Le passage d’Anthony Davis aux Lakers : l’histoire d’un pélican au sang violet

Le 03 févr. 2025 à 11:48 par Thibault Mairesse

Source image : NBA League Pass

Anthony Davis a quitté les Lakers pour les Mavs ou du moins il a été contraint de quitter Los Angeles pour les terres texanes. L’occasion de revenir sur son passage en Californie.

Une arrivée en fanfare

Le 15 juin 2019, nouveau tremblement de terre à Los Angeles, le deuxième en moins d’un an après l’arrivée de LeBron James, Anthony Davis débarque des Pelicans dans un transfert qui envoie notamment Brandon Ingram et Lonzo Ball faire le chemin inverse.

Ce trade, c’est une aubaine pour les Lakers qui sortent d’une saison cauchemar ponctuée par une dixième place à l’Ouest. Pas de Playoffs pour la première saison du King, autant vous dire que ça fait un peu tâche et que le front office s’active pour trouver du renfort.

Pendant plusieurs mois, la rumeur Anthony Davis enfle. Il faut dire que du côté de la Nouvelle-Orléans, AD continue de déboîter toutes les raquettes de NBA et sort d’une nouvelle saison XXL à 26 points et 12 rebonds de moyenne.

Sauf que cette saison 2018-19 n’avait pas été un long fleuve tranquille pour AD et les Pels. En plein milieu de la régulière, l’Unibrow demande son trade, quelques mois à peine après avoir signé chez Klutch Sports, l’agence de LeBron James.

Tous les signaux sont au vert et ce n’est plus qu’une question de temps avant que les Lakers ne parviennent à mettre la main sur le volatile le plus convoité de NBA.

C’est donc le 15 juin 2019 qu’Anthony Davis dépose ses valises à Los Angeles avec un seul objectif : gagner le titre.

La saison 2019-20 : le jour de gloire est arrivé

Pour cette saison 2019-20, les Lakers sont, sans surprise une très grosse équipe de NBA et occupent les hauteurs de l’Ouest, mais en l’an de grâce 2020, le monde est frappé par une sale pandémie : le COVID-19.

La NBA prend une pause avant de déménager à Orlando et plus précisément à Disney World pour finir sa saison.

Bulle ou pas bulle, le projet des Lakers reste le même : remporter le titre. Si LeBron James a déjà trois bagues, Anthony Davis court toujours après son premier sacre pour sortir de la catégorie des “monstres sans couronne”, une catégorie que son ancien coéquipier DeMarcus Cousins n’a jamais quitté.

AD prend ce projet très au sérieux puisqu’il déboîte chaque équipe qui se dresse face à lui : les Blazers se font démonter, pareil pour les Rockets, les Nuggets de Nikola Jokic et Jamal Murray se font aussi exploser et puis on arrive en finale pour défier le Heat d’un Jimmy Butler exceptionnel.

Face à Bam Adebayo, Anthony Davis est injouable avec 25 points et 10,7 rebonds de moyenne sur les six matchs de ces Finales. Les Lakers se défont de Miami, mais c’est LeBron James qui récupère le titre de MVP des Finales, auteur d’une série absolument ahurissante où le Kings a frôlé les 30 points de moyenne.

Cependant, le monde ne doit pas oublier que le meilleur Laker sur ce run 2020 est certainement Anthony Davis. Sur les 21 matchs joués par Los Angeles, il tourne à 27,7 points, 9,7 rebonds, le tout à 57% au shoot dont 38% à 3-points.

On pense alors qu’Anthony Davis va être LE visage des Lakers pour les prochaines années et que les Angelinos vont empiler les bagues grâce à lui.

En février 2025, force est de constater que tout ne s’est pas passé comme prévu, mais alors que s’est-il passé entre-temps ?

Les blessures refont surface

Aussi exceptionnel soit-il, Anthony Davis n’est pas réputé pour avoir un physique des plus solides qui soit. Si durant sa première année en Californie, aucun bobo (ou presque) n’est à signaler, cela va se compliquer sur les années suivantes.

En février 2021, c’est le mollet de l’intérieur qui lâche le forçant à manquer le All-Star Game et plusieurs semaines de compétition.

Au premier tour, face aux Suns, c’est un problème à l’aine qui fait manquer le match 5 à Anthony Davis tandis qu’il jouera à peine six minutes au match 6. Les Lakers se font sortir et ponctuent une saison bien terne.

L’enchaînement des blessures ne va pas s’arrêter en si bon chemin pour AD. À peine 40 matchs joués en 2021-22, 56 en 2022-23, deux saisons où il n’est pas All-Star et où on commence à se poser de sérieuses questions sur l’état de santé de monosourcil le plus connu de NBA.

Un an et demi sur deux jambes

Par miracle – le mot ne semble pas usurper – depuis un an et demi, Anthony Davis tient sur deux jambes. Malgré les années qui passent et une trentaine entamée, l’impact d’AD ne diminue pas quand il est sur les parquets. En 2023-24, l’intérieur joue 76 matchs pour 24,7 points et 12,6 rebonds. L’Unibrow finit deuxième dans la course au Défenseur de l’Année, mais les Lakers ne parviennent pas à passer un tour en Playoffs, tombés face aux inévitables Nuggets.

Pour démarrer cette saison, Anthony Davis passe plusieurs semaines dans la course au MVP avant que les deux aliens que sont Nikola Jokic et Shai Gilgeous-Alexander ne décident de prendre la course en otage. Bien la preuve du niveau de domination d’AD quand il est sur deux jambes et plus que jamais cette saison.

Quand LeBron James connaissait une période de moins bien, Anthony Davis répondait présent, toujours prêt à porter les Angelinos. Si les Lakers sont top 5 de l’Ouest aujourd’hui, c’est notamment grâce à l’impact considérable de l’intérieur.

Dans l’effectif de J.J. Redick, Anthony Davis était cantonné au poste 5. Un poste 5 où il ne se considère pas être le meilleur et à raison ! Durant le run de champion en 2020, AD évoluait en tant qu’ailier-fort et il fut injouable. Il n’y a pas de hasard.

AD a donc demandé le recrutement d’un pivot pour renforcer une raquette peu fournie, sans faire offense à Jaxson Hayes. Une déclaration qui a visiblement déplu au front office et qui pourrait expliquer son transfert vers Dallas ou peut-être parce que personne ne dirait non à un moyen pour récupérer Luka Doncic.

Anthony Davis aux Lakers : un goût d’inachevé ?

Malgré le titre en 2020, le passage d’AD peut sembler inachevé sur le plan individuel : pas de titre de Défenseur de l’Année, pas de MVP ni de MVP des Finales. Pire encore, Anthony Davis n’a jamais réussi à prendre la relève de LeBron James et devenir le visage de ces Lakers. Le King reste roi de LA pendant que l’ancien volatile de la Nouvelle-Orléans est désormais un joueur des Dallas Mavericks.

Welcome to Dallas, @AntDavis23!@chime // #MFFL pic.twitter.com/uKfGRv9R6U

— Dallas Mavericks (@dallasmavs) February 2, 2025

Anthony Davis s’en va avec une dernière question en suspens : son maillot sera-t-il retiré ? Sur les quatre ans et demi passés à Los Angeles, AD a énormément contribué au sacre de 2020. Sauf que derrière, les Lakers n’ont réussi à faire qu’un seul run jusqu’en finales de conf. Sinon, ils ne sont pas parvenus à passer le premier tour, mais faut-il imputer ces mauvais résultats à Anthony Davis ? Certainement pas. L’intérieur n’est pas responsable des mauvais rosters qu’il a eu entre les ailes et n’est pas responsable de sa fragilité physique.

Si on prend que le positif, Anthony Davis a aidé à mettre fin à une disette de dix ans sans titre à Los Angeles et a été ultra-dominant quand il était sur deux jambes. Des éléments suffisants pour voir son maillot accroché au plafond de la Crypto.com Arena.

Source texte : Fox Sports, Basketball Reference, Stats Muse, Clutch Points


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