Peut-on faire confiance à Zion Williamson, sur et en dehors des terrains ?
Le 07 oct. 2023 à 13:56 par Nicolas Meichel
Talent générationnel mais abonné à l’infirmerie ces dernières années, Zion Williamson tient le destin des Pelicans entre ses mains. La Nouvelle-Orléans n’est pas la même équipe avec ou sans lui et n’atteindra les sommets de l’Ouest que si le numéro 1 de la Draft 2019 est en grande forme. Après un été où il aurait travaillé d’arrache-pied pour être au top niveau, peut-on vraiment compter sur Zion cette saison ?
Nous sommes le 9 décembre 2022. Les Pelicans reçoivent les Suns pour un remake du premier tour des précédents Playoffs. Intenable, injouable, indéfendable, Zion Williamson termine avec 35 points et ponctue sa performance XXL par un dunk à 360° d’une extrême violence. Les Pels l’emportent 128-117 pour prendre les commandes de la Conférence Ouest avec un bilan de 17 victoires – 8 défaites, et Zion entre dans la discussion du MVP.
Les highlights des 35 points de Zion Williamson face aux Suns.
C'est… il est vraiment flippant. Un daron avec des enfants.pic.twitter.com/1vYWdU4PTB
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) December 10, 2022
Cette version-là de Zion, c’est celle qui fait flipper tout le monde. C’est celle qui peut permettre aux Pelicans de devenir un poids lourd de la Conférence Ouest. Malheureusement, on ne la voit que trop peu souvent. 114 matchs joués à peine depuis son arrivée NBA en 2019. Une saison blanche en 2021-22 à cause d’une fracture au pied, 29 matchs seulement l’an passé suite à une blessure aux ischios. Forcément, ces innombrables absences ont plombé (entre autres) le projet Pels de ces dernières années, eux qui ne possèdent qu’une seule qualification en Playoffs au compteur en quatre saisons, avec zéro série remportée.
La campagne qui arrive doit être celle de l’envol pour les Pelicans. Et vous l’avez compris, ça passe obligatoirement par un grand Zion Williamson.
Enfin une saison complète pour Zion ?
Un “grand Zion Williamson”, c’est évidemment un Zion qui continue de produire comme il le fait depuis son arrivée en NBA. Il faut bien l’avouer, quand il est sur le parquet, le mec cartonne : 25,8 points de moyenne, 7 rebonds, 3,6 passes à plus de 60% de réussite au tir, c’est très costaud et cela lui a permis de participer deux fois au All-Star Game.
Mais un “grand Zion Williamson”, c’est surtout un Zion qui prouve enfin qu’il peut tenir une saison complète en NBA. Certes, les blessures ne préviennent pas, mais Zion a avoué lui-même qu’il n’avait pas toujours tout fait en matière de préparation pour les éviter. Éthique de travail pas top, discipline parfois douteuse, difficultés pour suivre le bon régime alimentaire… ça ne pardonne pas quand vous avez un profil physique aussi particulier que le sien (1m98 pour 130 kilos). Vous ajoutez à ça quelques faits divers d’ordre purement personnel qui ont entaché son intersaison, et forcément les doutes concernant la capacité de Williamson d’être le véritable franchise player de NOLA sont devenus de plus en plus importants.
D’où la question suivante : peut-on faire confiance à Zion Williamson, sur et en dehors des terrains ?
“Je peux vous dire que Zion Williamson était à la salle plus que lors de n’importe quelle intersaison dans sa carrière. Il était à la Nouvelle-Orléans pendant pratiquement toute l’intersaison, ce qui est différent.
C’est le premier été où on a vu Zion prendre sa profession au sérieux à ce point.”
– David Griffin, vice-président des opérations basket des Pels
Cette déclaration du boss des Pelicans, associée à celle de Zion annonçant qu’il a bossé cet été pour être “indéfendable”, a de quoi hyper la fanbase des Pels. Alors évidemment, on sait que les déclas faites au Media Day sont toujours à prendre avec des pincettes, mais on a quand même l’impression qu’il y a eu une vraie prise de conscience chez Zion. Il s’est entouré de nouvelles personnes (notamment des experts médicaux), il a visiblement décidé de passer beaucoup plus de temps à la salle, et il a changé certaines de ses méthodes d’entraînement pour éviter au maximum les pépins physiques.
Dans le même temps, conscients qu’ils possèdent eux aussi leur part de responsabilité dans le manque de durabilité de Zion, les Pelicans ont réalisé quelques ajustements dans leur staff médical. Amy Atmore est arrivée pour prendre les commandes du staff à la place d’Aaron Nelson, dont la relation avec le camp Williamson n’était plus au beau fixe. Un kiné a également été ajouté pour mieux répondre aux besoins des joueurs, et notamment ceux de Zion.
Impliqué dans certaines rumeurs de transfert plus ou moins sérieuses durant l’intersaison, Zion Williamson va entrer dans la première année de son nouveau contrat lors de la campagne à venir. Avec un salaire de 34 millions de dollars en 2023-24, il deviendra le deuxième joueur le mieux payé des Pelicans derrière C.J. McCollum (il sera le mieux payé en 2024-25). Qu’il le veuille ou non, cela va ajouter une dose de pression supplémentaire sur ses épaules. En plus de tout le reste dont on vient tout juste de parler.
Les blessures, la frustration qui va avec, les tensions qu’on a pu sentir entre Williamson et les dirigeants des Pels (voire même parfois ses coéquipiers), les résultats qui peinent à arriver… tout cela doit désormais faire partie du passé. C’est l’An 5 de l’ère Zion, il est temps que le projet sportif soit à la hauteur des ambitions affichées.
Est-ce qu’on y croit ?
Disons qu’on a envie d’y croire. Mais il n’y a qu’un seul bonhomme qui détient véritablement les clés : Zion Williamson.
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Sources texte : ESPN, The Athletic