Warriors 2014/15 – 10 ans plus tard : le parcours en Playoffs, direction le titre NBA

Le 07 juin 2025 à 17:20 par Timéo Gomes

Warriors champions NBA 2015
Source image: YouTube

Attention au coup de vieux : la dynastie Warriors a gagné son premier titre il y a… dix ans ! Une épopée qui a marqué le début d’une révolution en NBA, notamment sur le plan du jeu. La bande de Stephen Curry était encore jeune, mais a réussi à emporter avec elle une grande majorité de fans de basketball. 10 ans plus tard, TrashTalk vous propose une série retraçant cette aventure singulière. Épisode 9 : d’outsider à Champions NBA, le parcours en Playoffs des Warriors.

Toute dynastie a dû un jour poser ses premières fondations, et pour les Warriors, ces Playoffs 2015 en furent la première brique. Plus de Finales de Conférence depuis 39 ans, Golden State sortait d’une défaite frustrante en sept matchs, au premier tour l’an passé contre les Clippers. Mais réponse immédiate en saison régulière 2014-15, annonciatrice d’un avenir aux mille et un délices.

Les Warriors deviennent leader de l’Ouest avec 67 victoires pour 15 défaites. Une domination absolue dans leur propre Conférence puisque les deuxièmes et troisièmes ne pointent qu’à 11 succès de moins. Ça rappellerait presque le Thunder de cette année.

En même temps, il faut dire que quand tu es la meilleure défense du pays tout en étant la deuxième attaque la plus prolifique, logique que les wins s’enchainent. Mais de ce succès collectif a également découlé la première distinction individuelle d’une star en devenir : Stephen Curry est le MVP de la saison régulière.

Pas d’unanimité, ça ce sera pour une autre histoire, mais le meneur de GS a tout de même envoyé du lourd avec 24 points, 4 rebonds, 8 caviars et 2 interceptions de moyenne, le tout sous des pourcentages absolument indécents, 49% au tir global et 44% depuis le parking de l’Oracle Arena. Le Chef était en train d’écrire la préface de sa légende.

Pourtant, avant de devenir une darling magnifique pour la Grande Ligue, les Dubs étaient loin, mais alors très loin de faire partie des favoris au sacre en n’ayant que les huitièmes meilleures odds au départ de la saison (+2800). On sait jamais trop quoi attendre de ces équipes surprises une fois que la vraie compétition commence, alors comment vont réagir ces jeunes Warriors au milieu de cette brume d’incertitudes et de doutes ?

Le 1er tour : l’eau ça mouille, le feu ça brûle, et le premier écrase le huitième

Premier adversaire de cette campagne et ce sont les Pelicans qui se pointent aux portes de la Baie. À l’époque portée par un Anthony Davis dans sa troisième année mais déjà top 5 MVP, NOLA comptait aussi notre petit (grand) Frenchie Alexis Ajinça dans ses rangs. Malheureusement, les Pels ne seront qu’un caillou sur la route des premiers de l’Ouest.

Véritable démonstration de force de la part du collectif de Steve Kerr qui va infliger un sweep bien sale à Baby AD et compagnie. C’est simple les Guerriers semblaient intouchables, à l’image du match 3 dans lequel le Chef arrachera une prolongation inespérée avec un tir tout aussi miraculeux, après avoir été mené de 17 points à 6 minutes du buzzer. Papa et frangin Curry n’ont pas boudé leur plaisir.

Du show, à l’image de la série que nous a pondu le Steph, qui a encore passé une vitesse supérieure après sa saison régulière. 33,8 points à 45% au tir et 42% de loin, 5,3 rebonds, 7,3 assists, une boucherie sans nom qui se terminera par un Game 4 pour lequel la langue française ne possède pas les adjectifs adéquats. Disons que faire 39/8/9 en tirant à 75% derrière la ligne à 3 points, au bout d’un moment ça se passe de commentaires, surtout quand c’est pour finir la série.

Mais bien loin d’être seul, Stephen Curry a aussi pu compter sur son “frère de plouf”, totalement en feu derrière l’arc avec 48,5% de réussite. Les Splash Bro étaient au rendez-vous, Golden State a triomphé sans transpirer, on ne pouvait pas espérer meilleure entame de campagne pour cette jeune troupe.

La demi-finale : Une histoire d’expérience vécue d’un côté… et acquise de l’autre

Direction la demi-finale de Conf’ et c’est une tout autre soupe qui attend la troupe d’Oakland, ou plutôt un tout autre animal. Quel plaisir de reparler de ces bons vieux Grizzlies époque Grit & Grind, portés par leur défense collective et leur dureté, derrière un duo iconique Marc Gasol/Mike Conley.

Grosse saison de la part des Ours en 2015 qui finissent avec 55 victoires à la cinquième place… derrière les Blazers à 51 victoires ? Eh non, la NBA n’a pas placé Portland devant pour rendre hommage au pastaga, mais bienvenue dans une NBA où être champion de division était forcément  synonyme d’une place dans le top 4 de Conférence. Règle à peine débile, puisqu’elle sera supprimée l’année d’après.

Mais enfin peu importe puisqu’au premier tour, Memphis a réaffirmé sa supériorité en infligeant un 4-1 bien cinglant aux coéquipiers de Damian Lillard. Cinq joueurs à plus de 10 points de moyenne sur la série, comme il fallait s’y attendre, les Grizzlies sont une immense force collective, et c’est bien ce qui va faire douter les Warriors.

Car après trois matchs, ce sont bien les Ours qui pointent en tête de la série à 2-1. Tout le monde met la main à la pâte, de Gasol à Conley en passant par ce bon vieux Zach Randolph et même un Courtney Lee en plein prime. Memphis construit sur son succès du premier tour et garde le même mot d’ordre : collectif.

Il faut dire qu’en face, l’attaque est un peu rouillée, tout comme Steph Curry d’ailleurs, qui va nous offrir un magnifique 4 sur 21 à 3 points sur les matchs 2 et 3 cumulés. Du grand Andre Roberson prime ça, on reconnaît.

Seulement, passé la surprise vient l’adaptation, et quelle démonstration nous a offert tout ce jeune groupe. Golden State va finalement réussir à battre son adversaire à son propre jeu : le pouvoir de l’amitié. Sur la série, et exactement comme les Grizzlies l’avaient fait face aux Blazers, cinq Warriors seront à plus de 10 points de moyenne.

Andre Iguodala et Harrison Barnes vont parfaitement compléter le trio de tête Steph/Klay/Draymond, pendant que Thompson lui, continue d’enfiler filoche après filoche (47% de loin encore une fois). Golden State a douté, Golden State a plié, mais Golden State n’a jamais rompu, et ça, c’est aussi une leçon signée par le Chef himself.

Parce que quand l’heure est venue de conclure tout ce bazar dans le Tennessee, Curry a mis une sauce à tout le FedEx Forum, au bon goût de fin de série et de voyage à Cancun pour les Grizzlies. Crise d’adresse aux matchs 2 et 3 ? Qu’importe ! Ça fait 8 sur 13 depuis la buvette lors du Game 6, dont un tir du milieu de terrain au buzzer du troisième quart histoire de bien écœurer tout le monde. Dans le rétro les Rambos, direction les Finales de Conf.

Les Rockets pour le titre de l’Ouest : la série de la maturité

Finalement, est-ce que Golden State ne serait pas “Fine in the West” ? Et bien le dernier rempart à cette affirmation, ce sont les Rockets de Houston, dans une itération qui en étonnera certains. Pas de Chris Paul, ni de Westbrook, et encore moins de Kawhi Leonard pour accompagner James Harden, mais plutôt un Dwight Howard en quête d’une nouvelle dynamique après son échec aux Lakers.

Mais on y trouve également Josh Smith, aka l’homme aux mixtapes plus alléchantes qu’un brownie de mamie. Corey Brewer encore au top de sa forme. Le 3 and D qui faisait saliver tous les contenders de l’époque, Trevor Ariza, et même un tout bébé Clint Capela d’à peine 20 ans. Ça nous rajeunit pas de se souvenir de tout ça.

Les Rockets, deuxième de Conférence cette année-là, arrivaient peut-être un peu fatigué en Finales de Conf, après s’être débattu pendant sept matchs face aux Clippers qui eux avaient éliminé les Spurs champions en titre au premier tour. Le trio Harden/Howard/Ariza avait pris le dessus sur Chris Paul et Blake Griffin, pendant que Josh Smith avait lui été très bon au premier tour face aux Mavs. Ces Rockets sont peut-être fatigués, mais absolument pas déméritants !

Dommage, le parcours des Fusées était beau jusque là, mais les Warriors ont tout simplement pris trop d’expérience face au Grit & Grind des Grizzlies, et vont nous pondre une Finale de Conf que l’on pourrait désigner comme la série de la maturité.

Les deux premiers matchs sont serrés mais il n’y a rien à faire. Hiérarchie respectée avec un Big Three qui domine, et un Stephen Curry (oui, encore lui) qui viendra plier la série d’un Game 3 sublimissime en 40/5/7 à 7 sur 9 du parking. Résultat : Énorme blowout (115-80) pour les Guerriers de la Baie, et ça fait 3-0. Personne ne peut se relever de ça.

Alors oui, GS lâchera le quatrième match, comme une offrande afin que les Texans puissent sauver leur honneur. Mais dès le retour dans L’Oracle sacrée : 104-90, gentleman sweep confirmé, et c’est tout Oakland qui peut célébrer. Les Warriors décrochent leurs premières Finales depuis 1975, 40 ans en arrière, ce qui équivaut également à leur dernière bannière. Mais avant de pouvoir se couronner, il y a un roi à détrôner.

Le duel contre Cleveland, et le sacre d’une nouvelle génération

Cleveland semblait destiné au titre dès le mois d’octobre et le retour de LeBron James dans l’Ohio, pourtant, les blessures de Kevin Love à l’épaule sur un vilain geste de Kelly Olynyk au premier tour, et le bobo de Kyrie Irving à la jambe contre les Bulls sont venus heurter ce statut et les chances de Graal des Cavaliers.

Alors outsiders de la saison, mais favoris au plus haut niveau de compétition (-220 pour Golden State et +180 pour Cleveland selon les bookmakers de l’époque), comment ces Warriors vont-ils gérer ce scénario à pression ? Malheureusement pour eux, vous savez, nous savons, tout le monde le sait, c’est presque un proverbe qui se murmure dans les couloirs de toutes les salles NBA. Dans la vie, il y a trois choses inévitables : la mort, les impôts et LeBron James dos au mur.

Les Cavs sont cabossés, affaiblis, perdent même Kyrie Irving définitivement dès le match 1 à cause d’une rechute à la jambe, mais le King a tout un royaume sur ses épaules, qui semble pourtant faire le poids d’une plume. 44, 39 et 40, ce sont les points marqués par LBJ sur les trois premiers matchs de la série. Alors oui, les pourcentages ne sont pas toujours bons, et on expliquera pourquoi un peu plus tard, mais que dire de l’impression visuelle sans aucun équivalent, LeBron organise TOUT sur le parquet.

Privé de ses lieutenants, le Roi peut compter sur des soldats au profil inattendu, dont l’exemple le plus parlant est très certainement le meneur australien Matthew Dellavedova. Un soldat à la rescousse qui permettra à l’équipe de David Blatt de reprendre l’avantage du terrain au match 2, avec deux lancers francs pour la gagne en toute fin de prolongation, alors que GS s’était arraché pour décrocher cet OT en rattrapant 11 points de retard à 3 minutes du buzzer.

En revanche l’impact le plus marquant amorcé par Delly, il est bien défensif. Quel travail proposé par l’Australien sur Stephen Curry qui sera limité à 5 sur 23 au tir au match 2. Quelques années plus tard, JR “Gérard” Smith a déclaré que Dellavedova avait failli mourir en défendant aussi dur sur le MVP, et quand on revoit les images, on comprend pourquoi.

2-1 pour les Cavaliers après trois rencontres. Une magnifique embellie, et c’est tout l’Ohio qui se met à rêver d’un premier titre historique. Malheureusement avec autant de blessés, difficile de tenir le rythme sur une série aussi longue et contre une équipe aussi forte, la suite de ces Finales le montrera.

Les Guerriers de la Baie reprennent du poil de la bête derrière leur meneur pyromane. Match 5 crucial dans une série à 2-2, l’Oracle Arena gronde, la Californie vibre, et Stephen Curry nous ressort sa magie. 37 points, 7 rebonds, 4 caviars et 2 interceptions avec un 7 sur 13 de loin assassin. Cleveland est assommé et ne s’en remettra jamais.

Malgré un retour dans la Q Arena pour le match 6, les Cavs n’y arrivent plus, LeBron James non plus, qui se retrouve à devoir prendre 33 tirs pour combler l’absence de Ky et K Love, malheureusement pour lui sans grand succès, seulement 13 tirs primés.

Ce Game 6 n’est donc qu’une formalité pour les descendants de “We Believe”, qui sans exceller remportent cette sixième confrontation et par conséquent leur premier sacre après 40 ans de disette tout pile. C’est fou comme l’histoire s’écrit toute seule parfois.

Dernier petit détail qui fera grincer des dents certains fans. Le MVP des Finales est décerné à… Andre Iguodala. Pas de saison pleine pour Stephen Wardell Curry, à qui il manque la dernière pierre d’un édifice pourtant magnifique.

Les 26 points de moyenne n’ont pas suffi à égaler la défense d’Iggy sur un LeBron James désespéré. Le limiter à 36 points (mais 40% au tir) 13 rebonds et 9 passes, ça vaut une récompense individuelle, juste pour vous donner une idée du niveau de domination auquel était le “Chosen One” à l’époque.

Tant pis pour Curry, mais ce n’est que parti remise. Le Chef nous concoctera une autre recette 7 ans plus tard, qui elle, vaudra son étoile.

Conclusion

Des doutes, de la réussite, de la pression, tous ces paramètres ont habité le parcours de ces jeunes Warriors, à l’époque bien loin de se douter qu’ils allaient effrayer la ligue sur les cinq prochaines années. Une détermination et un acharnement qui peut également s’expliquer durant cet été de 2015.

De nombreux analystes de l’époque comme Skip Bayless, Stephen A. Smith ou Zach Lowe, ont remis en question la performance des Dubs en raison des blessures qui décimaient les Cavs. Malgré un titre, il y avait donc encore des choses à prouver et une revanche à prendre sur la planète basket.

Alors on aimerait évoquer avec vous le nombre 73 et le mot “unanime” qui ont défini cette saison suivante des Warriors. Mais ça, ce sera peut être pour une prochaine fois.

Source texte : BasketBall Reference, StatMuse


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