depuis 2003

Histoire

Situé à 8 kilomètres du centre-ville, à Greenway Plaza, l’ancienne salle de basket des Rockets voit le jour en novembre 1975. La construction du Summit était une obligation pour le nouveau propriétaire des Rockets, qui avait racheté la franchise en 1971 autrefois localisée à San Diego. Pendant la durée des travaux, l’équipe a joué dans diverses arènes comme le Hofheinz Pavillion, salle omnisports de l’université de Houston. Ce sont les architectes de Kenneth Bentsen Associates et Lloyd Jones Associates qui ont réalisé la structure, accompagnés par l’entreprise Walter P Moore pour un coût total de 27 millions de dollars. En 1998 elle devient la première arène a vendre ses droits d’appellations, changeant alors de nom pour Compaq Center. Principaux locataires, les Rockets ont partagés les projecteurs avec les Aeros (hockey sur glace) entre 1975 et 1979 avant un retour en 1994 pour rester jusqu’en 2003. Les derniers arrivants sont les Comets, franchise WNBA qui occupa le parquet entre 1997 et 2002. Pour l’anecdote sympa, si vous êtes intéressés par un morceau du parquet du Summit dédicacé par Hakeem Olajuwon himself, vous pouvez en trouver pour 200 dollars.

Pour le premier match dans leur toute nouvelle salle, le 2 novembre 1975, les Fusées accueillaient les Bucks de Bob Dandridge. Après trois défaites consécutives, les Texans décrochèrent leur premier succès grâce aux 24 points, 14 rebonds et 5 passes décisives de Rudy Tomjanovich, infligeant au passage la cinquième défaite en autant de matchs aux joueurs du Wisconsin. Avec ce bâtiment ultra moderne pour l’époque, les fans avaient à disposition 16 285 sièges pour profiter du spectacle de leurs joueurs. Dans les années 1980, le prix moyen d’une place était de 11 dollars alors qu’il était de 17 dollars au début des nineties. Pour vous donner une idée, le prix moyen du ticket pour les Finales NBA de 1994 opposant les Knicks aux Rockets était de 40 dollars. Au niveau du parquet, on retrouvait le logo old-school de la franchise, le ballon de basket jaune entouré d’un cercle rouge intégrant le nom de la ville, l’appellation Rockets figurant au milieu de cet emblème. Les raquettes étaient rouges, tout comme les bords du terrain. Les différentes lignes du parquet étaient blanches et le bois en lui-même était tout ce qu’il y avait de plus classique avec une couleur plus sombre que celui d’aujourd’hui.

Etant une enceinte multisport mais aussi pluriculturelle, les soirées ne manquaient pas du côté du Texas. Avec de nombreux concerts et une multitude d’événements sportifs, ce n’est pas moins de 200 events qui étaient organisés chaque année dans la ville aérospatiale. Concernant le basket, il n’y a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent pour les fans… Enfin c’est ce qu’on aurait dit si les Finales n’avaient pas eu lieu à quatre reprises au Summit ! En 1981, 1986, 1994 et 1995, la franchise atteint l’ultime série en postseason. A propos des records établis, Calvin Murphy a scoré 57 pions sur la tête des Nets le 18 mars 1978, le défunt Moses Malone goba 32 rebonds contre les Sonics le 11 février 1982 alors que son coéquipier Allen Leavell distribua 22 caviars contre les Nets le 25 janvier 1983.

Meilleur souvenir au Summit

Sans surprise, les années passées au Summit sont certainement les meilleures de l’histoire des Rockets. Le meilleur joueur de la franchise y a passé 17 saisons, dix-sept années de bons et loyaux services, ponctués par un Repeat en 1994 et 1995. Vous l’aurez compris, on parle ici d’Hakeem Olajuwon, qui d’autre sérieusement ? Donc si l’on devait citer un moment marquant venant de ce bonhomme, le Dream Shake ? Non. Une action bien précise symbolise l’état d’esprit et la force mental de ce gars. Ça se passe en 1994 lors du Game 6 des Finales contre les Knicks. De retour à Houston, les Rockets viennent d’essuyer deux revers de suite et sont désormais menés trois victoires à deux avec l’obligation de remporter ce match à domicile s’ils veulent rester en vie. Win or go home comme on dit. Le match est ultra-serré et l’issue de la rencontre se décide sur cette action. Houston mène de cinq points à 1 minute et 26 secondes du terme mais Starks plante un tir longue distance pour ramener les siens à deux longueurs de leurs adversaires. Après quelques ratés de chaque côté, The Dream est envoyé sur la ligne par Pat Ewing (toujours aussi clutch lui). Le Rocket marquera les deux sans trembler pour ainsi mener par quatre points à 39 secondes de la fin. Les Knicks arrivent à marquer en sortie de time out, balle Houston, il reste 30 secondes. Les coéquipiers d’Hakeem ratent la possession, nouveau temps mort pour New York alors qu’il reste 7 secondes à jouer. John Starks ne veut pas d’overtime et tente un shoot depuis le parking mais Olajuwon débarque dans les airs pour venir contrer la tentative du guard new-yorkais. Le match est plié, il y aura un Game 7 à Houston cette année. La suite vous la connaissez, cette grande gueule de Starks réalisera son pire match en carrière et permettra donc aux Fusées de s’imposer 90 à 84. Le premier titre de l’histoire de la franchise s’est sans doute joué sur cette action, pourtant banale, du chef de bande de la team. Hakeem “The Dream” Olajuwon mesdames et messieurs.

Pire souvenir au Summit

Comme dans toutes les franchises de la Ligue, il y a du bon et du moins bon. Concernant les Rockets de la fin des années 1980 et des nineties, la baston était souvent aux premières loges. Contre les Celtics, les Lakers ou encore les supporters, les pains se sont distribués à foison. Le pire moment est donc arrivé lors de l’une d’elles. Avant de se faire des gros câlins sur TNT, deux joueurs se montraient leur amour sur les terrains. Si vous n’avez pas reconnu les deux grands zigotos dont on parle, il s’agit de Shaquille O’Neal et de Charles Barkley. Ce dernier débarque dans le Texas en 1996 et finira sa carrière là-bas. Cette démonstration de testostérone et de virilité prend place en 1999 lors de la venue des Lakers en ville. Le 10 novembre 1999, ce n’est que le cinquième match de la saison pour les Texans, les Angelinos n’ont perdu qu’un match et les Rockets n’en ont pas gagné un seul. La rencontre s’annonce donc tranquille pour les Pourpre et Or. Visiblement il n’aura pas fallu attendre longtemps pour voir les grands esprits se rencontrer. Au début du deuxième quart-temps, Barkley reçoit une balle sous le panier et se fait clairement maltraiter par trois joueurs de L.A. dont le Shaq qui vient lui mettre quelques coups sur la tronche malgré les coups de sifflet de l’arbitre. Sir Charles n’apprécie pas et décide de lui balancer le cuir en plein dans le visage, O’Neal n’attendait que ça pour se jeter sur le numéro 4. Petite prise de catch de la part du numéro 34 qui prendra la tête de Barkley avant de l’écraser par terre. Il devait vraiment trop regarder le catch, pourtant ils nous préviennent bien comme il faut avec les messages permanents “Ne reproduisez pas ça chez vous“. Bref, ni une ni deux et les deux athlètes sont renvoyés au vestiaire immédiatement, même pas besoin de passer par la douche vu le temps passé sur le terrain. Cumulant 22 minutes sur le parquet, ce sont donc les coéquipiers des deux messieurs qui s’occuperont de terminer la rencontre. Glen Rice plantera 24 points pour venir à bout des 26 pions de Steve Francis. Cinquième défaite en autant de match pour les hommes de Rudy Tomjanovich et les fans ne voulaient, à notre avis, pas assister à ce triste spectacle.



Maillots retirés au plafond du Summit

  • #22 : Clyde Drexler, le 3 février 2000
  • #23 : Calvin Murphy, le 17 mars 1984
  • #24 : Moses Malone, le 19 avril 1998
  • #34 : Hakeem Olajuwon, le 9 novembre 2002
  • #45 : Rudy Tomjanovich, le 28 janvier 1982

Palmarès au Summit

  • Champions NBA (1994 et 1995)
  • Champions de Conférence (1981, 1986, 1994 et 1995)
  • Champions de Division (1977, 1986, 1993 et 1994)
  • Meilleur bilan : 58-24 (1994)
  • Pire bilan : 14-68 (1983)

La suite

Avec la construction du Toyota Center en 2003, les équipes sportives déménagèrent dans la nouvelle enceinte et c’est alors que Lakewood Church (plus grande Eglise des Etats-Unis située à Houston) signa un bail à long terme avec la ville pour acquérir le Compaq Center. Après 75 millions de dollars dépensés pour les rénovations et 11,8 millions pour avoir les droits sur l’ancienne arène pour les 30 prochaines années, le nouveau sanctuaire ouvre ses portes le 16 juillet 2005. Du côté sportif, la meilleure partie de l’histoire des Fusées se sera déroulée sur le parquet du Summit.

Résidents du Toyota Center depuis 2003, l’équipe a tutoyé l’élite de la Ligue mais n’a pas réussi à gravir suffisamment les marches pour se hisser au sommet. L’année la plus propice pour rapporter le titre était la campagne de 2018 mais il aura fallu que Chris Paul se blesse lors du cinquième match des Finales de Conférence contre les Warriors. Le futur est encore à construire et rien n’est encore perdu pour les fans des Fusées.

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