Les notes de France – Espagne : quand Juancho Hernangomez se transforme en Bo Cruz, que voulez-vous faire ?

Le 19 sept. 2022 à 00:37 par Clément Hénot

Juancho Hernangomez - Bo Cruz
Source image : YouTube

Nous attendions tous ce match, maillot de l’Equipe de France sur les épaules, peintures de guerre tricolores sous les yeux et couteau entre les incisives. Les Bleus retrouvaient l’Espagne en finale de l’EuroBasket 2022, six ans après leur dernière confrontation, mais malheureusement tout ne s’est pas passé comme prévu, ou plutôt comme on l’aurait voulu.

Un véritable récital, comme le score ne l’indique que partiellement. L’Espagne a été sur un nuage pendant tout le match, avec notamment un Juancho Hernangomez qui a décidé de devenir incandescent dans cette finale, alors qu’il n’avait jamais rentré deux shoots consécutifs de sa vie avant aujourd’hui. Toutefois, résumer ce match à un exploit individuel serait une insulte aux Espagnols qui ont imposé une défense étouffante et une réussite insolente derrière l’arc. Evan Fournier a tout tenté et les Bleus se sont démenés, mais nos joueurs ont été trop irréguliers. Une déception compréhensible, mais une médaille d’argent qui sera, avec du recul, une superbe page du basket français. On imagine que le cœur n’y est pas, mais voici tout de même une fournée de notes pour tenter de surmonter la tristesse. On vous conseille de vous munir d’une grosse poignée de second degré, ça viendra contrer l’acidité du seum encore présent.

Vous voulez vous faire du mal avec le récap de cette finale ? C’est ici

# France

Rudy Gobert (3) : un match extrêmement compliqué pour le natif de Saint Quentin. Il s’est fait cuisiner par Willy Hernangomez en défense et a montré ses limites en attaque, on pourrait même en faire un vidéo montage avec la flute. Vous pensez que Donovan Mitchell a regardé cette finale en ricanant ?

Guerschon Yabusele (4,5) : le Dancing Bear a certes eu un passage intéressant au scoring, mais dans l’ensemble celui qui a été le leader offensif des Bleus sur toute la compétition s’est éteint au pire des moments en perdant des ballons faciles et en refusant ses shoots ouverts. L’Arkunir Burger a été dur à digérer. Y’abuse, c’est laid.

Terry Tarpey (5,5) : toujours aussi combattif, il a tout donné sur Lorenzo Brown en défense et au rebond. Il n’a cependant pas beaucoup pesé en attaque, mais ce n’était pas sa mission principale. Cela reste une belle médaille. Tarpey Diem.

Evan Fournier (6) : tel un diesel, il a préchauffé et fait des ventouses sur les bras avant d’entrer véritablement dans son match. Il est de ceux qui ont sonné la révolte côté français, mais visiblement le discours de Tony Parker a un meilleur effet en live que sur YouTube.

Andrew Albicy (4,5) : on l’attendait pour sa défense, mais Lorenzo Brown représente un obstacle trop haut à atteindre pour le cadenas de poche. Passe-Partout avait visiblement perdu la clé.

Thomas Heurtel (6) : un match plutôt solide de la part de celui qui a fait pleurer les ibériques il y a de cela 8 ans. Il espérait remettre ça, tel une ex toxique, mais l’Espagne avait bloqué Thomas Heurtel sur tous les réseaux possibles et imaginables pour s’éviter une telle tristesse.

Elie Okobo (5) : des paniers qui ont maintenu l’espoir côté Bleu, mais alors on peut aussi l’utiliser pour égoutter nos pâtes après cuisson…

Vincent Poirier (4,5) : deux dunks importants sur ce match, mais il ne fallait surtout pas lui demander de dribbler. Franchement, vu son gabarit, il aurait au moins pu déclencher une bagarre générale non ?

Moustapha Fall (4,5) : entré pour apporter de l’envergure et de la défense pour contrer les assauts de Willy Hernangomez, il a plutôt bien tenu son rôle. Il n’a pas apporté en attaque, mais lui au moins, on ne lui demandait pas.

Timothé Luwawu-Cabarrot (5) : un match qui a duré aussi longtemps que la carrière de K-Maro pour lui. Crazy.

# Espagne

Willy Hernangomez (7) : Même si son pourcentage ne l’indique pas, Willy a posé de gros soucis à Rudy Gobert, et à chaque citoyen français par extension. On pensait être tranquilles après la retraite des frères Gasol, et voilà que l’Espagne nous a pondu les frères Hernangomez. A ce niveau c’est de l’acharnement

Jaime Pradilla (5,5) : seulement 3 rebonds en 13 minutes, le mec est juste venu faire du cardio et s’est cru à Basic Fit.

Xabi Lopez-Arostegui (4,5) : un match en mode arrosage automatique pour lui. Aucun panier marqué sur ses six tentatives, ce qui contraste nettement avec ses coéquipiers. Xabi Lopez-Arrosoir donc.

Jaime Fernandez (6,5) : en toute discrétion, il a posé un pur match, notamment à distance, pour participer à mettre la tronche des Bleus au fond de la cuvette. Jaime Fernandez, mais nous on aime pas trop.

Lorenzo Brown (8) : l’invité surprise de l’équipe espagnole a été maladroit mais a tout de même assuré la livraison en mode Uber Eats avec 11 caviars. On n’en parle pas, mais juste en ayant passé des vacances à Barcelone et sans jamais rien piger aux temps-morts, il a gagné autant de championnats d’Europe que Tony Parker.

Juancho Hernangomez (9) : tout simplement injouable. D’habitude incapable de scorer deux paniers d’affilée, il fallait bien que ça tombe sur nous. Le moins bon des frères Hernangomez s’est déchaîné et a visé le cercle comme s’il jetait un caillou dans l’océan. Ce mix entre Stephen Curry et Kevin Durant paraissait tout droit sorti du film Hustle, dans lequel il incarne Bo Cruz. Visiblement son alter-ego s’est réveillé ce soir mais on suggère quand même de le faire pisser dans un bocal, pour voir si c’est violet et si ledit bocal fond juste après.

Alberto Diaz (6,5) : un monstre de vice, mais aussi de sérieux dans tous les recoins du terrain. Il a joué parfaitement juste pour venir terrasser la France. Une preuve de plus que les roux n’ont pas d’âme.

Usman Garuba (5,5) : sa défense a fait du bien à l’Espagne, il a également bien distribué le jeu. Les mains de Playmobil, ça peut servir.

Rudy Fernandez (6) : il a beau avoir 58 ans, il fera toujours mal à l’Equipe de France, d’une façon ou d’une autre. Déjà il y a 11 ans, il le faisait au sens propre sur TP, et en 2022 encore, mais au sens figuré cette fois. Des tirs toujours aussi importants et une tronche qui ne passe toujours pas. On te déteste toujours Rudy.

Dario Brizuela (5) : une seule tentative primée qu’il a converti, mais aussi un différentiel de +10 lorsqu’il foule le parquet. Dario nous a Brizuela.

Une fin cruelle mais logique pour cette Equipe de France, qui regardera toutefois son parcours avec fierté en ayant pris le recul nécessaire. La marche était trop haute, c’est très dur à accepter, encore plus contre l’Espagne, mais il faut tout simplement le reconnaitre. Putain.