Les Rockets sont injouables : 7ème victoire de suite, les Nets et Harden mis au plancher, Houston on a aucun problème !

Le 09 déc. 2021 à 05:58 par Bastien Fontanieu

Garrison matthews
Source image : @HoustonRockets

Si la planète basket a ses yeux avant tout penchée sur le record à venir de Stephen Curry, une équipe est en ce moment en train de défier les règles de la logique sportive et humaine. Les Rockets accueillaient Brooklyn et un certain barbu cette nuit, les Rockets ont donc imposé leur tarif habituel : victoire 114 – 104, c’est le 7ème succès consécutif pour Stephen Silas et ses hommes. On marche sur la tête, ni plus ni moins.

Chicago, Charlotte, Oklahoma City, Oklahoma City à nouveau, Orlando, New Orleans, et désormais Brooklyn.

Sept victoire consécutives, sept de suite après la série de 15 défaites qui plombait le mental des fans de Houston sur ce début de saison. Non, il n’y a pas de modèle comparable, et oui, on parle bien d’un retournement de situation historique. Car en l’emportant cette nuit face aux Nets, les potes d’Alperen Sengun sont devenus la première équipe de l’histoire (!) de la NBA à avoir une série de 15 défaites et une série de 7 victoires dans la même saison. C’est du jamais vu, et c’est surtout du jamais vu… collé l’un à l’autre. À la limite, si la saison avait démarré par 15 défaites et qu’il y avait eu du transfert en février pour laisser place à une belle série fin-mars, pourquoi pas. Sauf que là, Houston a enchaîné sa série de déprime avec un sommet d’émotions. Comment ne pas, qui plus est, comprendre la puissance du contexte ce mercredi soir. James Harden était de retour en ville, Monsieur le barbu, l’homme de la décennie passée chez les Rockets, un multiple All-Star, un MVP, une figure emblématique et… derrière un départ houleux, aussi. Cela, les fans du Texas ne l’ont pas oublié, en faisant comprendre d’entrée à James qu’il y avait encore du sel à haute dose dans la région. Quelques huées ici ou là, par principe, avant de laisser place à une vidéo de remerciement en hommage à Harden, le numéro 13 faisant des coeurs avec ses mains (plutôt que des passes correctes). Il ne s’agissait donc pas d’une victoire de plus, d’un septième succès contre Charlotte ou Toronto, à Indiana ou chez les Grizzlies. Non, ce septième succès avait une saveur toute particulière car l’homme de la maison faisait son retour. Ce qu’il fallait, c’était donc l’accueillir comme il se doit, mais aussi lui montrer qui on est désormais. Comme un café avec ton ex, tu le fais par politesse mais faut pas non plus abuser des bails et devenir trop romantique. Il faut dire les choses clairement, y’a du seum, mais c’était bien, et maintenant tu vas prendre la sauce car les choses ont changé. Le temps d’un soir, le temps de cette série qui défie les lois de la logique, les Rockets ont montré que les choses ont bel et bien changé.

Comment ne pas sourire d’une oreille à l’autre en voyant Josh Christopher, limité cette saison avec le Groupe A, exploser face aux Nets ? Comment ne pas se lever et l’applaudir, pour le soir de son anniversaire de 20 ans, lorsqu’il claque 18 points à 7/7 au tir dont 4/4 à trois-points, une défense toujours aussi intense sur l’homme et un alley-oop de fou-furieux avec DJ Augustin pour finir le match ? Comment ne pas se marrer en entendant le public du Toyota Center hurler MVP, MVP pendant que Garrison Matthews shoote ses lancers-francs en plein money-time, l’homme au bras bionique réalisant une nouvelle performance magistrale dans le quart-temps ultime ? Comment ne pas hurler de joie devant ce symbole, un match mené de 10 points à une minute de la fin, qui voit ce bon Matthews (aka Gary Bird) défendre James Harden en homme à homme, et qui se jette littéralement la tête la première sur un ballon que le barbu avait laissé traîner pour gagner quelques précieuses secondes ? Tout, absolument tout était cumulé et compilé dans cette victoire, encore plus belle et représentative que les dix précédentes. Pas besoin d’un Christian Wood interstellaire, ou d’un coup de chance venu d’en face. Pas de Kevin Durant, certes, mais Harden était lui bien là et il devait faire face à un collectif soudé. Phrase qui semblait imprononçable il y a trois semaines encore. Des débuts bouillants d’Eric Gordon en passant par le hustle de KJ Martin, la sagesse d’Augustin, les muscles de Tate ou la filoche de Brooks, tout le monde mettait ses mains dans la boue. Et c’est ce qui a d’ailleurs rendu cette série séduisante jusqu’ici, ponctuée par ce succès si important émotionnellement parlant. C’est le fait que tout ne tourne pas autour d’un seul homme. Stephen Silas a, comme par magie, pu compter sur des contributeurs différents chaque soir. Un gros Tate à OKC, un gros Wood à la maison, un grand Matthews ce soir avec Christopher, qui sera le prochain assassin ? Quelque part, en sachant que Houston va affronter les Bucks (qui viennent de perdre) ce vendredi… on a envie de mettre un couvercle sur cette formidable quinzaine. Une quinzaine de jours passés au paradis, et dont les fans avaient bien besoin. Parce que, en toute honnêteté, combien ont autant souffert en l’espace de 18 mois, des départs, des au revoir, des punchlines, des transferts ratés, des coups de poker manqués ? C’est comme si cette série était un petit ride de deux semaines au pays du bonheur, après avoir passé un bon moment dans les profondeurs et l’obscurité. Quelle que soit la suite, quelque part, les Rockets ont trouvé un peu de sens à leur saison. Déjà. Ils auront des jeunes à développer, des projets à consolider, un Jalen Green à bien réintégrer, mais le succès le plus important de l’année a été validé cette nuit : battre James Harden pour son retour au bercail, avec la manière, en ponctuant une série de victoires imprévisible.

C’était mission impossible, mais c’est devenu mission orgasmique. Oui, ces Rockets ont bien la série de victoires la plus longue de toute la NBA, et si les adversaires n’ont pas tous été des prétendants au titre il fallait tout de même remporter ces matchs. Il fallait surtout remporter ce match, et ce match a bien été remporté. Profitez encore un peu de ce high permanent, car si Houston nous a bien appris quelque chose cette saison, c’est qu’on peut passer de plus grosse blague de la Ligue à plus belle story en l’espace de quelques jours.