La NBA fait escale au Mexique ce samedi avec Spurs – Heat : entre ouverture à l’international et liens culturels, c’est bien plus que du basket

Le 17 déc. 2022 à 18:32 par Avana Rakotoson

Selena Gomez 16 décembre 2022
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Ce samedi, la ville de Mexico reçoit, pour la première fois depuis 2019, une rencontre de saison régulière NBA. Ce sont les San Antonio Spurs et le Miami Heat qui croiseront le fer à 23h sur le parquet de la Mexico City Arena et, hors-sportif, ce ne sont pas les choses intéressantes à dire sur l’événement qui manquent. Focus.

Démarrée durant le long mandat (1984-2014) de David Stern à sa tête, l’internationalisation de la NBA continue de suivre son cours jusqu’à aujourd’hui. Parmi les principaux événements pour permettre cette dernière : les NBA Global Games, à savoir des matchs entre franchises qui se déroulent en dehors du territoire américain ou canadien. À ce jour, le Mexique, le Japon, la France et le Royaume-Uni ont déjà été visités pour des matches de saison régulière. À cette liste s’ajoutent les Bahamas, l’Italie, Porto Rico, l’Allemagne, l’Espagne, la République Dominicaine, la Chine, Taïwan, les Philippines, le Brésil, l’Inde et les Émirats Arabes Unis pour des rencontres de pré-saison.

Justement, parlons un peu du Mexique. Ce pays d’Amérique Latine a été visité pour la première fois par la Grande Ligue en 1992 pour une rencontre de pré-saison. C’est en 1997 que le pays, par l’intermédiaire de sa capitale Mexico City (qui a accueilli la quasi-totalité des événements NBA au pays des Aztèques), a reçu le premier de ses onze matchs de régulière (celui de ce week-end entre Spurs et Heat sera le douzième), avec son lot de moments marquants (on pense à la leçon d’espagnol donnée par Luka Doncic à Blake Griffin en 2019) et un engouement populaire toujours présent malgré la quasi-absence de joueurs mexicains en NBA.

C’est peut-être là tout le paradoxe de la relation entre le Mexique et la ligue de basketball de son voisin américain. Car si, de par sa situation géographique, le pays est idéalement placé pour recevoir des événements labellisés NBA, cela n’a pas vraiment été un tremplin pour y former et en sortir en quantité des basketteurs de très haut niveau. Étrange pour un pays de 129 millions d’habitants. Dans l’histoire de la Ligue, on peut citer le pionnier Horacio Llamas, ainsi qu’Eduardo Najera ou Gustavo Ayon, et c’est à peu près tout. Celui qui est considéré comme le meilleur joueur mexicain de l’histoire, Manuel Raga, n’a jamais mis les pieds en NBA.

Cela changera-t-il à l’avenir ? Peut-être bien. En effet, à l’instar de ce qui avait été fait au Canada avec les Toronto Raptors et les Vancouver Grizzlies, la NBA envisage à plus ou moins long terme d’implanter une franchise à Mexico City, qui possède déjà une équipe de G League. Si on prend l’exemple canadien, on sait l’impact qu’ont notamment eu les Raptors sur la jeune génération qui fait aujourd’hui son trou dans la Grande Ligue, avec Shai Gilgeous-Alexander en chef de file.

Il faut noter que le choix des équipes qui s’affronteront ce samedi à Mexico n’a pas été fait au hasard par la NBA. En effet, San Antonio et Miami sont parmi les villes les plus marquées par la culture hispanique aux States. La cité texane, située non loin de la frontière mexicaine, accueille une forte communauté de ressortissants du pays voisin. La chanteuse Selena Gomez, qui a des ascendants mexicains du côté de son père, a notamment été aperçue à plusieurs reprises dans le public de l’AT&T Center pour encourager les Spurs. La franchise Silver & Black, qui organise plusieurs festivités cette saison dans le cadre de ses cinquante années d’existence, a souvent revendiqué son affiliation à la communauté mexicaine, notamment avec les maillots floqués “Los Spurs” décorés de motifs du folklore local.

L’événement de ce week-end à Mexico représente un pas de plus dans le rapprochement entre la ligue américaine et le voisin du Sud. Le Mexique prend de plus en plus de place dans le paysage NBA. De quoi en faire une future place forte du basket ?