La Sleep Train Arena : et si les fans des Kings revivaient le cauchemar de 2002 encore une fois
A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction la Californie et plus particulièrement Sacramento, pour une visite guidée de la Sleep Train Arena qui accueillait les Kings entre 1988 et 2016.
La fiche
- Nom actuel : Sleep Train Arena
- Anciens noms : ARCO Arena, Power Balance Pavilion
- Adresse : 1 Sports Parkway
- Ville : Sacramento, Californie
- Date d’ouverture : 8 novembre 1988
- Date de fermeture : 17 décembre 2016
- Capacité : 17 317 personnes
- Propriétaire : Sacramento Kings
- Surnoms : The Old Barn, Arco
- Successeur : Golden 1 Center depuis 2016
Histoire
De son premier nom ARCO Arena, cette salle ayant abrité les Kings pendant presque trois décennies n’est pas l’original. L’ARCO Arena première du nom fut construite en 1985 et l’équipe de Sacramento y disputa un total de trois saisons régulières. Pourquoi déménager aussi vite ? Car la place disponible était ridiculement peu élevée avec seulement 10 333 sièges. La petite sœur arriva donc en novembre 1988 dans les quartiers nord de la ville. Orchestrée par l’architecte Rann Haight pour un coût total de 40 millions de dollars, la construction de l’arène est financée entièrement par la famille Maloof, propriétaire des franchises des Kings et des Monarchs (WNBA).
Pour le premier match dans leur toute nouvelle salle, le 8 novembre 1988, l’équipe recevait les SuperSonics de Dale Ellis et Nate McMillan. Trop faibles face au duo de Seattle, les Californiens s’inclineront sur le score de 97 à 75 derrière 28 pions d’Ellis. Avec cette arène toute neuve (par ici la visite), les fans ont désormais 17 317 sièges pour regarder les exploits (ou pas) de leurs joueurs préférés. Au niveau du parquet on retrouve l’ancien logo, composé de lances, d’une couronne et d’un ballon de basket. La couronne faisant office de logo secondaire, elle apparaît à l’intérieur de la ligne à trois-points, de chaque côté du terrain alors que le nom du complexe est indiqué derrière l’arc, de chaque côté également.
Comme les autres franchises NBA, la salle accueillant l’équipe n’a jamais le temps de se remettre de ses émotions puisque tout au long de l’année ce sont approximativement 200 événements qui se tiennent à la Sleep Train Arena, jonglant entre les concerts et les manifestations sportives. En parlant de basket, le championnat NCAA s’est tenu à quatre reprises sur le parquet ainsi que les Finales WNBA de 2005. A propos des records établis, DeMarcus Cousins détient le record de points avec 56 unités lors de la réception des Hornets le 25 janvier 2016. Figure des Kings au début des années 2000, c’est bel et bien Chris Webber qui goba 26 rebonds contre les Pacers le 5 janvier 2001. Jason Williams n’est pas dans ce classement puisque c’est Rajon Rondo qui aura distribué le plus de caviars contre les Hornets, encore le 25 janvier 2016, avec 20 passes à destination de ses copains et surtout de Boogie. Deux records établis en une soirée contre les Hornets, sympas les gars !
Meilleur souvenir à la Sleep Train Arena
On ne vous cache pas que la décennie suivant l’ouverture de cette salle n’a pas été de tout repos, comptant trois qualifications en Playoffs pour autant d’éliminations au premier tour. Rick Adelman débarqua sur le banc lors de la saison 1998-99 et participera activement à redresser la barre du navire des Rois. A coup de transferts, il réussit à monter une équipe intéressante et kiffante à voir jouer. Parmi les gars qui ont formé cette team ? Vlade Divac, Peja Stojakovic, Mike Bibby et Chris Webber. Les campagnes en postseason sont tout de suite plus attractives visuellement mais ils n’arrivent pas à passer le premier tour ou le deuxième tour, il faut tout de même préciser qu’ils tomberont face au Jazz et aux Lakers au début du siècle. Le temps de former tout ça, de forger ses joueurs et Rick Adelman pose 61 victoires à la fin de la saison 2001-02, finissant premier de la Conférence Ouest. C’est cette campagne qui représente le meilleur souvenir mais aussi le pire… Chris Webber fait une saison de MVP mais finira septième après le dépouillage des votes, trophée qui sera remis à Tim Duncan. Il y a plus important à penser, notamment ce premier tour face au Jazz du légendaire duo (vieillissant) Stockton-Malone. Chacun des quatre matchs de la série se joue dans un mouchoir de poche mais Sacto s’impose trois victoires à 1 et avance en demi-finale. Cette fois, Dallas se présente après avoir balayé les Wolves de Kevin Garnett trois victoires à rien. La bête Webber est lâchée et rien ni personne ne pourra l’arrêter sur cette série, tournant à 25,2 points, 10,8 rebonds et 2 contres, le tout à quasiment 55% aux tirs. Quand ta star joue comme ça, tu passes les Mavs en cinq matchs, malgré le trio intenable composé de Dirk, Kidd et Finley. Les fans des Kings sont aux anges, c’est la première Finale de Conférence depuis 1981 et les joueurs comptent bien gravir encore une marche pour se rendre en Finales NBA. Pour ça il faudra jouer les Lakers, contre qui ils avait lourdement été balayé un an plus tôt. Est-ce la plus belle campagne de Playoffs dans l’histoire des Sacramento Kings ? Peut-être. Est-ce aussi l’une des pires ? Peut-être aussi.
Pire souvenir à la Sleep Train Arena
Vous vous en doutez, entre le meilleur et le pire avec les Kings, il n’y a qu’un pas. Ou plutôt un tour de Playoffs. Nous sommes de retour en 2002 et le derby californien va avoir à nouveau lieu, un an après le sweep de Sacto par ces mêmes ennemis du sud. Kobe et Shaq viennent d’éliminer tour à tour les Portland Jail Blazers et les Spurs de Timmy, le MVP en titre. Sacramento a l’avantage du terrain mais cela ne les empêche pas de lâcher le premier match, on se dit alors que c’est reparti comme l’an passé. Ne comptez pas là-dessus, les gars se sont réveillés, énorme sursaut d’orgueil lors des deux matchs suivants qu’ils remporteront, dont un à Los Angeles. Il ne faut pas sous-estimer le cœur d’un double champion en titre. Lors du Game 4, Chris Webber et ses potes vont compter plus de 20 points d’avance mais se feront dominer mentalement en deuxième mi-temps, s’inclinant alors d’un point, après avoir compté 8 points d’avance à 2 minutes du terme. Alors oui, la fin du match est carrément incompréhensible, les arbitres reviennent sur une faute en faveur des Kings qui enverra Divac sur la ligne, ce dernier en inscrira un seul. Mais après cette action pour le moins bizarre, Kobe reçoit la balle en sortie de temps-mort, s’en va monter sur Vlade, rate son lay-up, Shaq choke également et c’est à ce moment que le rebond atterrit dans les mains de Robert Horry, dégainant derrière l’arc… Ficelle. Big Shot Rob fait gagner son équipe dans cette quatrième manche. Direction la Sleep Train Arena où l’issue sera fixée par Mike Bibby avec ce game winner à 10 secondes de la fin. Nous arrivons donc à ce fameux Game 6, longtemps critiqué, surtout après les déclarations d’anciens arbitres. Beaucoup crient encore à la conspiration de la NBA, voulant assurer la victoire des Lakers lors de cette postseason. Mais que s’est-il passé ? La tension est à son comble du côté de L.A. car ils sont dos au mur, des fautes fantômes commencent à être sifflées, d’autres sont oubliées, comme dans tout match après tout… Bref cette sixième manche sent mauvais et les Angelinos s’imposeront derrière 72 points du duo Kobe-Shaq, il va donc y avoir un Game 7 à la Sleep Train Arena. Ce match sera absolument fou, dans un thriller allant jusqu’en overtime, les hommes de Rick Adelman vont clairement choke les cinq dernières minutes et permettre au Shaq de mettre six points, infligeant alors une quatrième défaite, synonyme d’élimination des Playoffs. Cette campagne 2002 restera à la fois le meilleur et le pire souvenir des fans des Kings, ils n’ont jamais été aussi proches du titre sans toutefois pouvoir y prétendre pour autant. Que serait-il arrivé si le Game 6 n’avait pas été truqué ? Personne ne peut nous le dire cependant cela restera une énorme déception pour les Californiens de la capitale et les fans de la franchise.
Maillots retirés au plafond de la Sleep Train Arena
- #1 : Nate Archibald
- #2 : Mitch Richmond, le 5 décembre 2003
- #4 : Chris Webber, le 6 février 2009
- #6 : en hommage au public qui joue le rôle de sixième homme à chaque match
- #11 : Bob Davies, en 1990
- #12 : Maurice Stokes
- #14 : Oscar Robertson, le 16 février 2003
- #16 : Peja Stojakovic, le 16 décembre 2014
- #21 : Vlade Divac, le 31 mars 2009
- #27 : Jack Twyman
- #44 : Sam Lacey
Palmarès à la Sleep Train Arena
- Champions de Division (2002 et 2003)
- Meilleur bilan : 61-21 (2002)
- Pire bilan : 17-65 (2009)
La suite
L’antre des Kings pendant près de 30 ans n’est pas encore détruite et sert désormais à organiser d’autres événements culturels. Les fans sont satisfaits de la nouvelle salle, le Golden 1 Center, et le spectacle est toujours assuré en présence de Fox et Hield pour les quelques années à venir. Avec le départ de DeMarcus en 2017, les perspectives étaient alors floues pour la franchise californienne mais elle a su rebondir en draftant juste avec le meneur dragster et l’intérieur Marvin Bagley, la concurrence est rude à l’Ouest mais il ne serait pas étonnant de les retrouver en Playoffs dans quelques temps.
Les joueurs devront se donner afin d’honorer l’équipe des années 2000, eux qui ont tant fait pour la ville de Sacramento, laissant derrière eux un goût amer de défaite en Finales de Conférence. Il faudra alors faire mieux si des joueurs veulent se retrouver au plafond, parmi ceux que l’on n’oublie pas.
Source image : YouTube/Sacramento Kings