Houston Rockets, le bilan 2021-22 : la dernière place de la Ligue, mais ça ne veut pas dire qu’on s’est ennuyé

Le 21 avr. 2022 à 15:56 par Giovanni Marriette

Rockets fans 25 novembre 2021
Source image : NBA League Pass

Back-to-back validé ! Un an après avoir terminé à la dernière place de la Ligue et récupéré de ce fait le turbocrack Jalen Green et trois autres prospects à potentiel, les Rockets de Houston ont de nouveau réussi l’exploit de finir avec le pire bilan de NBA. Est-ce que, pour autant, cette saison 2021-22 fut catastrophique ? Pas forcément, en tout cas pas tout le temps. On débriefe ?

CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ

Entre 20 et 30 wins, c’est pas lourd mais en même temps comment imaginer ces Rockets jouer autre chose que la course à la Lottery. Un effectif très jeune, un coach encore en rodage et des rookies à développer, autant dire que le scénario de cette saison semblait écrit d’avance. Quid de John Wall ? Que penser du duo Kevin Porter Jr. / Jalen Green ? Eric Gordon et Daniel Theis pour encadrer les jeunes ça le fait ? Des questions qui ne mèneront pas les Rockets à la bague dès 2022 mais tout ça demeurait tout de même intrigant, c’est déjà ça.

CE QU’IL S’EST VRAIMENT PASSÉ

Nous voici donc devant une équipe de Houston forte de quatre rookies, dont au moins deux sont amenés dès le début de saison. Jalen Green parle beaucoup, shoote beaucoup et saute très haut, et dès le début de saison un peu de trashtalking s’installe entre Jalen et… Cade Cunningham, les deux premiers choix de la Draft 202. Ça joue à qui a la plus grosse mais ça joue surtout à qui perd le plus de matchs, comme prévu. Alperen Sengun montre déjà ses skills de baby Jokic, le Thunder est battu rapidement dans un premier tankico mais… cette victoire est la seule de Houston lors des 17 premiers matchs. Une victoire, seize défaites, Stephen Silas utilise Jalen Green comme un vulgaire spot-up shooteur et semble penser que Daniel Theis peut être MVP de la saison, bref rien ne va et l’exploit est là : les Rockets sont encore plus nuls que prévu. Mais au moment où l’on se pose clairement la question d’une rétrogradation en G League, l’impensable se produit…

L’impensable se produit, à savoir que les Rockets gagnent enfin un match, face aux Bulls, puis un deuxième, puis un troisième… et poussent la série jusqu’à sept. Schizophrénie poussée à son paroxysme, Kevin Porter Jr. redevient le génie qu’on connait parfois, les leaders Christian Wood et Jae’Sean Tate jouent comme des All-Stars, Garrison Matthews devient un héros local, vivement les Playoffs, vivement les Finales NBA. La suite ? Sauter pour mieux reculer, et on repart sur un beef en interne entre le coach, Christian Wood et Kevin Porter Jr., un KPJ qui enchaine d’ailleurs par un game winner, pourquoi pas, puis onze défaites en douze matchs et une nouvelle série de dingos puisque les Fusées perdront 16 matchs sur 17 autour de la période du All-Star Break, histoire de tamponner définitivement quel genre de course la franchise texane se positionnait.

Le All-Star Break ? L’occasion pour Jalen Green de se présenter au très grand public, et malheureusement pas de la bonne manière puisqu’on nous fait signe dans l’oreillette qu’il est encore dans la salle de Cleveland en train d’essayer de réussir un dunk, ça valait bien le coup de faire la promo de son NFT. Entre temps Dennis Schroder a débarqué mais tout le monde s’en cogne, nous ce qu’on veut savoir c’est si Jalen Green va bien ? Spoiler il va très bien, si bien qu’il sera à Houston LE boss de la fin de saison, multipliant les cartons offensifs de manière quasiment all-time pour un rookie et cartonnant la barre des 40 pions pour le dernier soir de la régulière. Josh Christopher se montre également, Porter Jr. se fait du bien aussi, et les sourires de la fin de saison sont validés par le classement final. Derniers de la Ligue, donc forcément parmi les trois derniers, objectif assumé puisqu’il offre 14% de chances d’aller toper le first pick à la prochaine draft.

LA SAISON DES ROCKETS EN QUELQUES ARTICLES

L’IMAGE DE LA SAISON

Jalen Green 7 avril 2022

On taquine un peu, notamment car on sait que la fanbase français des Rockets est très tatillonne, mais cette image est à la fois aussi dramatique que fondatrice. Dramatique car le moment vécu en direct fut l’un des moments les plus gênants de ces dernière saisons, avec ce Slam Dunk Contest complètement foiré dans le fond comme dans la forme, fondatrice car, lien ou pas lien, la suite de la saison fut autrement délicieuse pour Jalen Green. C’est à dire ? Go le prochain paragraphe.

IL A CARTONNÉ : JALEN GREEN

Il n’est même pas dans les trois finalistes pour le trophée de Rookie Of the Year, et pourtant c’est bien lui qui, chez les premières années, a marqué le plus de points cette saison en NBA. A un poil de cul de Cade Cunningham sur la moyenne (17,3 contre 17,4) mais leader au total de points marqués, et un constat qui apparait comme annonciateur d’une carrière de brûleur de filoches. Car l’ancien prospect de Ignite Team en G League a montré cette saison qu’il faisait partie de la catégorie des scoreurs compulsifs, de ceux qui seront peut-être un jour, carrément, meilleur scoreur de la Ligue. Carrément ouais. Son début de saison compliqué est clairement oublié car on a vite compris que 1) il lui avait fallu quelques semaines pour prendre la température et 2) Stephen Silas n’avait pas reçu le mode d’emploi, son Slam Dunk Contest a mis en avant son jeune âge et le trop plein de confiance qui va avec, mais très vite on comprendra à qui on a à faire avec ce printemps enchanteresque offert par JG. Cartons sur cartons, n°1 du Top 10 tous les matins c’est bien mais quand t’en colles 30 par match c’est encore mieux, et à une défense des Raptors près le rookie de Houston terminera sa saison sur une incroyable série de matchs à 30 pions ou +, avec records à la clé et même une dernière sauterie à plus de 40 au soir de la régulière. État de l’avenir dans le Texas ? Brillant.

stats Jalen Green 21 avril 2022

ON L’ATTENDAIT ET ON L’ATTEND TOUJOURS : JOHN WALL

  • 27 points et 13 passes dans une défaite face aux Clippers. Pas mal la prod, sauf que ce match date du 24 avril… 2021 et qu’il est à ce jour le… dernier que John Wall a disputé. Depuis ? Hum, visez plutôt :
  • John Wall ne devrait plus jouer avec les Rockets : Jean Mur et les Fusées préparent leur séparation, qui veut un vétéran à 44 millions la saison ?
  • Tiens, un autre épisode de la saga John Wall : le titre du nouvel opus ? Saison blanche à Houston
  • Le Heat intéressé par John Wall en cas de buyout : déjà bonne nouvelle, John Wall est encore vivant
  • John Wall pourrait finalement… jouer avec les Rockets cette saison : c’est con, tout commençait à bien se passer à Houston
  • John Wall uniquement intéressé par un spot de titulaire à Houston ? Les sources l’affirment, Jean Mur dit le contraire, et nous on reste dans le flou
  • John Wall intéresserait plusieurs équipes dont les… Clippers : Jean Placard va-t-il enfin redevenir Jean Mur ?
  • John Wall se voit bien revenir à Washington : fans des Wizards, vous allez peut-être bientôt pouvoir ressortir vos maillots de Jean Mur

Hum. Oui mais non, mais pourquoi pas, mais en fait non, alors peut-être que mais finalement non. Loué pendant trois minutes en début de saison pour son rôle de grand frère dans l’organigramme des Rockets, John Wall a très vite disparu des radars et on a alors compris qu’on ne le verrait pas en short cette saison. Dommage car son exercice 2020-21 n’était pas dégueulasse (20,6 points et 6,9 passes), on se rappelle notamment de son association de l’espace avec DeMarcus Cousins en tout début de saison, mais le besoin de préparer l’avenir à Houston n’a finalement absolument pas cliqué avec les envies de Johnny. Les 44 millions sur la grille de salaire (player option à QUARANTE-SEPT millions pour 2022-23) ont évidemment pesé au moment des tractations concernant un trade. Si le mot impasse avait une définition basketballistique, ce serait clairement “John Wall à Houston”.

LA SUITE

Franchement ? Il y a de quoi être optimiste. Le retroplanning est encore flou et on attendra également de voir si le tanking texan sera récompensé à la Lottery. Le talent de Kevin Porter Jr., l’explosion attendue de Jalen Green aux alentours des 25 pions par match, les progrès intrigants de Josh Christopher et Alperen Sengun, l’intégration au groupe d’Usman Garuba et l’arrivée d’un Lottery Pick sont suffisamment de raisons de croire à un sacré show la saison prochaine, possible que ça gagne un peu plus de matchs d’ailleurs, mais on entrera probablement plus dans un espèce d’entre-deux, avec un squad trop talentueux pour continuer à tanker mais encore bien vert pour aller disputer quoique ce soit un peu plus haut au classement. Step by step mais on y arrive, doucement.

Back-to-back de la honte réussi pour les Rockets, sauf que ce n’est pas du tout la honte. Les Rockets nous ont clairement offert à bouffer cette saison et c’était parfois cool, parfois un peu drôle. La suite ? Pareil, en mieux, et même quelques victoires de plus. On avance !