L’Équipe de France s’incline 88-76 face à l’Espagne en finale de l’EuroBasket 2022 : l’histoire se répète, inlassablement

Le 18 sept. 2022 à 23:37 par Giovanni Marriette

Encore une fois. Encore une fois, et cette fois encore… il n’y a absolument rien à dire. Comme en finale de l’Euro 2011, comme en 2012 à Londres, comme à Villeneuve D’Ascq en 2015 ou à Rio en 2016, l’Espagne a renvoyé la France dans ses 22, l’Espagne a imposé sa puissance, son intelligence de jeu, elle a fait parler sa capacité d’adaptation. Côté Français la déception est immense, elle ne doit pas remettre en cause un parcours incroyable jusqu’en finale, mais sur ce match, sur cette finale, la Roja était au dessus. Encore une fois.

On y retourne. Comme une impression de déjà vu, car si le contenu est différent la conclusion est la même : Rudy Fernandez, Sergio Scariolo et une quinzaine d’autres Espagnols qui sautillent sur le podium alors que nous, Français désabusés, sommes encore en train d’essayer d’analyser la tempête qui a déraciné nos certitudes. Pour désamorcer immédiatement la grenade et la balancer loin de chez nous, de préférence dans le salon familial des Hernangomez ? Disons que, oui, la France a perdu mais que, surtout, c’est bel et bien l’Espagne qui a gagné. Elle a gagné à force de malice, à force de réflexions stratégiques, à force d’adresse aussi, elle a gagné parce qu’elle était plus forte, car cette année encore, elle était plus forte que tout le monde.

Ce match ? On aurait évidemment pu le gagner aussi, mais à force de courir après le score on se fatigue, comme ce pauvre Terry Tarpey violet foncé sur un repli défensif après avoir beaucoup trop donné depuis le début de l’Euro. De l’importance du niveau des matchs de poule, aussi, CQFD. On aurait pu le gagner, si seulement l’Équipe de France avait su rectifier le tir en ce qui concerne ce qui restera comme le gros point noir de cet Euro tricolore : les balles perdues. Mais ça la Roja le savait, alors la Roja s’en est pourléché les babines et n’a eu qu’à tendre son piège favori pour ramasser les ballons égarés (19 au total). On aurait pu le gagner si Vincent Collet avait remarqué plus tôt que défendre en zone avec deux pivots plutôt lents n’était pas forcément une bonne idée contre une équipe qui réussit tous ses shoots. Un tournant tactique qui permettra à un Juancho Hernangomez littéralement en orbite de planter six paniers du parking en première mi-temps, et qui permettra aux Espagnols de prendre 21 points d’avance avant la pause.

A peine 21h20 et déjà l’envie de défoncer l’écran du PC nous guettait, mais fort heureusement les Français décident alors de ne pas mourir, pas encore. 11-0 pour finir le deuxième quart grâce à Evan Fournier et Thomas Heurtel notamment, cette Équipe de France va donc toutes nous les faire. 11-0 avant la pause, pas de discours de Tony Parker cette fois-ci entre les douches et les chiottes du vestiaire, mais malgré tout des Bleus qui entament de belle manière le troisième acte avec un 9-2 plein d’entrain, plein de poings et de mâchoires serrés. 11-0 et 9-2, on vous laisse faire le calcul, les Français sont à trois points et un nouveau match commence. Surgit alors de sa boîte le sorcier Scariolo, toujours une paire d’as dans sa manche, et un 9-0 en sortie de temps-mort renvoie la France à son statut de serpillère espagnole. Après les accordéons de l’A7 un 30 juillet… voici l’accordéon de Berlin un 18 septembre, funeste 18 septembre car ce yoyo incessant durera en fait pendant l’entièreté de la demi-heure suivante. A chaque espoir gaulois se superpose un couteau planté par l’Espagne, et au buzzer du troisième quart c’est même Rudy Fernandez en personne qui se charge de rasseoir ceux qui s’étaient levés, utopiques rêveurs, trop crédules que vous êtes…

A 66-57 au moment d’aborder le dernier round, on se dit qu’au vu du tournoi des Bleus tout est encore possible. Thomas Heurtel est affolant d’adresse, Evan Fournier est obligé de jouer les héros et s’en sort parfois pas trop mal, Elie Okobo apporte en attaque, et même Guerschon Yabusele a fini par se libérer du trop plein de pression et commence à aligner les bonbons à mi-distance. Sauf que la suite vous la connaissez. Mis à part un Vincent Poirier courageux, aucun intérieur français n’est capable de poser un dribble sans le perdre, non, nous n’avons toujours pas cité son nom dans ce récap, et le grand final espagnol sera géré avec brio par le moins Espagnol de la bande Lorenzo Brown, coquin qui avait gardé des cartouches pour opérer lui-même la mise à mort des Bleus.

Le score final ? 88-76, dans un match qui aurait pu s’emballer en notre faveur mais dont on pense entre deux râles qu’un +25 pour l’Espagne n’aurait pas été illogique. Après les 40 pions de Pau Gasol en 2015 voici les 41 d’Hernangomez en 2022, ok cette fois-ci ils étaient deux mais qu’importe, nos voisins d’en bas ont décidément toujours une solution pour nous pourrir nos étés.

Félicitations à une incroyable et diaboliquement appliquée équipe d’Espagne, championne d’Europe pour la quarante douzième fois, mais une question ce soir nous taraude quant à ces éternelles confrontations franco-espagnoles : Quand est-ce que tout ça va enfin s’arrêter.

stats Espagne 18 septembre 2022 stats France 18 septembre 2022