Giovanni in Paris – Épisode final : la fin de l’aventure d’une vie

Le 14 août 2024 à 12:34 par Giovanni Marriette

Source image : TrashTalk - Léonce Barbezieux

Messieurs dames, l’histoire qui va suivre est celle d’un homme qui s’apprête à lier l’utile à l’agréable. Un homme qui s’en va couvrir la compétition de basket 3×3 aux Jeux Olympiques de Paris 2024, sur place, à domicile. Enfin à domicile… pas vraiment. Car en bon bressan pur jus, plus adepte de la réalisation d’un plat en sauce à l’état sauvage plutôt que capable d’adaptation dans le grand monde, cela aussi risque de représenter son lot d’aventure. Et c’est justement tout cela que je vais vous conter. En vous promettant d’en profiter pour mille et de vous faire partager toute mon expérience, comme si vous y étiez.

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Dimanche 11 août 2024. Au réveil l’atmosphère est étrange. Aujourd’hui c’est la dernière et il va falloir prendre tout ce qu’il y a à prendre. Car ça n’arrivera plus jamais. Ben a besoin de dormir, clairement, alors, vu ensemble, j’assisterai seul au match pour la troisième place chez les filles à 11h. Je propose d’ailleurs aux collègues de gérer seul ce match sur les site et les réseaux, tout le monde a besoin de prendre des forces pour la finale, et moi je veux juste… en profiter.

Pour être honnête, je regarde ce Belgique – Australie sans le regarder. Je suis davantage ici pour m’imprégner une dernière fois de l’air de Bercy, de l’air olympique. Je hume chaque centimètre carré, je donne un maximum de sourires et chacun de ceux que je récupère en retour sont comme des boules de bonheur que je reçois en plein cœur. Ce sentiment de “dernière” est présent partout, dans chaque couloir, à chaque place des tribunes.

Après la victoire des Australiennes dans la petite finale, Ben est dans la place et nous nous dirigeons vers la salle de conférence de presse, pour suivre l’intervention d’Andreas Zagklis, secrétaire général de la FIBA. Souci, ma nuit de 1h30 a décidé de me rappeler à l’ordre, là, maintenant, tout de suite. Je pique ainsi du nez environ une demi-douzaine de fois durant la conférence de presse, Ben me met des petits coups de genou, je lutte mais je perds à chaque fois. La demi-heure semble durer des heures, et après ce moment compliqué il est désormais l’heure de rejoindre les tribunes pour le dernier acte de la plus belle pièce de ma vie : la finale des Jeux olympiques entre la France et les États-Unis, la deuxième en deux jours.

Échauffement pour les filles, chaque joueuse américaine semble faire le double de la taille de chaque française, et à 15h29 on n’espère – honnêtement – qu’une chose : ne pas en prendre 30. Mais si vous avez suivi cette rubrique depuis le début, vous savez que la magie des Jeux existe. Et pendant une heure et demi, les Bleues vont tenir tête à un ogre jamais battu depuis 60 matchs, et depuis 36 ans aux Jeux olympiques. Marine Fauthoux du logo fait exploser la salle en première mi-temps, mais l’issue de cette dernière rencontre est terrible, elle est dramatique. Gabby Williams ponctue son exceptionnel tournoi par un shoot au buzzer, mais son pied mord sur la ligne à 3-points et  les Françaises échouent d’un tout petit point. Terrible. Les larmes de Gabby sont celles d’une salle entière, d’un pays entier, elles sont les miennes également. Car la France est passée à 8 centimètres d’un exploit retentissant qui aurait ponctué de manière presque logique une quinzaine dans les étoiles, mais aussi car cette énorme déception marque en même temps la fin de ces Jeux, une phrase que je n’aurais jamais voulu écrire.

Les deux heures qui suivent la fin du match sont étranges. La Marseillaise reprise en cœur par la salle toute entière au moment du podium me hérisse les poiles et entre dans le Top 5 de mes souvenirs olympiques. Les larmes de tristesse des joueuses se mélangent aux miennes, celles d’un lâcher prise final après tant d’émotions. Au moment de quitter les tribunes une dernière fois le cœur est lourd, et au moment de quitter la salle c’est pire. Mais si une grande partie des journalistes et volontaires présents à Bercy partent fissa pour le Stade de France et la cérémonie de clôture, avec Ben le programme est tout autre : rejoindre la famille TrashTalk pour vivre, enfin, une vraie soirée tous ensemble. Parce que ça ne pouvait pas finir autrement.

Ben, Bastien, Alex, Alex, Léonce, David, Nico, Nico, Nathan, Robin, Julien, Céleste, Clément, Auguste. Pour la vie. Cette quinzaine fut pour l’équipe un condensé d’émotions, parfois particulières. Des médailles olympiques reçus dans le canapé pour les uns, des superstars – presque des mythes – effleurés en zone mixte, une fatigue démentielle mais l’adrénaline qui nous fait rester debout. Une charge émotionnelle insensée, jamais vue, mais le bonheur de vivre quelque chose d’unique. De l’avoir vécu ensemble, en famille, restera mon plus grand bonheur. Les Jeux olympiques de Paris 2024 c’est terminé, comme beaucoup l’ont dit la “redescente” va être rude, mais pour ma part de beaux projets sont en cours et me permettent dès à présent de ne pas me reposer, pour ne pas trop y penser, pour ne pas craquer. Il sera difficile d’avancer désormais, en se disant que, pour beaucoup, on a atteint notre Everest à nous. Des montagnes que nous gravirons désormais, aucune ne sera aussi haute, et il faudra donc trouver de la motivation ailleurs. On dit souvent que l’important n’est pas l’arrivée mais le chemin parcouru, mais ici le route empruntée fut aussi incroyable que la destination. Et je suis heureux de vous avoir conté, depuis quelques moins, la plus belle aventure de ma vie.

Les JO de Paris 2024, c’est officiellement terminé… 🥹❤️🇫🇷

Un IMMENSE MERCI à tous 🙏

Quelle aventure, quelle folie.

On a absolument tout donné, avec l’équipe la plus formidable qui existe sur cette putain de planète 🫶

Tous les lives, tous les articles, tous les tweets,… pic.twitter.com/DPuLRq0Rn3

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) August 11, 2024


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