Nuggets – Heat : les “Finales NBA du bonheur” ?

Le 31 mai 2023 à 14:33 par Nicolas Vrignaud

Finales NBA 2023 Nuggets Heat finale du bonheur
Source : Montage TrashTalk via NBA League Pass

Les Nuggets et le Heat croiseront le fer, dès jeudi soir, pour s’attribuer le plus beau des trophées de la planète basket, celui du titre NBA. Pour ces deux équipes, cette récompense serait magnifique compte tenu de leurs parcours singuliers ces dernières saisons. Pour cette raison, ces Finales NBA sont surtout l’occasion de profiter du basket, et quoi qu’il arrive, d’être heureux du résultat. 

Ces deux équipes en ont vu, des vertes et des pas mûres. Pourtant, elles sont toutes deux à l’affiche de Finales NBA inédites dans l’histoire, qui actent leur résilience à toute épreuve et leur talent peu importe le contexte. En 2020, les Nuggets échouaient à une petite marche de leur histoire, vaincus sans contestation par des Lakers en route pour le titre. Face à Los Angeles, le Heat. Le Heat d’un Jimmy Butler revanchard, prêt à faire mentir toutes ses anciennes équipes en étant le patron d’une équipe championne. D’une équipe remplie de gars non draftés, de types qui ont montré à la force de leur jeu et de leur détermination que la NBA était une place accessible même sans passer par la porte d’entrée principale.

La saison suivante ? Un autre échec cuisant pour Denver, battu sèchement par les Suns. Du côté de Miami, ça n’a pas été plus reluisant, avec un coup de balai des Bucks, futurs champions, dès le premier tour. En 2022, les Nuggets ont croisé à leur tour les futurs champions, tandis que le Heat s’est offert le frisson de l’espoir jusqu’à la septième manche, face à des Celtics certes costauds mais au bord de la rupture dans la fournaise de Miami. C’est là ce qui fait sans doute la force de ces deux formations : la connaissance de l’échec… et plus important encore, le sentiment que cela inflige. Une source d’énergie dans laquelle ont puisé tous ces joueurs pour s’accorder, dès jeudi, le droit de s’affronter. Et de rêver, à nouveau, d’une consécration qui les ferait rentrer dans l’histoire.

Ce qu’on aime particulièrement chez ces deux équipes, c’est qu’elles ont réussi ensemble. Jimmy Butler et Nikola Jokic sont deux monstres, mais il ne s’agit pas exactement d’un star system au sens d’autre équipes. Depuis plusieurs années, ces succès sont construits à la force de groupes stables, incluant bien sûr Michael Malone et Erik Spoelstra, deux génies de la tactique qui ont souvent montré qu’ils avaient l’ascendant sur leur adversaire. Pas de moves extravagants pour attirer des stars, juste la volonté d’aller dans le sens du jeu. Et de progresser continuellement.

L’un des points importants, qui font aussi de ces Finales un petit bonheur à regarder ? Elles sont toutes deux menées par des garçons dont personne – ou presque – ne voyait le potentiel lors de leur arrivée en NBA. Jimmy Butler : sélectionné 30e en 2011. Nikola Jokic : sélectionné 41e en 2014, pendant une pub pour des tacos. Deux underdogs, qui ont créé leur histoire à base de sueur et de grandes soirées. Et qui, au delà de tout ce qu’ils ont accompli depuis, sont en position de prouver une bonne fois pour toutes que cette ligue n’est pas l’exclusivité des talents annoncés.

Jimmy Butler : 30ème choix de la Draft 2011.

Nikola Jokic : 41ème choix de la Draft 2014.

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) May 30, 2023

Deux passifs chargés de tout types d’émotions, qui sont tous deux – et peut-être plus que lors d’autres saisons – des raisons qui font que peu importe le vainqueur de ces Finales, il s’agirait d’un champion ayant conquis les coeurs et mérité amplement sa consécration. Ce qui nous donne l’opportunité, pour une fois, de regarder cette confrontation avec la certitude d’être content du résultat, passé la frustration d’avoir vu l’une de ces deux équipes éliminer notre équipe de coeur.

Peut-être que le scénario ne sera pas le meilleur pour de telles Finales NBA, peut-être que les bookmakers auront eu raison de placer Denver dans la peau de l’immense favori. Mais pour une fois, on aimerait bien qu’ils se trompent. Pour faire durer le plaisir, pour que le basket ne livre son jugement qu’à l’orée d’une manche décisive, pour qu’on ait le frisson dont ce sport, le plus beau d’entre tous, a le secret. Et pour que le gagnant, au delà de tout ce qui vient d’être dit, apporte une touche de légende sur son arrivée au sommet de la Grande Ligue.

Source : realgm.com