Ben Simmons revient à Philadelphie ce soir : pour marquer le coup, retour sur ce Game 7 face aux Hawks qui a tout changé

Le 22 nov. 2022 à 17:04 par Enzo Lecoq

Ben Simmons 22 Novembre 2022
Source Image : Youtube

Les 76ers, décimés, accueillent aujourd’hui à Philadelphie les Nets de Kevin Durant, Kyrie Irving et… Ben Simmons. L’occasion de revenir sur la fin d’un Process plus du tout trusté par les Sixers, acté par un dunk face aux Hawks en Game 7. Ou plutôt par l’absence de ce dernier. 

Ah, toujours particulier ces retrouvailles entre un grand joueur et son ancienne franchise. Surtout quand la fin de l’histoire a été houleuse. Si l’on est en droit de douter du fait que Ben Simmons fasse partie de ces “grands joueurs”, on peut facilement dire que, niveau divorce compliqué, on est plus proche de Mr & Mrs Smith que de La vie est un long fleuve tranquille.

Rappelez-vous la campagne 2020-21. Sortie de saison particulière dans la bulle, le mot COVID encore dans toutes les bouches, et le protocole Health and Safety dans tous les tweets du Woj et de Shams Charania. À Philadelphie, des questions commençaient à émerger concernant le fameux ” Process” après le sweep des 76ers sans Ben Simmons par Boston. Mais Ben commence bien la saison cette année-là avec les bases défensives qu’on lui connaît, poussées cette fois au point de devenir un sérieux candidat DPOY. Le shoot, lui, n’est toujours pas là en revanche. Rien de neuf sous le soleil. Et si les premières rumeurs de trade pour un certain barbu du côté de Houston émergent, le meneur australien, lui, continue de dérouler dans sa moitié de terrain. On trouve même des matchs plus que sérieux offensivement, notamment une perf à 42 points sur la tête de son principal rival pour le titre de meilleur défenseur de l’année : Rudy Gobert.

Sous son impulsion et avec un Embiid qui fait ses stats, les 76ers posent un gros run final (10 victoires – 2 défaites). Mais voilà, ça fait des années que dure le Process, on connaît les qualités du duo Australo-Camerounais, mais c’est en Playoffs qu’on attend les compères. Et ça tombe bien, le premier tour s’annonce comme un échauffement face aux Wizards, qui font office d’intrus dans ces Playoffs. Et pourtant, si les 76ers s’imposent tranquillement (4-1), le jeu est tout sauf rassurant, en particulier celui de… Ben Simmons, évidemment. Le Fresh Prince est affreux offensivement, en particulier sur la ligne des lancers (10/28) et Washington a même profité de l’absence de Joel Embiid en fin de Game 4 pour revisiter le Hack-a-Shaq en Hack-a-Ben avec succès. Une perte de confiance supplémentaire pour le Boomer, lui qui tournait déjà à 61% sur la ligne au cours de la saison régulière.

Mais voilà qu’un plus gros morceau arrive : Atlanta vient de faire tomber les Knicks, les Hawks arrivent les pecs gonflés et Trae Young a toujours de l’azote liquide dans les veines. Compliqué de clouer le bec de ces Faucons sans soi-même y laisser des plumes. Le Game 1 en atteste : victoire des Hawks à Philadelphie de quatre petits points. Benny pendant ce temps, pose certes un joli 17 points et 10 rebonds à 7/7 au tir, mais laisse 7 points sur la ligne (3/10), de quoi regretter de ne pas avoir plus bossé… ? Sur la série, le Peacemaker (surnom le plus mal choisi de l’histoire) réitère l’exploit de médiocrité de la série précédente : 15/45 aux lancers, un mental en berne et par dessus tout… ce dunk. Ce dunk refusé qui en dit long sur l’état psychologique du meneur dans cette période.

Ben Simmons did not just pass this up… pic.twitter.com/4JyM7ZHNkJ

— Bleacher Report (@BleacherReport) June 21, 2021

Game 7 à Philadelphie. Les 76ers ont survécu à Atlanta en remportant le sixième match et possèdent désormais le droit de jouer la rencontre décisive à la maison. En début de match, Big Ben verrouille Ice Trae, qui bloque à 0/6 au tir, et Philly prend un peu d’avance, tandis que Kevin Huerter, le sniper tout droit sorti de chez les Weasley, permet aux Hawks de maintenir la tête hors de l’eau. Pendant ce temps, en attaque, Embiid martyrise Clint Capela… Trae n’y arrive décidément pas et rejoint les vestiaires à 1/12, qui se transformera en 2/16 après trois quart-temps, tant le kangourou de Philly défend intensément, et pourtant… Et pourtant c’est bien les Faucons d’Atlanta qui mènent à l’entame du dernier quart. Si l’écart est faible, on connaît l’animal Trae Young quand il s’agit de climatiser une salle. Mais moins pour sa défense. Or, à trois minutes du terme, alors que les 76ers ne sont menés que de deux points, Simmons pénètre et se retrouve littéralement sous le panier, avec Trae et son mètre 85 pour seul obstacle. Ben n’a qu’à sauter droit pour écraser le panier sur la tête de Young mais préfère passer la balle à Matisse Thybulle. Résultat ? Deux lancers pour ce dernier (qui fera 1/2) mais surtout un clair avantage psychologique lâché par le meneur des 76ers.

La suite, vous la connaissez : porte de sortie pour Philly, Joel Embiid enfonce son coéquipier : Je pense que le tournant du match, c’est quand on avait un shoot ouvert mais qu’on est repartis avec seulement un lancer et derrière ils ont scoré”. Doc Rivers confirme également à demi-mot la perte de confiance en son meneur, et le drama commence. Entre demande de transfert, comportements douteux, problèmes psychologiques, blessures et guerre d’agents, le dossier Ben Simmons ressort chaque semaine dans les journaux au cours de la saison suivante alors même que l’Australien, lui, ne pose pas un pied sur les parquets NBA. Big Ben est finalement envoyé à Brooklyn dans le trade de James Harden en février 2022 mais ne peut apparemment toujours pas jouer. Il finira par réaliser une saison blanche, entre Philly et New York.

Ben Simmons a retrouvé les terrains cette saison et après un départ très compliqué, le Boomer s’est relancé plus récemment à l’image des Nets, notamment dans les deux dernières victoires à Portland et contre Memphis : 18,5 points, 10,5 rebonds et 6 assists de moyenne, à 17/19 au tir sur les deux matchs. De bon augure pour les retrouvailles avec Philly. Et il semblerait que Ben ait coché le match de ce soir dans son calendrier.