Bilan de saison 2018, version Rockets : une saison record dans l’histoire de franchise, mais toujours pas de Finales…

Le 01 juin 2018 à 14:05 par Hugo Leroi

Chris Paul - James Harden
Source Image : Youtube/ESPN

Éliminés par les Warriors au terme d’une série disputée jusqu’au bout, les Rockets peuvent être fiers de leur saison. D’une part car ils ont roulés sur la Ligue durant tout l’exercice 2017-2018, et de l’autre car ils ont poussé Golden State dans leurs retranchements, comme personne ne l’avait fait depuis l’arrivée de Kevin Durant dans la baie. Respect.

CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ : 

Une preview annoncant une saison à seulement 3 victoires de plus que l’année dernière, donc un bilan de 58 victoires pour 24 défaites, derrière Golden State au classement de la Conférence Ouest. L’impact de Chris Paul est là, mais ne permet pas d’atteindre un niveau d’excellence et de rouleau compresseur, tant le partage de la gonfle avec James Harden s’annonçait intrigant. Les caméras de surveillance braquées sur les gestions de fin de match de Mike D’Antoni, mais une équipe annoncée comme très chiante à jouer. Gros test.

CE QUI S’EST RÉELLEMENT PASSÉ :

Une saison survolée de bout en bout. Un plan de jeu se décalant en partie de ce qui se fait actuellement en NBA, avec toujours autant de shoots à distance mais privilégiant aussi l’isolation des deux spécialistes que sont James Harden et Chris Paul. Ça marche, et ça permet à Houston d’accomplir une saison record dans l’histoire de la franchise. 65 victoires, 17 défaites, et le trône de l’Ouest devant les Warriors. L’entente entre CP3 et Ramesse a pris d’entrée, Clint Capela s’est révélé comme l’un des meilleurs pivots de la Ligue, Trevor Ariza et P.J Tucker ont fait le taff sur les ailes, Eric Gordon a encore assuré en sixième homme, l’ajout surprise de Gerald Green avant le nouvel an s’est avéré très astucieux… De la réussite par paquets de douze, et un véritable sentiment de puissance en abordant les Playoffs. Deux premières séries négociées sans trop de problèmes face aux Timberwolves et au Jazz puis… l’obstacle Warriors. Houston a été ouvertement construit pour le surmonter, et y est presque arrivé. Prenant un avantage 3-2, les Fusées tenaient leur série et rêvaient d’avancer en Finales, qui auraient été leurs premières depuis 1995 et l’ère Olajuwon. C’était malheureusement sans compter sur la blessure de Chris Paul à la cuisse droite survenue à la fin du Match 5, qui permettra aux gars d’Oakland de prendre le Game 6, puis le 7. Terrible désillusion pour les texans, qui ont vu, avec la blessure de leur meneur, tous leurs espoirs être réduits à néant. A néant ? Pas tout à fait. Car une défaite n’est pas forcément que mauvaise : celle ci aura eu le mérite de pousser les hommes de Steve Kerr au-delà de leurs limites, et de montrer que la matrice californienne avait bien une faille. Congrats to coach D’Antoni qui a su, d’une main de maître, exploiter le potentiel de son roster.

L’IMAGE DE LA SAISON :

harden chris paul Houston

L’entente entre deux des meilleurs joueurs de la Ligue, Chris Paul et James Harden. La réussite de ce duo n’était pas garantie, et on s’interrogeait sur leur capacité à se partager le ballon. Ces deux là nous ont fait mentir, et pas qu’un peu. Cherchez un meilleur combo offensif dans la Ligue, allez-y on va préparer le barbecue.

ON NE L’ATTENDAIT PAS, IL A CARTONNÉ : CLINT CAPELA

Si le Grand Suisse avait acquis, après un bon exercice 2016-2017, un statut référencé de défenseur du cercle et de finisseur sous l’arceau, on ne se doutait pas qu’il aurait un tel impact sur le plan de jeu de Mike D’Antoni cette année. Attendu ? Oui. Mais aussi bon et valuable ? Oh que non. 14 points, 10,8 rebonds et 1,8 blocks de moyenne en saison plus tard, il s’est affirmé comme une pièce maîtresse du roster des Rockets. Parfait en pick and roll, rebondeur offensif insatiable, épouvantail en défense, Clint a réussi à se rendre indispensable pour son coach, et est d’ailleurs finaliste des NBA Awards pour le trophée de Most Improved Player, aux cotés de Victor Oladipo et Spencer Dinwiddie. Breakout season XXL pour lui, qui devrait faire l’objet d’une grosse revalorisation salariale cet été, au moment de resigner pour la franchise texane. Monsieur Clean Capela.

ON L’ATTENDAIT AU TAQUET, ET IL A ABUSÉ : RYAN ANDERSON

Encore une victime du small ball et des tendances de la Ligue. S’il a démarré la saison en tant que titulaire au poste 4, D’Antoni a vite compris que Ryan ne ferait pas l’affaire en défense contre les ailiers-forts actuels et sur les switchs face aux petits, notamment contre les Warriors. Pourtant à l’aise sur les pick and pop avec CP3, une blessure longue en cours de saison aura suffit pour reléguer l’ex-Pelican sur le banc, et voir P.J Tucker, plus impliqué défensivement, prendre sa place. De retour en Playoffs, il n’aura joué que 9 petites minutes de moyenne sur 11 rencontres disputées, et n’aura jamais eu l’occasion de retrouver l’impact qu’il avait il n’y a pas si longtemps. Triste pour Ryan, en plus détenteur d’un gros contrat, qu’il traînera comme un boulet s’il ne trouve pas le moyen de se rendre utile dans l’actuel système de Houston.

LA VIDÉO DE LA SAISON :

🚨 L’action de la semaine, du mois, de l’année ?
James Harden a en tout cas volé l’âme de Wesley Johnson ! 😱😂 pic.twitter.com/EMzaXApYLx

— beIN SPORTS (@beinsports_FR) 1 mars 2018

Le cross de l’année, qui a mis fin à la crédibilité de basketteur de Wesley Johnson, tout simplement. Une action à l’image de la saison du barbudo : calibre MVP, qu’il sera sans aucun doute à l’occasion des NBA Awards du 25 juin. Sale, très sale.

CE QUI VA BIENTÔT SE PASSER : 

Les regrets de la série face aux Warriors mis de coté, il sera temps de réenclencher. Au programme, les resignatures de Chris Paul, de Clint Capela et de role players pour les entourer dès l’intersaison. De role players, ou d’un gros poisson, en la personne de LeBron James. Si cela semble pour le moins improbable, les possibilités existent. Qui sait, peut-être que le King en aura marre de jouer des Finales pour se faire taper par l’armada de San Francisco, et décidera de partir construire une autre superteam pour les contrer. Si ce dernier n’est pas intéressé, il faudra composer avec ce qui a marché. Tucker, Gerald Green, attention au très valuable Trevor Ariza… Repartir pour un tour de manège, en espérant que la malédiction pesant sur Chris Paul ne frappe pas au plus mauvais moment, comme ce fut le cas cette année. Et pousser les Warriors vers la sortie.

Saison réussie pour les Rockets. Car malgré le fait que le mur Golden State n’a pas été percé, il a été méchamment amoché, et il aurait même pu être détruit si CP3 ne s’était pas blessé au Game 5. Enfin ça, c’est Eric Gordon qui le dit… Cette team a été énorme, et a du potentiel pour imposer un rapport de force à leurs ennemis jurés durant encore quelques années. Chapeau, Houston !