Victor Wembanyama après 5 matchs NBA : quelle place parmi les meilleurs n°1 de Draft de l’histoire ?
Le 03 nov. 2023 à 12:58 par Nicolas Meichel
Exceptionnel cette nuit à Phoenix, Victor Wembanyama vient de boucler en beauté sa première série de cinq matchs en NBA. L’occasion de réaliser un comparatif de ses performances avec celles d’autres phénomènes sélectionnés en numéro 1 de la Draft au cours des 50 dernières années.
Victor Wembanyama
- 1er choix de la Draft 2023
- Stats après cinq matchs NBA : 20,6 points, 8 rebonds, 1,4 interception, 2,2 contres à 50% au tir
Après un premier match frustrant contre Dallas, Victor Wembanyama a lâché une grosse perf’ sur les Rockets (21 points, 12 rebonds, 3 contres) pour sa première victoire en carrière, rejoignant ainsi Tim Duncan et David Robinson dans l’histoire des Spurs. Et puis hier soir, Wemby a véritablement explosé sur le parquet des Suns avec sa meilleure performance en NBA (38 points). Victor est ainsi devenu le premier joueur depuis Shaquille O’Neal en 1992 (on va en parler un peu plus tard…) à totaliser 100 points et 10 contres sur ses cinq premiers matchs NBA. À travers les chiffres comme à travers ses actions en mode alien, Victor Wembanyama marque les esprits un peu plus chaque jour, répondant ainsi aux (énormes) attentes placées en lui depuis plus d’un an.
Zion Williamson
- 1er choix de la Draft 2019
- Stats après cinq matchs NBA : 19,2 points, 7,8 rebonds, 1,8 passe à 62,5% au tir
Touché au ménisque durant la présaison, Zion Williamson a dû attendre le mois de janvier 2020 pour faire ses grands débuts en match officiel. On peut dire que ça valait le coup d’attendre. Sa première perf’ en NBA ? 22 points et 7 rebonds avec un improbable 4/4 à 3-points, et 17 points consécutifs en l’espace de seulement trois minutes dans le quatrième quart ! De quoi enflammer tout de suite le public de la Nouvelle-Orléans, qui a ensuite pu découvrir les énormes qualités athlétiques de Zion ainsi que ses capacités de finisseur près du cercle. Williamson a dépassé la barre des 20 points à trois reprises sur ses cinq premiers matchs NBA, une barre qu’il franchira très régulièrement durant le reste de sa saison rookie.
Anthony Davis
- 1er choix de la Draft 2012
- Stats après cinq matchs NBA : 13,6 points, 7,8 rebonds, 1,2 interception, 2,6 contres à 43,9% au tir
Anthony Davis est arrivé en NBA avec l’étiquette de défenseur générationnel. Une étiquette que le monosourcil a rapidement confirmée malgré des débuts perturbés par une commotion (les blessures, déjà…). Mais en plus de son impact défensif, AD n’a pas mis longtemps pour montrer qu’il avait l’étoffe d’un grand two-way player, scorant au moins 20 points à deux reprises sur ses cinq premières apparitions avec notamment un gros double-double dans le lot (23 points, 11 rebonds, 2 contres, 5 blocks). Bref, un joli aperçu des choses à venir pour celui qui terminera deuxième dans la course au Rookie de l’Année cette année-là (derrière Damian Lillard).
LeBron James
- 1er choix de la Draft 2003
- Stats après cinq matchs NBA : 16,8 points, 7,6 rebonds, 6,6 passes, 1,8 interception à 43,6% au tir
Victor Wembanyama a souvent été comparé à LeBron James pour l’énorme hype qui l’entoure. En 2003, à son arrivée en NBA, LeBron était considéré comme le “Chosen One”, entendez par là le successeur de Michael Jordan. Bonjour la pression. Mais le phénomène sorti tout droit d’un petit lycée d’Akron a rapidement prouvé que ce surnom était justifié. Devant les yeux de toute la planète NBA, James a étalé tout son talent lors de son premier match NBA à Sacramento, terminant avec 25 points, 6 rebonds, 9 passes et 4 interceptions. Il connaîtra par la suite deux matchs plus compliqués en attaque (8 et 7 points à 6/23 au tir), et devra attendre la sixième rencontre de la saison pour enfin goûter à la victoire. Mais LeBron fera tout de même bien progresser les Cavs au fil de la saison pour terminer avec le titre de Rookie de l’Année (désolé Melo).
Tim Duncan
- 1er choix de la Draft 1997
- Stats après cinq matchs NBA : 14 points, 11,8 rebonds, 2,2 passes et 2,6 contres à 53,6% au tir
Arrivé en NBA après avoir effectué un cursus complet à Wake Forest, Tim Duncan fait partie de ces rookies qui ont eu un impact immédiat. Non seulement à travers les performances individuelles, mais aussi sur les résultats collectifs. Les cinq premiers matchs de Timmy en NBA ? Un joli double-double de moyenne, une défense déjà élite, une perf’ à 19 points – 22 rebonds contre les Bulls de Dennis Rodman himself, et surtout quatre victoires au compteur. Autant dire que Duncan était prêt from Day 1 comme on dit. Aux côtés de David Robinson (de retour de blessure), Tim Duncan permettra aux Spurs de gagner 36 matchs de plus par rapport à la saison précédente. Timmy sera élu All-Star, All-NBA, Rookie de l’Année et dans la All-Defensive Second Team. C’est donc dans les traces de ce que gars-là que marche Wemby aujourd’hui…
Allen Iverson
- 1er choix de la Draft 1996
- Stats après cinq matchs NBA : 21,4 points, 4,2 rebonds, 4,4 passes, 2,2 interceptions à 46,8% au tir
Sélectionné en premier choix de la légendaire Draft NBA 1996, Allen Iverson n’a pas perdu de temps pour faire paniquer les défenses et briser des chevilles. Rapide et vif comme l’éclair, le petit guard d’1m83 a planté minimum 30 points à deux reprises sur ses cinq premières sorties. Il est ainsi devenu rapidement le nouveau visage d’une franchise de Philadelphie qui restait sur une campagne à seulement 18 victoires. Plus tard dans sa saison rookie, Allen Iverson enchaînera pas moins de cinq matchs consécutifs à minimum 40 pions (record de Wilt Chamberlain battu !) et enverra même un crossover face à son idole Michael Jordan, solidifiant ainsi son surnom “The Answer” face à la question “qui reprendra le flambeau après MJ ?”.
Shaquille O’Neal
- 1er choix de la Draft 1992
- Stats après cinq matchs NBA : 25,8 points, 16,4 rebonds, 1,2 passe, 3,4 contres à 57,1% au tir
Très rapidement après l’arrivée de Shaquille O’Neal en NBA, on a compris que ce gars-là allait défoncer les raquettes lors de la décennie à venir. Le nouveau pivot du Magic a carrément été nommé Meilleur Joueur de la Ligue au terme de sa première semaine chez les pros (!), ce qui n’avait jamais été réalisé auparavant. Parmi ses performances marquantes lors des cinq premiers matchs : 35 points – 13 rebonds – 3 contres face aux Hornets, 31 points – 21 rebonds – 4 contres contre Washington, ou encore 29 points – 15 rebonds – 3 contres sur les Nets. Un monstre ! Rookie de l’Année et All-Star en 1993, O’Neal permettra à la jeune franchise du Magic de changer de dimension, brisant même quelques arceaux en cours de route.
David Robinson
- 1er choix de la Draft 1987
- Stats après cinq matchs NBA : 23 points, 12,8 rebonds, 1,8 interception, 3,6 contres à 49,3% au tir
Si David Robinson a été sélectionné en premier choix de la Draft NBA 1987, il n’est arrivé dans la Grande Ligue qu’en 1989, lui qui a dû se plier à des obligations militaires pendant deux ans au sein de l’US Navy. Deux ans d’attente pour les Spurs, qui ont vite été oubliés quand Robinson a commencé à enchaîner les perfs XXL en tant que rookie. L’Amiral a immédiatement cartonné en NBA comme le montrent ses stats sur les cinq premiers matchs, des stats qu’il a confortées sur l’ensemble de sa première campagne. Sous son impulsion, San Antonio a réalisé un énorme jump de 21 à 56 victoires ! Aussi fort et prometteur qu’est Wemby, on doute que Victor réussisse un exploit similaire cette année avec ses Spurs.
Patrick Ewing
- 1er choix de la Draft 1985
- Stats après cinq matchs NBA : 21,2 points, 10,2 rebonds, 1,8 interception, 1,8 contre à 41,7% au tir
Comme avec Victor Wembanyama il y a quelques mois, la Loterie NBA de 1985 était hyper attendue. Non seulement parce que c’était la première dans l’histoire de la NBA, mais surtout parce qu’il y avait Patrick Ewing comme gros lot à gagner. Le pivot de Georgetown était considéré comme un phénomène à sa sortie de l’université et les Knicks – “vainqueurs” de la Loterie – s’en sont rapidement rendu compte après ses premières performances NBA : cinq matchs, trois double-doubles, deux perfs à 27 points et un bel impact défensif. Limité à 50 matchs dans sa première saison à cause de divers bobos, Pat Ewing terminera tout de même Rookie de l’Année, preuve de la domination du bonhomme quand il était sur les parquets.
Hakeem Olajuwon
- 1er choix de la Draft 1984
- Stats après cinq matchs NBA : 19,4 points, 10,4 rebonds, 1,4 passes, 3,2 contres à 56,2% au tir
Si Michael Jordan n’a été sélectionné qu’en troisième position de la Draft 1984, ce n’est pas uniquement parce que les Blazers ont foiré leur coup avec Sam Bowie. C’est aussi parce qu’il y avait un pivot du nom d’Hakeem Olajuwon (Akeem à l’époque) que les Houston Rockets ne pouvaient tout simplement pas laisser passer. Et pour cause : Olajuwon a immédiatement impacté les deux côtés du terrain en enchaînant les perfs en 20-10 avec de la grosse défense en prime. Il a formé avec le géant Ralph Sampson les “Tours Jumelles” de Houston, permettant aux Fusées de décoller et redevenir dès 1985 une équipe de Playoffs dans la Conférence Ouest.
Ralph Sampson
- 1er choix de la Draft 1983
- Stats après cinq matchs NBA : 20,2 points, 13,6 rebonds, 2,8 passes, 2 contres à 53,7% au tir
Victor Wembanyama possède un profil tout à fait unique, mais Ralph Sampson est peut-être celui qui s’en rapproche le plus quand on regarde en arrière. Il y a 40 ans, Sampson était en effet considéré comme un alien pouvant changer le basket : 2m24, une mobilité folle, des beaux skills pour un intérieur, et forcément l’énorme hype qui va avec. Bref un Victor avant l’heure. Et les débuts du bonhomme étaient à la hauteur des attentes avec cinq gros double-doubles sur les cinq premiers matchs. Ralph Sampson finira logiquement Rookie de l’Année et participera même au All-Star Game en 1984. Tout ça avant de voir sa carrière être gâchée par les blessures…
Magic Johnson
- 1er choix de la Draft 1979
- Stats après cinq matchs NBA : 20,2 points, 7,4 rebonds, 6,4 passes, 2 interceptions, 1 contre à 53,7% au tir
Avec son sourire Colgate, son charisme et son talent naturel, Magic Johnson a immédiatement illuminé la NBA après une décennie marquée par des problèmes de drogues chez les joueurs et une popularité en chute libre. Aux côtés de Kareem Abdul-Jabbar chez les Lakers, Magic a vite fait admirer sa polyvalence et ses qualités de playmaker. Il a aussi montré à quel point il aimait gagner en sautant dans les bras de Kareem juste après sa première victoire en carrière, remportée au buzzer. Gagner, c’est ce que Magic fera au terme de sa saison rookie, lui qui remportera son premier titre de champion tout en étant nommé MVP des Finales après un Game 6 légendaire chez les Sixers. Johnson reste toujours le seul rookie à avoir réalisé un tel exploit.
Kareem Abdul-Jabbar
- 1er choix de la Draft 1969
- Stats après cinq matchs NBA : 24,6 points, 13,4 rebonds, 3,6 passes à 48,1% au tir
Avant Wemby, avant LeBron, Kareem Abdul-Jabbar était sans doute le rookie le plus attendu en NBA. Il se nommait Lew Alcindor à l’époque, et sortait d’un cursus universitaire à UCLA où il avait tout détruit sur son passage sous les ordres du légendaire John Wooden. “Tout le pays attendait ce moment” déclarait notamment un commentateur avant le tout premier match d’Alcindor, dans lequel il a terminé avec 29 points, 12 rebonds, 6 passes, 4 interceptions et 3 contres. Une perf’ annonciatrice des choses à venir de la part du pivot. Lew Alcindor bouclera sa saison rookie avec des stats de 28,8 points et 14,5 rebonds, tout en emmenant ses Milwaukee Bucks – seulement dans leur deuxième année d’existence – vers 56 victoires au total (29 de plus que la saison précédente).
Au milieu de tous ces grands noms, Victor Wembanyama regarde beaucoup de monde droit dans les yeux. Il n’est pas le rookie le plus dominant de l’histoire pour ses grands débuts mais Wemby marque suffisamment les esprits pour se retrouver dans une liste aussi prestigieuse. Vivement la suite !