Team USA 2024, une nouvelle Redeem Team ?

Le 05 juil. 2024 à 09:43 par Julien Vion

Source image : YouTube

Ces dernières décennies, la domination internationale de Team USA est incontestable. Néanmoins, suite aux récents échecs en Coupe du monde, l’armada envoyée aux Jeux de Paris 2024 ressemble à une version 2.0 de la Redeem Team des Jeux Olympiques 2008. 

Depuis 1992, date à laquelle les États-Unis ont autorisé les joueurs NBA à disputer les compétitions internationales, Team USA a remporté sept médailles d’or olympiques en huit compétitions. Véritables épouvantails à chaque tournoi, les Américains mettent un point d’honneur à conserver une domination incontestable.

Néanmoins, les récentes campagnes américaines en compétition FIBA n’ont pas été conformes aux attentes. Ni lors de la Coupe du monde 2019, ni lors de la Coupe du monde 2023, Team USA n’est parvenue à se placer… sur le podium, une première depuis les années 1960. Si une médaille d’or a été gagnée aux Jeux de Tokyo 2021 entre les deux, le fait est suffisamment rare pour être souligné.

This is the first time Team USA didn’t win a medal in consecutive FIBA World Cup tournaments since 1963-1970 when they ended 4th (1963 & 1967) and 5th (1970) in three consecutive tournaments.

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— Donatas Urbonas (@Urbodo) September 10, 2023

Face au risque de prolonger la “disette” – selon les standards outre-Atlantique – la solution est toute trouvée. L’effectif concocté pour les Jeux Olympiques 2024 est l’un des plus terrifiants jamais assemblé :

  • LeBron James (4x MVP, 20x All-Star)
  • Stephen Curry (2x MVP, 10x All-Star)
  • Kevin Durant (1x MVP, 14x All-Star)
  • Joel Embiid (1x MVP, 7x All-Star)
  • Kawhi Leonard (2x DPOY, 6x All-Star)
  • Anthony Davis (9x All-Star)
  • Jayson Tatum (5x All-Star)
  • Devin Booker (4x All-Star)
  • Bam Adebayo (3x All-Star)
  • Anthony Edwards (2x All-Star)
  • Tyrese Haliburton (2x All-Star)
  • Jrue Holiday (2x All-Star)

L’équipe de Steve Kerr apparaît, sur le papier, au niveau de la Dream Team 1992 ou de la Redeem Team 2008. Dans l’idée, il y a un peu des deux en 2024.

En 1992, le monde du basket comprend la puissance de feu américaine dès lors qu’elle envoie l’artillerie lourde. Avec la crème des joueurs NBA (Michael Jordan, Magic Johnson, Larry Bird…), le spectacle est sublime, les adversaires terrassés, et l’ordre enfin rétabli, se dit-on. En 1994 ou 1996, des versions 2.0 sont envoyées dans la même idée, avant qu’un petit sentiment de lassitude ne conduise les effectifs à se désengorger de stars. Après un petit avertissement en 2000 malgré l’or, et une élimination très prématurée à la Coupe du monde 2002, la terre tremble lors des Jeux Olympiques 2004. Vaincus par les Argentins, les États-Unis chutent brutalement de leur piédestal.

C’est pourquoi, à l’occasion des Jeux Olympiques 2008, Team USA suit un mot d’ordre : rédemption. LeBron James, Kobe Bryant, Dwyane Wade, Jason Kidd, Chris Paul… l’effectif all-time mis sur pied pour laver l’affront décroche l’or avec autorité. Mais on remarque également un vocabulaire spécifique tourné vers une spécificité américaine. “Il n’y a pas d’excuse, c’est nous contre le monde” affirme LeBron à son groupe avant la compétition, plaçant Team USA au sommet d’un ordre que toutes les autres actions cherchent à bousculer.

No excuses. Just us against the world.

🔊 LeBron James addresses the team in Las Vegas prior to the 2008 Olympics.

🇺🇸 #USAB50 pic.twitter.com/72n54sUWgb

— USA Basketball (@usabasketball) July 1, 2024

Avec un tel effectif, il n’y a plus d’excuses pour ne pas gagner, et la question touche à l’honneur américain. C’est le même qui s’est senti touché au moment de la polémique autour du terme de “World Champion” par Noah Lyles. “World Champion of what ?”, of rien du tout puisque la Team USA est arrivée quatrième en 2023. Mais sans les MVP et les meilleurs joueurs de la ligue, l’affaire n’est pas réglée.

C’est dans cette perspective que la Team USA 2024 doit retrouver sa rédemption. Le risque d’humiliation des États-Unis malgré cette armada est aussi important que l’importance de revanche après les deux dernières Coupes du monde. Si on voulait créer l’équipe parfaite, on ne s’y prendrait pas autrement. Et les récentes déclarations de Kevin Durant en témoignent, l’objectif est de rappeler la hiérarchie avec la manière. “Je veux qu’on envoie un vrai message” pourrait être traduit par “prouver qu’on est les meilleurs“. Si, contrairement à 2008, les Américains sont médaillés d’or en titre, la réputation méritait bien un petit coup de neuf.

« Je veux qu’on envoie un vrai message, à quel point nous joueurs sont dominants (chez Team USA). Des victoires de 40 ou 50 points, c’est ça que je veux. »

Kevin Durant concernant les JO de Paris 2024 avec Team USA.

https://t.co/3G1WVCf2fb

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) February 29, 2024

Entre l’état d’esprit affiché et les membres de l’effectif, difficile de ne pas avoir des attentes démesurées. La Redeem Team version 2024, c’est en exclusivité à Tourcoing dans un peu moins d’un mois. Il ne lui manque plus qu’un nom qui claque. Des idées ?

There’s been a Dream Team.

There’s been a Redeem Team.

What are we naming This Team? pic.twitter.com/KNE8SFNSxV

— Hoops (@HoopMixOnly) June 4, 2024


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